C'est fin janvier que les locaux de Celeste marquaient la sortie de leur cinquième album Infidèle(s) au Ninkasi Kao après une première date à Paris. Ils étaient accompagnés de Cult of Occult, Rorcal et Barque pour une soirée dont le maître-mot était très clairement "intensité".
Barque
À 19h30 les Lillois de Barque entrent en scène ! N’ayant jamais pris le temps d’écouteur leurs deux sorties (une démo Necromancer et un EP Coffin Cutters) bien qu'ayant vu leur nom passer sur des affiches communes avec Oathbreaker et Hierophant, nous découvrons un groupe très proche des sonorités d’un Birds in Row qui verserait vers le black metal, une alliance nous plaisant au plus haut point. On regrettera une salle un peu vide et amorphe face à un groupe qui en veut et qui délivrera une prestation intense pendant sa demi-heure allouée. Le vocaliste nous fera part de leur joie d’ouvrir pour Celeste en ayant été annoncé à quelques jours seulement de l’événement. Barque aura marqué les spectateurs déjà présents dans la salle du Kao, ils peuvent en être sûrs.
Rorcal
Les cinq Suisses de Rorcal sont là pour présenter leur quatrième opus, Creon. Actifs depuis 2005, ils produisent une musique tendant vers un black dépressif/doom. C’est encore eux qui en parlent le mieux : exprimer l’inexprimable en atteignant les ténèbres les plus profondes. Scéniquement c’est ultra carré avec un chanteur complètement possédé, lui même aux commandes des stroboscopes ! Noyés dans le rouge, la fumée et les éclairs des stroboscopes, Rorcal hypnotise le public par sa violence d’une pureté folle. En présentant des morceaux dépassant aisément les dix minutes ils prennent le temps d’emporter tout le monde dans leurs différents concept-albums dont Creon autour de quatre morts gravitant autour du roi grec. Les candélabres répartis autour et sur la scène rajouteront encore à une ambiance oppressive et intense. Personne n’en est sorti indemne.
Cult of Occult
Ca sent la sueur et la 8.6 tiède, on comprend vite que Cult of Occult va tout détruire et qu’on va gentiment la fermer et se laisser gueuler dessus. Avec un doom metal tendant vers le black et un son ultra old-school c’est un mur de son qui va terrasser ceux du Ninkasi Kao. Sur scène se dressent des caisses de bières sur lesquelles prennent appui les différents membres de CoC pour cracher au public sa haine de tout. Et c’est d’une efficacité dingue. On espère les revoir un peu partout assez vite tant on a envie d’en reprendre plus longtemps, comme une bonne 8.6 tiède.
Celeste
Ils pourraient avoir pour slogan « Ca va être tout noir ». Ce sont les Lyonnais de Celeste qui fêtent la sortie d’Infidèle(s) ce soir à domicile après avoir foulé les scènes des plus grands festivals du monde. Effectivement ça fait tout noir avant de voir apparaitre les quatre lampes frontales rouges qui caractérisent le groupe. À grand renfort de fumée, l’ambiance hardcore groovy/black de Celeste s’impose naturellement. Tout est d’une précision hallucinante et on ne peut que se laisser emporter par leur musique. Le groupe joue face à un public d’initiés ayant bien rempli le Ninkasi pour leur faire honneur et on sent que Celeste prend un malin plaisir à malmener tout le monde durant leur set. Englobés dans la fumée, écrasés par le magnifique "Ces belles de rêves aux verres embués" on ne peut que s’avouer vaincu. Les Lyonnais sont prophètes en leur pays, ils ont encore une fois prêché la bonne parole et la seule chose qui sauvera nos âmes sera leur prochaine messe.
Merci à Adrien Kremer et Voulez-Vous Danser pour l'accréditation
Photographies : © Lukas Guidet 2018
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