Entretien avec Frost de Satyricon

Ce mercredi 7 mars, les emblématiques Norvégiens de Satyricon débutaient leur nouvelle tournée européenne à La Machine, à Paris : une salle qu’ils portent tout particulièrement dans leur cœur. Nous avons pu discuter avec Frost entre deux réglages avant le concert.

Peu avant la sortie de Deep calleth upon Deep, Satyr disait que cet album serait soit un renouveau qui mènerait à d’autres albums en perspective, soit ce serait votre dernier album. Deep calleth upon Deep est sorti en septembre dernier. Vous avez pu jouer cet album en live, prendre la température. Qu’allez-vous faire ? Peut-on s’attendre à de nouveaux albums ou celui-ci marque définitivement la fin de Satyricon ?

Frost : Eh bien les retours sont plutôt bons. Et nous nous sentons vraiment très motivés par ce qui nous arrive. Cet album est très différent du précédent. Il est plus sombre, plus spirituel. On y a mis beaucoup d’énergie. Il montre toute la maturité qu’a pu prendre le groupe au cours des années. Et je peux vous dire avec certitude que nous sommes prêts à retravailler sur un album dès l’année prochaine.

Vous avez commencé à enregistrer Deep calleth upon Deep en 2015. Vous avez travaillé sur cet album pendant deux ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur la création de cet album.

Frost : Nous avons passé une année et demie à travailler sur cet album et ce fut une expérience très inspirante. Nous voulions que cet album signifie vraiment quelque chose pour le groupe. Nous avons tout mis en œuvre pour nous stimuler. Nous avons travaillé en pleine campagne dans un environnement qui nous a encouragé à la création. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour mener à bien ce projet et faire de cet album le meilleur possible.

Au niveau de l’artwork, pourquoi avoir choisi The Lovers de Evard Munch ?

Frost : Eh bien nous trouvions que ce dessin correspondait exactement à ce que nous faisons musicalement parlant. Ce baiser entre la mort et cette personne fantomatique représente ce que nous voulons faire passer avec notre musique. Il y a ce sentiment de noirceur. Même dans le mouvement créé par les coups de crayon il y a une dynamique semblable à celle que l’on peut trouver dans notre musique. Nous voulions confier notre pochette d’albums à des artistes, mais au final, à mesure que l’album prenait forme, nous nous sommes dit que cette illustration de Munch qui est loin d’être la plus connue était exactement celle qu’il nous fallait pour illustrer cet album.
 


Vous jouez à La Machine à Paris ce soir. C’est la première date pour cette nouvelle tournée. Pourquoi avoir choisi Paris pour la débuter ?

Frost : Nous avions des concerts planifiés en France sur la tournée précédente. Mais nous avons dû annuler certaines dates. Donc nous souhaitions commencer notre tournée en France. Et puis, La Machine est un endroit qui signifie beaucoup de choses pour nous. Nous avons toujours aimé jouer dans cette salle. Nous aimons l’atmosphère qu’elle dégage.

Et vous avez des attentes par rapport au concert de ce soir ?

Frost : Nous espérons toujours pouvoir donner un spectacle électrifiant et magique. Nous avons adoré jouer les chansons de cet album en tournée. Elles ont leur effet sur le public. Elles ont l’air de le toucher et nous en sommes reconnaissants. Et j’espère que le concert de ce soir restera dans les mémoires : les nôtres comme celles du public, comme ça l’est habituellement.

Vous êtes déjà partis en tournée à travers l’Europe entre septembre et décembre 2017, puis vous reprenez la route à partir de ce soir jusque fin août. On peut dire que votre carrière est très liée à la scène. Qu’est-ce que les performances live et les tournées représentent pour vous ?

Frost : Personnellement, je pense que le live fait partie intégrante du processus de création. En live, les chansons sonnent différemment à chaque fois. Tout dépend de l’endroit, de l’atmosphère qu’il dégage, de la connexion qui se crée avec le public. On peut voir l’impact qu’a chaque chanson. Le live fait partie de l’esprit du groupe. Il faut continuer à être créatif lors des concerts. Et jouer nos morceaux en live fait aussi partie de l’héritage du groupe. Et je pense que Satyr partage mon point de vue sur cet aspect.

Une dernière question avant de vous laisser vous préparer avant le concert. Pouvez-vous me donner un mot pour définir ce qu’est Satyricon pour vous, et pourquoi ?

Frost : CONQUERANT. Je pense que l’on peut voir notre musique comme un combat. Faire de la musique est un combat permanent. Cela demande beaucoup de travail. Et je pense que nous avons cet esprit conquérant depuis nos débuts et c’est ce qui nous a poussé à évoluer, à nous développer. C’est ce qui nous pousse dans nos extrêmes. C’est ce qui nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes à chaque concert. Chaque show, chaque album doit être le meilleur, ils doivent dépasser nos attentes. Et pour cela il faut aussi que l’on se dépasse physiquement et mentalement parlant. Il faut avoir un esprit conquérant pour ça.



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