Avec Uraeus, Nostromo revient d’entre les morts et propose son premier EP en treize ans. Deux titres, un inédit et une reprise de Corrosion, et une brutalité intacte. Reformés en 2016, le groupe de hardcore suisse a enchaîné les concerts, en salle et en festival, comme au Hellfest en juin dernier. Entretien avec Lad, bassiste du groupe.
LGR : En l’espace de deux ans, vous avez reformé Nostromo, enchaîné les concerts et vous sortez maintenant votre premier inédit depuis plus d’une décennie. Le retour s’est plutôt bien passé !
Lad : Oui, on est nous même surpris ! À la base, on s’était retrouvé pour jouer au mariage de notre ancien batteur. Et puis voilà, maintenant le groupe est reformé. Pour le morceau inédit, c’est un titre que Jérôme avait en tête. Il a toujours continué à bosser même pendant que le groupe était en pause, il avait des riffs en stock. Puis on a fait les arrangements ensemble, et voilà !
LGR : Pourquoi ne pas avoir attendu d’avoir un album complet ?
Lad : On avait envie de sortir quelque chose, d’avoir des réactions et de prendre la température. Le public ne nous demandait pas forcement des nouveautés, mais nous on a envie de montrer qu’on est productif. Et puis on a la reprise de "Corrosion" de Nasum, avec qui on avait tourné et enregistré l’album studio Ecce Lex. C’est un groupe qui nous tient à coeur et on voulait rendre hommage à Mieszko, leur chanteur, qui est décédé.
En live, on joue sur nos classiques, donc on voulait aussi se prouver qu’on pouvait faire autre chose. On s’est rassuré en live, on a vu qu’on était pas à la rue, donc il fallait y aller.
LGR : Vous retrouvez les même sensations en live et en studio qu’il y a 10 ans ?
Lad : À plus de 40 ans, on a une chance incroyable de pouvoir rejouer ensemble, les sensations sont les même voir meilleures. Il y a 10 ans, c’était la jeunesse, l’euphorie. J’ai l’impression de revivre ça, mais plus intensément encore.
LGR : Vous avez des bons souvenirs du concert au Hellfest ?
Lad : C’était une des experiences les plus incroyables de ma carrière, il y avait une envie entre nous qui était monstrueuse, on était vraiment un bloc, on n’avait jamais joué devant autant de monde. C’était blindé et on a fait le boulot. Il y a des groupes qui font 200 dates par an, nous on en a fait 20 et on a pas été déstabilisés par la pression, c’était génial.
LGR : Après votre longue pause, vous avez retrouvé votre public d’avant ?
Lad : Il y a plusieurs generations maintenant, les vieux, enfin les gens de la quarantaine qui avait 20 ans à l’époque sont toujours là, et des jeunes ! On est content de faire découvrir Nostromo aux gens qui ont 20 ans aujourd'hui.
LGR : Vous avez d'autres tournées prévues, ou allez-vous prendre du temps pour écrire un album ?
Lad : On a carrément envie de repartir sur un album, jouer en France, mais c’est aussi d'aller en Belgique, en Allemagne, en Italie... On eu une proposition pour une tournée en Allemagne en support, mais on attend d’avoir plus d’actu.
LGR : Vous avez aussi tourné votre premier clip, pourquoi avoir voulu vous mettre enfin à la vidéo ?
Lad : C’est effectivement le premier clip qu’on ait jamais fait. On s’ajuste à notre temps. Il y a 10 ans, Facebook n’existait pas. C’est hallucinant de voir la puissance des réseaux sociaux aujourd’hui, c’est comme si on nous avait dégelé, les choses ont tellement évolué. Aujourd’hui, si tu n’as pas d’actualité, tu passes vite aux oubliettes. C’est la loi du marché, beaucoup plus hard qu’avant. Même si on est un peu underground, on veut jouer, aller dans des festivals, donc il faut jouer le jeu.
Par contre je ne sais pas du tout à quoi va ressembler le clip, on a laissé une totale carte blanche !