C’est en 2012 que l’aventure de Bleeding Gods débute, lorsque Ramon Ploeg (ex-HOUWITSER) décide de réaliser son rêve et se consacre à l’écriture de son propre album. Sa démo terminée, il était temps de trouver les musiciens qui le suivraient dans cette épopée. L’idée était de créer un album de death toujours très technique et brutal, tout en y incluant des passages plus épiques et mélodiques.
Après la sortie d’une démo intitulée Blood Symphony en 2013, le groupe sort son premier album un an plus tard. Bleeding Gods se concentre alors sur les légendes liées aux dieux anciens de plusieurs cultures : Grecque, Egyptienne ou encore Maya. Shepherd of Souls est un premier album très technique et brutal où l’on peut entendre quelques passages mélodiques encore un peu timide. Les critiques sont plutôt bonnes, mais Ramon n’est pas totalement satisfait. L’alchimie entre les membres du groupe ne prend pas réellement et son rêve est encore un peu flou.
2015 marque un tournant crucial dans l’histoire de Bleeding Gods. Ramon Ploeg rencontre de nouveaux musiciens. Le line-up change. C’est maintenant Gea Mulder qui l’accompagne à la basse, Mark Huisman au chant, Rutger van Noordenburg à la guitare et Daan Klemann à la batterie. Le déclic musical se fait instantanément. Le rêve de Ramon Ploeg prend enfin forme.
Leur nouvel album Dodekathlon, sorti en janvier dernier, se démarque sur plusieurs points. Tout d’abord, le groupe a choisi d’en faire un concept album sur le thème des douze travaux d’Hercule. Le groupe reste sur sa lancée avec ce thème, mais ne s’éparpille plus sur différents mythes. La prouesse de ce nouvel opus est de pouvoir faire tenir en une heure les douze travaux interminables d’Hercule. Chaque morceau est efficace, liant technique brutale et mélodies épiques tout en faisant passer une multitude d’émotions. Leur musique sans être vraiment novatrice apporte un peu de fraîcheur au genre musical. Le groupe produit un death toujours aussi violent mais accessible grâce aux parties épiques qui nous laissent souffler sans être trop légères.
Les Hollandais nous offrent un univers musical lugubre et brutal dans lequel on entre directement grâce à l’intro de ‘’Bloodguilt (Nemean Lion)’’. Le morceau commence sur des notes électroniques, suivies d’un riff de guitare incisif. Mark Huisman s’adresse aux auditeurs d’une voix posée et caverneuse avant de passer au growl accompagné des blasts de la batterie. La mélodie est agressive d’emblée. Les samples héroïques nous laissent tout de même un peu de répit entre chaque riff. Il y a également une touche heavy metal grâce au solo final. Cette première chanson nous donne un avant-goût de tout ce dont les musiciens sont capables.
S’en suit toute une variété d’atmosphères allant de morceaux très épiques où l’on ressent un côté conquérant qui colle parfaitement au personnage d’Hercule comme ''Multiple Decapitation (Lernaean Hydra)'', ''From Feast to Beast (Erymanthian Boar)'', ou encore ''Tripled Anger (Cattle Of Geryon)''.
On retrouvera le côté death technique et extrême sur des chansons comme ''Beloved Artemis (Ceryneian Hind)'' et ''Birds of Hate (Stymphalian Birds)'' qui plairont aux amateurs de sonorités brutales.
Certains titres font également très bien passer des émotions telles que le désespoir ressenti par le demi-dieu mythique sur ''Inhuman Humiliation (Augean Stables)'', ou le frisson avec ''Savior of Crete (Cretan Bull)'' dont les sonorités inquiétantes vous donneront la chair de poule.
On se laisse facilement guider sur les traces d’Hercule avec cet album, ressentant avec lui toutes les émotions qui ont pu le traverser. Dodekathlon nous réserve beaucoup de surprises auditives, notamment le titre instrumental "Hera’s Orchard (Apples Of The Hesperides)" très différent de tout ce qu’on a pu entendre avant. Les riffs de guitares ont quelque chose d’assez hispanisant, tout à fait inattendu. Ce morceau instrumental se conclut par un galop d’un cheval vers de nouvelles aventures. On pourrait croire que l’album se termine ici, mais ce galop nous amène vers un dernier morceau à la fois violent et mélancolique. ‘’Hound of Hell (Cerberus)’’ conclu ce nouveau disque sur une note grandiose grâce à ses solos ultras techniques.
Chaque composition sur Dodekathlon fait preuve d’une richesse qu’on ne retrouvait pas sur Shepherd of Souls. C’est un pari réussi pour Ramon Ploeg et les membres de Bleeding Gods.
Trackslist:
I. Bloodguilt (Nemean Lion)
II. Multiple Decapitation (Lernaean Hydra)
III. Beloved Artemis (Ceryneian Hind)
IV. From Feast To Beast (Erymanthian Boar)
V. Inhuman Humiliation (Augean Stables)
VI. Birds Of Hate (Stymphalian Birds)
VII. Savior Of Crete (Cretan Bull)
VIII. Tyrannical Blood (Mares Of Diomedes)
IX. Seeds Of Distrust (Belt Of Hippolyta)
X. Tripled Anger (Cattle Of Geryon)
XI. Hera’s Orchard (Apples Of The Hesperides)
XII. Hound Of Hell (Cerberus)