Souvenez-vous, c’était le début des années 2000 : on avait encore des modems 56k, on surfait sur Napster en passant par Aol ou Lycos et on chattait sur Caramail en écoutant du nu-metal avec Korn, Deftones ou Linkin Park en tête de gondole. Mais en France, on n’était pas en reste en termes de neo-metal puisqu’on avait pas mal de p’tits groupes comme Eths, Watcha, AqMe et bien entendu Pleymo, fiers représentants de la team Nowhere. Ah ! C’était le bon temps, comme disait l’autre... Jusqu’en 2007 où le groupe a annoncé son split.
Et contre toute attente, 10 ans plus tard, Pleymo a annoncé sa reformation suivie d’une tournée qui se terminera à Moscou en avril, créant ainsi l’engouement de la génération du siècle dernier, prête à ressortir les baggys et les sweat à capuche d’antan : Pleymo est de retour, nom d’une pipe !
Pour sa troisième date de la tournée, le groupe vient aujourd’hui de poser ses amplis à Toulouse, dans la salle du Bikini. Alors qu’on pensait à un véritable raz-de-marée, force est de constater que le parterre est encore assez clairsemé quand les p’tits gars de Vegastar arrivent sur scène.
Vegastar
Lui aussi vestige du début des années 2000, le groupe s’est reformé il y a peu pour accompagner les copains de Pleymo sur cette tournée en forme de revival. Après que les lumières se soient éteintes, le groupe arrive sur les planches dans un boucan de tous les diables ! En effet, la guitare de Jérôme semble avoir pas mal de problème et crache sa tambouille dans les amplis. Du coup, Vegastar se retrouve à attaquer son set avec un son de guitare aléatoire qui oscillera entre silences et parasitages intempestifs… C’est mal parti !
De plus, le chanteur Franklin semble lui aussi avoir des problèmes techniques car il est complètement décalé par rapport à ses compères et son chant est plus que faux… Aïe ! "Ça fait plus de 10 ans qu’on n’a rejoué, on est un peu rouillés" nous dira-t-il ! Et force est de constater que cette entame de set lui donne malheureusement raison. En effet, après que les problèmes de guitare soient réglés Vegastar repart comme si de rien n’était, mais le chant n’est pas toujours juste et parfois en décalé avec la musique… Il faudra au groupe quelques morceaux pour stabiliser tout ça, mais le public toulousain lui, reste sur la réserve malgré des applaudissements polis.
C’est assez dommage, on sent que Vegastar veut bien faire mais ce soir ça ne veut pas ! Malgré tout, le groupe réussit à nous envoyer des brûlots bien sentis comme "Un Nouvel Orage" ou "100ème Etage" qui récoltent un bon retour de la part de l’audience du Bikini, mais qui ne suffiront pas à contrebalancer ce départ calamiteux.
Pleymo
Après quelques minutes de changement de plateau, les lumières s’éteignent et c’est enfin au tour de Pleymo d’entrer en scène. Le public est déjà survolté à l’idée de (re)voir le groupe sur scène après tant d’années (le dernier passage de Pleymo au Bikini date de mars 2007 si mes souvenirs sont bons). Comme on pouvait s’y attendre, les Parisiens vont faire une entrée tonitruante sur le costaud "United Nowhere" qui va déclencher le feu dans le pit ! Ça y est Marty, on est revenu plus de 15 ans en arrière, nom de Zeus !
Malheureusement, après "Ce Soir C’est Grand Soir", le groupe devra stopper net son concert à cause de problème de guitare de Davy. Après Vegastar, c’est donc au tour de Pleymo de subir les affres du mauvais œil de la six-cordes ! Aïe, voilà un mauvais coup d’arrêt au set après seulement cinq ou six minutes de temps de jeu… A ce moment-là, on se dit que Pleymo va devoir ramer pour recoller les morceaux et pour redonner un grand coup d’énergie au concert…
Et à la surprise générale, le groupe va repartir de plus belle et réussir à nous délivrer un "Adrénaline" d’une redoutable intensité ! Vlan ! Les Parisiens ont renversé la vapeur et comptent bien maintenant nous en mettre plein les oreilles et plein les yeux.
A ce titre, les deux chanteurs Mark et Franck vont redoubler d’intensité et mettre les bouchées doubles au travers de titres d’antan comme "Nawak", "Muck", "1977" ou le sulfureux "K-Ra". Qui plus est, le groupe communique énormément avec le public et les fans (qui connaissent toutes les chansons par cœur) et réussit sans problème à faire oublier les désagréments du début du set. Avec une telle setlist qui fait la part belle aux classiques de Pleymo, le parterre du Bikini est vite conquis ("New Wave", "Polyester Môme"). Il y aura même un braveheart des familles sur "Tank Club." !
Et même si la salle n’est pas remplie à ras-bord (les balcons n’étaient pas ouverts ce soir), le public répond présent à chaque sollicitation de Mark et se donne à fond dans le pit : c’est la guerre dans les premiers rangs sur la triplette de fin "Blöhm", "Divine Excuse" et "Zephyr" qui met tout le monde d’accord : oui, Pleymo est bel et bien de retour après dix ans de silence !
Au final, malgré des problèmes techniques en début de set, le groupe a su se rappeler aux bons souvenirs de ses fans (et même aux autres) au fil d’une prestation qui était loin d’être gagnée d’avance. Pleymo a su faire fi des difficultés pour nous envoyer un set intense, sans concessions tout en nous offrant un voyage dix ans en arrière, au doux pays de l’insouciance ! Merci…
Seltist Pleymo
Intro
United Nowhere
Ce Soir C’est le Grand Soir
Adrénaline
Tout le Monde Se Lève
1977
Chérubin
Nawak
Muck
Le Nouveau Monde
Je Regrette
New Wave
Tank Club
Polyester Môme
K-Ra / Kongen
Blöhm
Divine Excuse
Zephyr