L.A. Events Fest 2018 au Contrepoint – Châlons-en-Champagne (31.03.2018)

Après une première édition pleine de succès, le LA Events Fest remet le couvert en 2018, avec une affiche toujours plus alléchante ! En effet, Diamond Head assure ce soir la tête d'affiche du festival, fortement orienté vers le heavy pour cette seconde année.

Pourtant, c'est une fois de plus par son éclectisme que ce festival local se distingue, donnant à chaque style sa chance, qu'il s'agisse de rock garage, de heavy metal, de hard rock/southern, de thrash/death ou encore de black industriel...

 

Gang


Le groupe Gang, originaire de Fismes (Marne), n'en est pas à son coup d'essai, puisque le combo s'est formé officiellement il y a vingt-huit ans. Pourtant, c'est curieusement ce groupe qui ouvre le festival, devant une poignée de spectateurs. Avant l'entrée du quintet sur scène, un sample introductif résonne, amenant une musique de cirque/fanfare dans l'enceinte du Contrepoint. Et le premier point que l'on peut souligner lors des premières notes du set de Gang, c'est la qualité des conditions sonores, puisque chaque instrument est parfaitement mixé.
 

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Dans ces conditions optimales, on apprécie le heavy type NWOBHM de Gang, rappelant par instants Saxon ou le Judas Priest de la première heure. Le style du groupe est totalement affirmé, et cela fait plaisir de voir un combo à l'identité si marquée. Pourtant le petit nombre de spectateurs ainsi que le peu de réponse du public aux nombreuses sollicitations de Bill, le frontman, semblent agacer ce dernier, qui justifie la situation en rappelant qu'il est "l'heure de l'apéro".

Malgré tout, la musique de Gang est efficace et le chanteur, à la voie puissante dans les aigus, fait le maximum pour faire le show, quitte à taquiner ses comparses guitaristes sur les passages instrumentaux, faisant mine de dérégler leurs instruments et pédaliers.

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Avec une petite demi-heure de set, on regrette que le public ne se soit pas plus investi dans le concert des Fismois, puisque tous les éléments étaient réunis pour célébrer le heavy metal dans sa forme la plus originelle.
 

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Furies


On continue dans le heavy classique avec la montée sur scène de Furies, quatuor francilien qui commence à se faire un nom dans le milieu. Pas de doute, avec le cuir, les clous, les chaînes et les cartouchières, le style heavy des années 80's est totalement assumé. Musicalement, le tout sonne de façon classique, certes, mais on n'en tiendra pas rigueur pour autant au combo qui déclame son amour pour ce genre musical à la fois à travers son accoutrement mais également (et c'est le plus important) avec ses compositions.

Musicalement, on retrouve un côté Judas Priest aux titres interprétés, d'autant plus que Lynda, la vocaliste, tutoie les aigus sans problème. Tout juste peut on regretter de ne pas mieux saisir les paroles chantées par la frontwoman, d'autant plus qu'une partie de celles-ci sont interprétées dans la langue de Molière ("Antidote", "Superstition", "La Guerrière"), dans la plus-pure tradition des ADX et autres Sortilège.

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Mais le capital sympathie du quatuor fonctionne bien sur le public du Contrepoint, d'autant plus que Sam Flash, l'un des guitaristes, harangue la foule avec conviction entre deux lead de guitare à la tierce avec Billy Laser.

Le style de Furies a beau être simple et relativement classique, on n'en passe pas moins un bon moment, ponctué de temps forts comme avec l'interprétation de "Unleash the Furies", tiré de la K7 audio du combo. Une demi-heure de set, c'est court, mais on se console en se disant que vu le potentiel du quatuor, nous risquons de les retrouver très rapidement sur les planches.

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Setlist Furies :

Prince of Middle-East
Antidote
Voodoo Chains
Superstition
Unleash the Furies
La Guerrière

 

Death Decline


Changement de plateau et de style pour la venue de Death Decline. A ce sujet, nous pouvons noter les efforts de l'organisation par rapport à l'an passé en ce qui concerne le temps écoulé entre deux set, qui s'est fortement raccourci par rapport à 2017, permettant une meilleure articulation des concerts.

Le quintet Death Decline investit l'espace qui lui est alloué pour présenter son death/thrash, avec des titres issus notamment de son premier LP, Built for Sin. Pourtant, les sonorités modernes, presque deathcore, n'aident pas à réveiller le public. Les titres sont bien joués, exécutés à la perfection même, mais cela ne suffit pas à soulever les foules. En effet, Alexis (chant) tente de varier le propos en proposant ponctuellement un chant clair, malheureusement maladroit et à la limite de la justesse. Et lorsqu'il repart en growl, son timbre reste trop monotone, manquant de variation.

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Dommage, d'autant plus que Mario (guitare) va au devant du public, en montant sur l'estrade de la batterie. Mais cela ne suffit pas à convaincre l'audience qui reste globalement statique pendant l'ensemble du show, peut-être harassée par les trigs de batterie trop présents pendant le set. On espère que Death Decline corrigera rapidement le tir, car sur le papier, le combo a toutes les cartes en main pour sortir du lot.

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The Foxy Ladies


L'éclectisme mis en avant par le LA Events fest passe bien évidemment par la venue ce soir de The Foxy Ladies, quatuor exclusivement féminin oeuvrant dans le garage rock, à tendance punk. Au moment où les quatre musiciennes investissent les planches, on remarque que Chloé (basse), pied dans le plâtre, devra rester assise pour ce concert.

Cela n'empêche pas la formation de donner de l'énergie sur scène, à l'image de la chanteuse Gabi et de la guitariste Lucianne. Malheureusement, le style, sans doute trop éloigné du metal, peine à séduire le public. De plus, Gabi propose un chant très maniéré et minaudant, voire nasillard par instants, ce qui n'aide pas à rentrer dans l'univers du quatuor, tandis que les rythmiques d'Emilie à la batterie sont parfois simplistes. Pourtant Gabi fait l'effort de communiquer entre les titres, racontant notamment comment l'une des compositions leur a été inspirée par un courrier d'un fan, les ayant draguées lourdement sur les réseaux sociaux pour passer une nuit avec elles.

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Mais malgré toute l'énergie dont font preuve les musiciennes, il est difficile d'accrocher à la musique du combo, qui oscille entre ballade sirupeuse et punk rock gentillet. Peut-être que la prestation de The Foxy Ladies n'était tout simplement pas adaptée au public du LA Events Fest.

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ThrashGangsters

Cette année, le festival s'est une fois de plus ouvert à l'international, avec notamment la venue sur la scène du Contrepoint des Allemands de ThrashGangsters. Au niveau du style, pas de surprise, le groupe affiche la couleur. Nous aurons droit pendant 40 minutes à du thrash dans le style d'Exodus, avec un chanteur / guitariste qui éructe dans un micro les titres de leur démo, intitulée Terror Has Begun. D'un point de vue vestimentaire, le quatuor revêt des cartouchières à la ceinture et est maculé de sang, tandis que le pied de micro en forme de flingue est totalement dans le thème.

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On retrouve un style thrash old school, qui bénéficie toutefois d'une mise en son moderne. De quoi séduire le public, dont une partie se lance dans un moshpit sur "Terror Has Begun". On apprécie également de voir le vocaliste, Cylon Thrasher, sourire aux lèvres, avec un chant râpeux à la Paul Baloff (Exodus). Certes, le combo n'est pas toujours des plus carrés rythmiquement, mais avec un tel capital sympathie, difficile de leur en vouloir !

Afin de conclure son set, le quatuor se lance avec brio dans l'interprétation du titre instrumental de Sepultura, "Inquisition Symphony". Les plans sont bien restitués et l'ambiance du titre est bel et bien présente. Au final, ce set de ThrashGangsters donne envie de poser rapidement les oreilles sur un premier EP ou LP.

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Setlist Thrash Gangsters :

Thrashers in the Moshpit
K-Illusion
Beauty is only Skin-Deep
Terror Has Begun
Inquisition Symphony (Sepultura cover)
 

Yann Armellino & El Butcho


Changement de style, une nouvelle fois, avec la venue sur scène de Yann Armellino et El Butcho qui s'apprêtent à défendre les couleurs du hard rock et du blues. Si l'on devait résumer la prestation du combo en un mot, ce serait "groove". En effet, le groupe mené par le guitariste Yann Armellino donne méchamment envie de bouger, en jouant au fond du temps, comme cela ne se pratique que rarement aujourd'hui.

De même, on ne peut passer sous silence la prestation vocale d'El Butcho (ex-Watcha) qui emprunte autant à David Coverdale ou Paul Rodgers qu'à Glenn Hughes, avec une voix aigüe puissante et rocailleuse. Le combo mise sur un blues rock fortement influencé par la scène 80's américaine. On pense en effet régulièrement à Mr. Big, ne serait-ce que dans le jeu de Yann qui rappelle Paul Gilbert, avec un feeling encore plus bluesy. D'ailleurs, El Butcho profite d'un petit intermède pour souligner l'amour qu'il porte également à Van Halen, avant de dédier "Hellcome Baby" au groupe de David Lee Roth. Effectivement, on s'y croirait. La section rythmique est imparable, et tous les yeux sont braqués vers le lead guitariste qui assure avec classe et aisance, malgré une communication trop timide avec le public.

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On apprécie également la reprise de Stevie Wonder, "Signed, Sealed, Delivered, I'm Yours", qui jouée à la sauce Yann Armellino/Butcho prend une autre dimension, et ne détonne pas autant qu'on pourrait le penser dans le contexte du festival.

C'est "Don't Give it Up" qui clot un très bon set de la part de la formation, qui en profite pour séduire une fois de plus le public en entonnant le riff d' "Highway to Hell" d'AC/DC avant de quitter les planches. Pas de doute, il n'y a rien de tel qu'un peu de hard rock / southern rock pour passer un excellent moment !

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Setlist Yann Armellino and El Butcho

Better Way
Coming Home
Desert's Song
Soldier of Rain
Another Day
Hellcome Baby
Signed Sealed Delivered I'm Yours (Stevie Wonder cover)
Selfish Ego
Tonight (Mr. Wish)
Don't Give it up
 


Blazing War Machine


Depuis son départ de Dagoba l'an passé, Franky Costanza, ex-batteur de la formation marseillaise, n'est pas resté inactif. En quittant le combo qui l'a fait connaître, le musicien a ainsi pu s'impliquer d'avantage dans son autre projet, Blazing War Machine. D'ailleurs, c'est bien lui le maître de cérémonie ce soir, car bien que derrière les fûts et en retrait par rapport à ses camarades, il prend régulièrement la parole entre les titres et recueille bon nombre d'applaudissements.

Pourtant, l'énergie apportée par les musiciens qui occupent le front de la scène est bel et bien là, notamment lorsque l'on aperçoit les dreadlocks d'Adam (basse) voler dans les airs. De même, la chanteuse russe Irina penchée sur les retours harangue la foule et propose un jeu de scène habité, bien aidée par la scénographie. En effet de ce côté là, le groupe marseillais a mis les petits plats dans les grands avec écran géant en fond sur lequel sont projetés les visuels du groupe, mais également à l'aide de canons à fumée ou encore de lasers omniprésents.

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Blazing War Machine est clairement le groupe le plus violent de la soirée, puisque le combo mélange black metal et metal industriel sans sourciller, comme si Dimmu Borgir fricotait avec Ministry. On peut toutefois reprocher au groupe les batteries trop triggées de Franky, qui n'aident pas à apprécier pleinement son jeu pourtant riche, tout comme le mix qui met trop en retrait les claviers de Phil. Au final, il en ressort une impression de coup de massue énorme qui laisse le public totalement hagard, en raison d'un léger manque de variation dans le style pratiqué par le combo.
 

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Pourtant, dans le public, le concert de Blazing War Machine donne l'occasion à certains de se défouler avec quelques moshpits, ou même un wall of death réclamé par le batteur en début de set. Avec déjà six groupes dans les jambes, il est difficile pour le public de s'investir plus qu'il ne le fait déjà, surtout en raison de l'aspect monolithique des compositions. Dommage car certains titres (comme "Polarity", auparavant dévoilé par le biais d'un vidéoclip) appellent totalement à découvrir la formation, du moins en studio.

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Setlist Blazing War Machine

Destruction Process 2.0
Rigor Mortiis
Nature of War
Polarity
Manu Militari
Guided
Zombie's Fragrance
Liquid Chaos
Charming Face of Destruction
Swamp (Stagnant Memories)
 

Diamond Head


Malgré l'heure tardive, les spectateurs se massent au plus près de la scène pour accueillir Diamond Head. Il est vrai que pouvoir admirer dans une toute petite salle les légendes britanniques de la NWOBHM, l'un des groupes ayant largement influencé la plus grande formation de metal au monde, cela relève de l'exploit. Malgré une carrière en dent de scie, Diamond Head est toujours là, 42 ans après sa formation en 1976. Le line-up a évolué et seul Brian Tatler est présent depuis les débuts.

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Pourtant, Rasmus Bom Andersen, le chanteur charismatique qui accompagne Diamond Head depuis quatre ans maintenant, n'est pas un perdreau de l'année et va mettre tout le monde d'accord dès "Play it Loud". En effet, dès le début du set, on le sent survolté, jouant avec son pied de micro et allant à l'encontre des premiers rangs, sans pour autant que cela n'impacte ses capacités vocales, avec un chant à la fois puissant et rocailleux. C'est simple, en le recrutant, le groupe a mis la main sur un vrai frontman.

A côté de lui, Brian Tatler récolte bien entendu un franc succès, avec ses riffs catchy et des compositions au top, même lorsqu'elles sont issues du dernier album éponyme sorti il y a deux ans. D'ailleurs ce Diamond Head est bien mis à l'honneur ce soir avec trois titres ("Diamonds", "Bones" et "Set My Soul on Fire") qui, interprétés aux côtés des classiques de Lightning to the Nations, permet de voir que le combo n'a rien perdu de son efficacité et de son talent pour écrire des riffs qui font mouche. Brian ne s'économise pas, souriant aux premiers rangs, jouant épaule contre épaule avec son vocaliste ou alignant quelques soli en tapping. Et derrière lui, Karl Wilcox (batterie) fait également le show, lorsqu'il crache des gerbes d'eau en l'air sur le pont de "The Prince".

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Bien entendu, ce sont les titres popularisés par Metallica qui recueillent le plus d'applaudissements de la part du public. Sur "Helpless", Rasmus exhorte les spectateurs à chanter le refrain, tandis que "The Prince" et "It's Electric" sont autant d'autres bons moments du concert, tant sur scène que dans la fosse. Avec "Am I Evil?", Diamond Head pose une question réthorique qui trouve sa réponse immédiatement lorsque les spectateurs répondent en choeur "Yes I am !". Ce titre ne pouvait que clore un set impeccable, plein d'énergie et de bonne humeur.

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Pourtant une fois les lumières rallumées et la moitié de la salle partie, Diamond Head revient pour un dernier moment de partage à la demande des premiers rangs, au cours duquel le quintet interprète "Streets of Gold", face B du single Sweet and Innocent, pour le plaisir des fans de la première heure.

Cette seconde édition du LA Events Fest aura également tenue toutes ses promesses, avec un headliner qui aura donné le concert de la journée. L'affiche était une fois de plus diversifiée et les temps de changements de plateaux (gros point noir de la première édition) ont été raccourcis pour permettre une meilleure mise en avant des artistes. Il ne nous reste plus qu'à souhaiter que l'organisation se lance dans une troisième édition aussi réussie dès l'année prochaine !

Setlist Diamond Head

Play it Loud
Borrowed Time
Bones
In the Heat of the Night
Set my soul on Fire
Lightning to the Nations
Helpless
Diamonds
To Heaven from Hell
Shoot out the lights
It's Electric
The Prince
Am I Evil?

Streets of Gold

Photographies : © Watchmaker 2018
Toute reproduction interdite sans autorisation du photographe
Un grand merci à Ludovic Antoine et à l'organisation du LA Events Fest.



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