Burning Point – The Ignitor

En dépit d'une longue existence, Burning Point n'a jamais été un groupe ayant complètement percé en France. Au bout d'une dizaine d'années d'existence, il serait peut-être temps d'obtenir un peu de reconnaissance, d'autant plus qu'Empyre, livraison précédente, laissait entrevoir un très bon potentiel. Arrivé désormais sur Scarlet Records, The Ignitor, leur cinquième brûlot, s'enfonce lui dans la banalité et ne sera pas celui qui aidera les finlandais à sortir de l'ombre.

Cependant, le groupe ne se vautre pas dans des erreurs de débutants, ni dans les fondamentaux. Avec autant d'années de carrière, il fallait bien réussir à prouver le professionnalisme de ces-derniers, ce qui s'avère être le cas. Structurellement, mélodiquement, les pistes tiennent la route sans grandes difficultés, mais là, un problème surgit : le manque criant d'originalité. Pire, la musique délivrée manque tellement de personnalité, les influences sont criantes, identifiables à des années lumières. La double pédale, les breaks, la guitare, tout n'est pas sans rappeler Helloween sur l'excellent opener « Eternal Flame ». Si la qualité du morceau n'est pas à remettre à cause, on déplore réellement le manque d'une marque de fabrique Burning Point. En clair, si ce n'est pas vers les allemands qu'ils vont chercher, ils iront ailleurs. Le 80s modernisé plaît aussi à la formation, les clins d’œils, nombreux, plongent lentement mais sûrement ce quatuor dans la masse, et cela même avec la qualité intrinsèque d'un brûlot qui ne frôle pas la perfection.

Burning Point

Soyons pourtant honnête, le groupe est loin d'être mauvais. Pêchant par sa banalité, il reste le chanteur Pete Ahohen pour sauver la mise de ses petits camarades, celui-ci chantant plutôt bien de bout en bout. On notera aussi quelques vrais tubes en puissance : de « Eternal Flame », surpuissante et enjouée, à « In The Fires Of My Self-Made Hell » ou « Lost Tribe » plutôt sympathiques et mémorisables, on se demandera cependant où Burning Point veut en venir. Très simple à expliquer : on passe du power / speed de très bonne qualité à, soudainement, du hair metal / hard rock / heavy popisant (la faiblarde « In the Night »), et ceci, et cela … vous voyez, un peu à boire et à manger mais aucune cohérence réelle, peu de solidité là-dedans. C'est plutôt bien foutu, mais ça termine vite fait (et pas si bien fait) en labyrinthe. Où veulent-ils nous emmener ? Si seulement ils le savaient eux-même … Car l'indécision, en plus du trou béant sur l'identité, est LE point noir de The Ignitor, qui tente de donner à boire et à manger pour tout le monde, mais termine en lassant les uns comme les autres. Les morceaux deviennent parfois plats, comme « The Ignitor » l'éponyme et son clavier trouvé dans une vieille brocante (le genre de clavier dont personne ne veut).

Burning Point joue plutôt bien et propose des structures simples, et bien rodées. Seulement, manquant totalement de cohérence et de personnalité, la formation finlandaise va devoir se remettre rapidement en question si elle souhaite arriver à un meilleur résultat : tant pour le plaisir de l'auditeur que par fierté personnelle pour eux-mêmes. The Ignitor n'est donc pas un mauvais opus mais s'oubliera plutôt facilement. Au mieux, on sauvera largement certains titres très agréables. Au pire, on passera à un autre groupe.

Note : 5,5 / 10
 

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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