Un an et demi déjà que les Australiens et leur rock suintant les années 70 et le goudron passaient à Paris, pour une soirée riche en émotion. Déjà à l’époque, c’étaient les prometteurs Franciliens de Wyld qui ouvraient le bal, au moyen de leur riffs acérés et d’un groove imparable. Rebelotte, avec pour nouveauté le tout nouveau bébé de Palace Of The King, Get Right With Your Maker, qui transforme l’essai du live haut la main. Retour sur une soirée où seule la foule aura fait défaut.
Wyld
Il est vingt heures, l’Espace B est loin d’afficher complet. Lorsque les musiciens de Wyld montent sur scène, seule une vingtaine de personnes est présente. La faute à la situation excentrée de la salle, ou bien au choix d’une date dominicale ? Qu’importe : c’est fort regrettable, mais il va bien falloir faire avec, et d’ailleurs aucun des deux groupes ne semble y attacher une quelconque importance.
Le groupe embraye sans hésiter sur « Stoned », issu de leur premier Stoned EP. Le son n’est pas irréprochable, mais malgré le volume qui monte dans les tours, chacun des musiciens est bien audible. Rapidement, on se laisse envahir par le groove des compositions de Wyld, et les harmoniques qui sifflent ici ou là ajoutent en puissance à l’impression générale. Si quelques petits soucis de micro viennent perturber les soli de Jeff à la guitare, celui-ci reste impassible et déroule ses plans avec une dextérité à couper le souffle.
Derrière, à la batterie, Rémi est déchaîné et semble se plaire à merveille aux côtés de son nouvel acolyte Wando, qui a repris la basse du combo il y a quelques mois. La paire fonctionne de concert comme si elle avait des années d’existence.
Après une bonne poigné de titres piochant dans les répertoires divers du groupe, Wyld se retire après une performance énergique et réussie. Chapeau messieurs, à très vite sur la scène locale !
Setlist
Stoned
Heads Or Tails
Wyld N'Loud
Hyperion
The Fugitive
The Last Man Standing
Ritual
Venomous Poison
Palace Of The King
Petit break binouse pour tous, puis retour dans la chaleur moite de la partie concert de l’Espace B. Tim Henwood et ses acolytes montent sur la scène en arrivant par le pit, et se lancent bien que moins de trente personnes leur font face. Le professionnalisme et l’authenticité des musiciens fait rapidement des miracles et fait vite oublier aux premiers rangs qu’ils sont aussi les derniers. L’engagement du groupe est remarquable et fait indéniablement rayonner les enceintes.
Le son d’ailleurs, est pour le moins excellent ! Le travail remarquable du sondier nous fait en effet profiter des moindres subtilités de jeu des quatre compères, qui s’enchaînent par dizaines. Subtilités que nous avions soulignées dans notre chronique du tout récent Get Right With Your Maker et qui se transposent sur scène avec un naturel déconcertant. C’est notamment le cas de l’excellent « I Am The Storm », dont le frontman souligne que le clip a été révélé plus tôt dans la journée. Comme les autres titres que nous découvrons live pour la première fois depuis l’écoute de l’album, l’essai est transformé et prouve que Palace Of The King n’use d’aucun artifice en studio.
Mention spéciale à Sean Johnston, qui jongle effrontément entre sa Telecaster et ses claviers, en alternant les deux instruments sans jamais laisser son doigté et son feeling derrière lui. Possédé par son propos musical, le musicien au look rétro et au pantalon pattes d’eph’ représente à lui seul l’esprit du groupe, et son authenticité caractéristique.
Le chanteur Tim attrape rapidement sa Les Paul pour donner plus de corps encore au son du groupe, et intervient de façon brève mais efficace entre les morceaux, créant une réelle proximité avec le public. Après une bonne heure et demie de musique, c’est sous un tonnerre d’applaudissement – le malheureusement modeste tonnerre que peuvent générer trente fans ravis – que se retire le groupe, pour aller signer autographes et disques au stand de merch, avant de revenir démonter leur matériel.
En conclusion, les deux groupes présents ce soir ont su offrir aux trop rares présents un excellent et authentique moment de musique qui aura touché tout un chacun. A quand un retour dans le cadre d’un festival, qui assurerait un public plus fourni et à la hauteur de ce que mérite Palace Of The King ?
Photographies : © Régis Peylet 2018
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