C'est en région parisienne, et plus précisément au Forum de Vauréal (95) que Phil Campbell & The Bastards Sons pose ses valises ce soir. L'occasion de défendre leur album The Age Of Absurdity, et bien entendu d'en profiter pour interpréter quelques standards de Motörhead, sans oublier quelques petites surprises. Le temps maussade n'aura pas eu raison d'un public bien garni en ce début de week-end.
Hover Dust
Ce sont les Franciliens d'Hover Dust qui sont chargés d'ouvrir le bal. Disposant d'une mise en scène soignée, le duo (pas de bassiste ici !) nous offre pendant quarante-cinq minutes une prestation très énergique qui force le respect. Son gros rock fleurtant avec le stoner, bien qu'un poil répétitif sur la longueur, s'avère plus que convaincant, notamment grâce à une science du refrain très appréciable.
Pour situer un peu mieux, Hover Dust nous a fait penser plus d'une fois ce soir à leurs compatriotes de Bukowski. La voix de Pierre B. n'est pas pour rien dans cette ressemblance. Ecorchée, puissante, elle porte à merveille les compositions racées de la bande. Un plaisir de jouer évident, un batteur qui massacre ses fûts comme si sa vie en dépendait, et une complicité qui saute aux yeux, voilà un cocktail qui ne peut que fonctionner.
Le public, assez timide au départ, se laisse petit à petit porter par l'ambiance. Une attention particulière a été apportée au décor, des lustres anciens au rideau en passant par la tenue des musiciens, tout nous donne l'impression de pénétrer dans un salon poussiéreux mais élégant du XIXème siècle. Une réussite !
Hover Dust a largement fait le job ce soir, et même si l'on sent que le public est clairement venu pour voir Phil Campbell, le temps est passé vite. Mention spéciale à "That's The Way, Sally", qui nous a emmené tout droit dans le Sud des Etats-Unis, ou encore le final explosif "Back Home".
Setlist :
Drivin In The Dust
The Other One's World
Radio Edit Song
That's The Way, Sally
Can You Feel In Me
Beautiful Lady (Time Is Precious)
Earl
Little Former Glory
Back Home
Phil Campbell & The Bastards Sons
Le temps d'écouter quelques classiques balancés par les enceintes de la salle tout en sirotant une ou deux (ou trois?) bières, et la tête d'affiche du jour débarque tranquillement et sans artifices sur "Big Mouth", extrait de leur premier EP. Un choix judicieux, tant ce morceau efficace constitue une parfaite entrée en scène. "Freakshow", issu cette fois de leur nouveau méfait, poursuivra cette bonne dynamique.
Mais, soyons honnête, ce sont les titres de Motörhead qui recueillent le plus de suffrages ce soir. La bande ne s'y est d'ailleurs pas trompé, car à peu près la moitié de la set-list vient piocher dans le répertoire de l'ex-formation de Phil. Quel plaisir de ré-entendre dans cette salle d'une capacité de quelques centaines de personnes des pépites telles que "Deaf Forever", "Rock N' Roll" ou encore "Cradle To The Grave" !
Si certains titres de The Age Of Absurdity passent bien le test de la scène ("Freakshow", "Dark Days") il est globalement difficile pour ces derniers de ne pas souffrir de la comparaison avec les exemples cités dans le paragraphe précédent. De plus, quand bien même Neil Starr se démène et vit littéralement sa prestation, sa voix est parfois un peu juste. Sans manquer de respect au jeune chanteur, il faut avouer que Lemmy nous manque très souvent ce soir.
Le jeu de Phil Campbell est par contre toujours aussi jouissif. Le gaillard a pris un coup de vieux, mais possède toujours cette classe et cette modestie qui font de lui un guitariste hors pair. Loin de s'accaparer toutes les parties solo, il laisse à son fils Todd l'occasion de s'exprimer régulièrement.
Hawkind non plus n'est pas oublié, les Britanniques interprétant le très bon "Silver Machine". Bien entendu," Ace Of Spades" déclenchera l'hystérie dans le public, mais le rappel, consitué de "Just Cos' You Got The Power", "Rock N' Roll", mais aussi la reprise de Bowie "Heroes" et enfin "Going' To Brasil" sera le moment le plus fort du show.
Au final, si nous avons incontestablement passé un moment agréable, nous nous demandons comment le groupe va pouvoir sortir de l'ombre de Motörhead, sur lequel il capitalise tout de même beaucoup. Phil s'amuse, et semble vivre cette tournée comme une véritable cure de jouvence, mais cela suffira-t-il a inscrire sa nouvelle formation dans la durée? Le mystère reste entier.
Setlist :
Big Mouth
Freakshow
Deaf Forever (Motörhead)
Rock Out (Motörhead)
Cradle To The Grave (Motörhead)
Welcome To Hell
Take Aim
Born To Raise Hell
Ringleader
Ramones (Motörhead)
Get On Your Knees
Dark Days
Silver Machine (Hawkind)
Ace Of Spades (Motörhead)
High Rule
Just Cos' You Got The Power (Motörhead)
Rock N' Roll (Motörhead)
Heroes (David Bowie)
Going' To Brasil (Motörhead)
Photographies : © Lionel / Born 666 2018
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