Alors que le groupe avait du annuler son concert du Trabendo en 2016 à cause de la maladie de son frontman de l'époque, Austin Carlisle, ce n'est que partie remise que le quatuor nous offre enfin une date dans cette salle mythique du nord-est parisien. A l'occasion de la tournée promotionnelle de Defy, Of Mice & Men emmène sur la route deux autres groupes américain : Wage War de Floride et Sylar de New York City !
SYLAR
Le dernier passage de Sylar dans l'hexagone remonte à juin 2017 lors d'un concert en première partie de Beartooth à Savigny-le-Temple donc comme le dit Jayden Panesso (chant), ce soir est le premier vrai concert à Paris du groupe en provenance de New-York. Le quintette signé chez Hopeless Records propose un metalcore qui frôle allégrement avec la nostalgie du nu-metal des années 2000 notamment grâce à des riffs saccadés et un chant qui tire de plus en plus vers le rap.
Toujours flanqué de sa casquette et de sa parka (mais comment fait-il sérieusement ?), le frontman de la formation arpente la scène de droite à gauche en débitant ses textes bien aidé par son compère Miguel Cardona (guitare/chant) qui chante en clair sur les refrains. La dualité entre les deux musiciens est bien exploitée et prend tout son sens sur un morceau comme "Sould Addiction" par exemple.
Une vaste majorité du public ne semble pas connaître le groupe mais cela n'empêche pas la dizaine de fans de s'agiter dans la fosse ou au premier rang. Les morceaux de Sylar ont pour eux d'être assez diversifiés et de ne pas être un metalcore américain basique au possible. On retrouve des breakdowns bien sûr mais la déconstruction est présente dans les mélodies notamment et soutenu par un chant rappé, on se retrouve face à une musique assez unique.
Setlist:
Assume
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Yours Truly
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Dark Daze
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Soul Addiction
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Gambit Rogue Delight
Pleasure Paradise
Golden Retreat
WAGE WAR
Troisième passage parisien pour Wage War et troisième partie, Of Mice & Men succédant à coldrain en mai 2016 et The Amity Affliction en décembre de la même année. Cette fois-ci, le combo en provenance de Floride vient nous présenter son deuxième album, Deadweight, ayant vu le jour au courant de l'été dernier et qui affirme le volet de plus en plus mélodique du quintette.
Ainsi sur les dix morceaux joués ce soir par Briton Bond (chant) et sa bande, sept sont issus de Deadweight ne laissant que trois titres pour l'excellent Blueprints. Car oui nous faisons partie de cette frange qui a découvert Wage War avec Blueprints et qui a été diablement déçu par Deadweight qui est bien plus fade que son prédécesseur. On est cependant heureux de voir que le combo commence sa prestation avec les excellents "Alive" puis "The River" qui ont le don de chauffer allégremment la fosse du Trabendo.
Bénéficiant de beaucoup plus de chant clair que son prédécesseur, Deadweight est aussi moins percutant et on le voit tout de suite avec le morceau éponyme ou encore "Don't Let Me Fade Away". On apprécie cependant fortement "Johnny Cash" (et on vous conseille d'aller écouter la version acoustique présente sur YouTube) qui dégage quelque chose malgré son tempo ralenti. En tout cas le public parisien semble plus connaître Wage War que Sylar et le montre dans la fosse à grand renfort de poings levés et de refrains scandés.
Setlist:
Alive
The River
Witness
Twenty One
Deadweight
Never Enough
Gravity
Don't Let Me Fade Away
Johnny Cash
Stitch
OF MICE & MEN
C'est devant un Trabendo plutôt bien rempli que Of Mice & Men va jouer ce soir. Le quatuor est venu nous présenter son tout nouvel album Defy ainsi qu'un florilège des différents titres enregistrés en studio avec Austin Carlisle derrière le micro. Au vu de la configuration de la scène du Trabendo, aucune fioriture scénique pour Of Mice & Men hormis des éléments sur le devant permettant aux trois musiciens de se surélever à certains moments ou tout simplement de jouer avec un appui en hauteur.
Le combo entame son set en échaînant les trois singles de Defy, "Defy, "Warzone" et "Unbreakable" de quoi chauffer comme il faut le public parisien. Ce nouvel opus de Of Mice & Men est d'une efficacité millimétrée et ce ne sont pas ces trois morceaux qui vont nous faire dire l'inverse d'autant plus que Aaron Pauley (chant/basse) est impressionant de justesse. Jouer d'un instrument et chanter en même temps n'est déjà pas un exercice facile mais quand en plus il faut alterner un chant clair et un chant crié tout en jouant de la basse, on ne peut que tirer notre chapeau ! Il est important de noter d'ailleurs que le groupe ressort grandi de ce réaménagement depuis le départ de Austin Carlisle. Beaucoup de fans sont déçus et ont déserté les rangs mais de notre côté nous préférons cette nouvelle version à quatre, bien plus carrée sur scène et bien meilleure en tout point.
Le son est (pour une fois) d'une rare précision pour un concert au Trabendo surtout dans la fosse. Le chant n'est pas caché derrière une tonne de batterie et on distingue avec facilité chaque riff de guitare amené par le duo Alan Ashby - Phil Manansala. C'est tant mieux vu que la guitare est l'élément principal de la composition des mélodies de Of Mice & Men et puis pouvoir entendre clairement tous les breakdowns qui émaillent cette soirée, ça n'a vraiment pas de prix.
En dehors donc des titres de Defy, Of Mice & Men nous fait faire un détour dans sa carrière avec des morceaux issus de chacune des sorties avec Austin Carlisle. Ainsi l'affreux Cold World est représenté par le seul bon morceau de l'album, "Pain", Restoring Force par "Would You Still Be There", #You Make Me Sick" et "Bones Exposed" tandis que The Flood voit deux titres de sa réédition, "The Flood" et "The Depths", terminer le travail en rappel.
Le concert passe à une vitesse folle, peut-être un peu trop vite d'ailleurs, d'autant plus qu'il y a très peu d'interruptions entre les morceaux. Aaron Pauley remercie allègrement le public mais le frontman ne se perd pas dans de longs discours préférant se concentrer sur le prochain morceau et on ne lui reprochera pas. La setlist est de son côté au final un peu courte car étant donné que nous avons le droit à un medley pour les trois titres "YDG!?", "Still YDG'n' et "Forefer YDG'n", cela ne nous laisse au final que dix titres joués. C'est peu pour un groupe qui possède soixante-six titres (en excluant les introductions) dans son répertoire et c'est dommage de ne pas offrir un peu plus au public.
Malgré une durée un peu courte, Of Mice & Men nous aura offert une prestation de haut vol ce soir. C'est dommage de voir le groupe devoir réduire la taille des salles dans lesquels ils jouent à cause de gens qui abandonnent pour le départ d'un membre, mais qu'importe car ils prennent du plaisir sur scène et nous prenons un plaisir fou dans la fosse à pogoter joyeusement (et dans le cas de votre reporter du soir, d'avoir perdu une cheville !). On a hâte de retrouver Of Mice & Men à la fin de l'automne en première partie de Bullet For My Valentine au Casino de Paris.
Setlist:
Defy
Warzone
Unbreakable
Would You Still Be There
You Make Me Sick
On The Inside
-
Pain
Bones Exposed
Instincts
YDG!? / Still YDG'n / Forever YDG'n
Encore:
The Flood
The Depths
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