Mustasch – Silent Killer

Il y a des choses qu’il est difficile de comprendre en France. Pourquoi le CNC finance-t-il majoritairement des comédies à la con ? Pourquoi le metalleux est-il montré comme un beauf passant son temps à montrer ses fesses ? Ou encore, pourquoi appelle-t-on carbonara des pâtes à la crème et aux lardons ? Mais au-dessus de tout ça, pourquoi un groupe comme Mustasch est aussi peu connu dans notre pays ?

Pourtant ce groupe, à la discographie sans fausse note si ce n’est le précédent album Testosterone — qui partait malheureusement dans tous les sens, mais surtout le mauvais — a tout pour plaire au plus grand nombre. Gros riffs qui lorgnent vers le stoner, refrains mémorables et mélodies entêtantes, peu de choses sont à jeter dans la discographie des Suédois.

Et leur neuvième album Silent Killer, sorti au mois d’avril 2018 ne déroge pas à la règle. Passé une introduction acoustique de trente petites secondes, déboule "Winner" avec un hurlement que n’aurait renié le sieur King Diamond pour donner le ton de ce disque... À savoir neuf chansons et une recette composée de gras et de sueur pour proposer un vrai bon disque à la croisée du heavy et du hard rock.

Mustasch

Que ce soit sur les morceaux tels que "Barrage" ou "Grave Digger" dont certains groupes de thrash qui se reposent sur leur notoriété feraient bien de s’inspirer, ou sur les morceaux plus mid-tempos et lourd tels que "Fire" ou encore "Silent Killer", la recette du groupe est immuable : une grosse section rythmique bien mise en avant, portée par la puissance du bassiste et membre originel Mats « Stam » Johansson, riffs lourds et petites touches de mélodies dans les ponts et les solis.

Mais le véritable atout de Mustasch réside dans son guitariste, compositeur et surtout chanteur à la voix d’or Ralf Gyllenhammar. Peu de chanteurs dans le metal peuvent se targuer aujourd’hui d’avoir un tel registre vocal. Capable de passer des hurlements les plus aigus à la voix cassée d’un chanteur de stoner fracassé au Jack Daniel’s, Gyllenhammar survole le disque avec puissance et ce qu’il faut de grâce pour un tel type de musique.

Peu de choses sont à jeter de cet album. Même les chansons les moins mémorables de l’album que ce soit "Fire" et son duo avec le légendaire "Hank Von Helvete" – si tu ne connais pas lecteur, va donc écouter les premiers albums de Turbonegro – ou encore "The Answer" arrivent à s’écouter sans lassitude grâce à leurs refrains démoniaques.

Avec ce Silent Killer, nous tenons un album qui, s’il ne réinvente pas la mise en boite des sardines, a le mérite de proposer un solide disque à la frontière du heavy metal et du hard rock sans fausse note et sans temps mort. Silent Killer c’est l’essence même de ce que doit être ce type de musique, un concentré de puissance, de mélodies et de refrains mémorables.

Il ne reste plus qu’à espérer pour le groupe qu’il se fasse connaître autant que chez nos voisins et qu’il repasse prochainement en France, car c’est véritablement sur scène que Mustasch prend toute sa puissance.

Sortie le 8 avril 2018 chez Sony Music

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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