On se souvient de la sortie de Womb of Lilithu en 2013 avec son membre fondateur David « Blackmoon » Parland (ex-Dark Funeral) qui avait mis fin à ses jours. Nous nous rappelons aussi du chanteur Tobias Sidegård qui s’était fait renvoyer du groupe à cause de violence à l’égard de sa femme et de ses filles sans oublier l’année 2011 qui n’était pas en reste puisque Necrophobic avait déjà perdu ses guitaristes, dont Sebastian Ramstedt, présent depuis Darkside (1996).
Avec Womb of Lilithu, Necrophobic avait intégré les deux as de la gâchette que sont Fredrik Folkare d’Unleashed (ex-Siebenbürgen) et Robert Sennebäck, membre fondateur de Dismember et ex-Unleashed. Quatre années plus tard on change tout, ce dernier quitte le groupe, suivi par Fredrik Folkare trois ans plus tard.
Mais le groupe ne s’avoue jamais battu et c’est autour du batteur Joakim Sterner, le seul membre fondateur rescapé, et du bassiste Alex Friberg (arrivé en 2008) que le groupe maintient les fondements du Temple Necrophobic. Car dès 2014 c’est le grand retour d’Anders Strokirk au chant (après 20 ans d’absence), et en 2016 des inséparables guitaristes Sebastian Ramstedt et Johan Bergebäck qui ont suivi le même chemin (Ordo Inferus, ex-Morpheus, ex-Black Trip, ex-Exhumed, ex-Nifelheim, ex-VOJD).
L’album s’ouvre avec une triplette calibrée au millimètre près avec « Mark of the Necrogram » que l’on peut placer parmi les plus beaux morceaux du groupe. Un savant dosage de riffs inoubliables qui ne feront pas oublier l’origine du nom du groupe (merci Slayer) et de leur compatriotes comme parfois avec cette approche que pourrait avoir Watain sur certains passages (« Odium Caecum »). Le dosage est parfait et des plus élégant.
Pour ceux qui s’inquiétaient du chamboulement au niveau du line-up, rassurez-vous l’intensité des morceaux est toujours présente. L’usine à riffs incandescents continue avec l’incontournable et mémorable « Tsar Bomba » (le break est une petite merveille exprimant tout ce que le groupe a de plus mélodieux au fond de lui.). Necrophobic va à l’essentiel durant ces 48 minutes. C’est direct, puissant sans se perdre dans des breaks jamais trop long, même si parfois on sent une petite baisse de régime comme sur « Sacrosanct » ou « Pesta ».
Mais rapidement Necrophobic relève les manches en vous apportant les plats de résistances comme avec l’addictif « Lamashtu ». Son riff revenu des 90’s n’a pas vieilli d’un iota. Au contraire les Suédois remettent au gout du jour des attaques et des breaks qui font plaisir à entendre. La voix d’Anders Strokirk est toujours aussi éraillée. Elle n’a pas trop perdu, aidée aussi par une production surpuissante comme sur la rudesse de « Crown of Horns » d’une efficacité impressionnante et rondement bien mené avec de nombreux changement de riffs. Entre accélérations et tempos plus calmes on retrouve l’équilibré « From the Great Above to the Great Below » qui lui se base sur de gros riffs thrash.
En guise d’un petit So Long Farewell les musiciens de Necrophobic nous sortent une petite instrumentale avec de jolis solos en écho à un album futur qu’on espère pour bientôt.
On ne vous le répétera jamais assez mais Mark Of The Necrogram est l’album à écouter en boucle en 2018.