Alphastate – The Grind


Venu tout droit de Grèce, Alphastate est un jeune groupe fondé en 2014, avec comme ambition de proposer un metal moderne, qui sur son nouvel et deuxième album, The Grind, se voit fortement influencé par le thrash. Neuf titres pour à peine 38 minutes, le quatuor veut aller directement à l'essentiel en nous proposant un disque sans temps mort.

The Grind bénéficie d'une bonne mise en son, quoique légèrement étouffée. Homogène voire même un peu linéaire, les neufs compositions proposées ne sont pas sans qualités. Les guitares, bien mises en avant dans le mix, ne manquent pas d'accroche ("Behind The Dark" ou "Speak Your Mind"), et certains refrains possèdent une grandiloquence que ne renierait pas Iced Earth. Rien de bien original, il faut être honnête, la grande majorité des titres défilent sans déclencher de crises d'hystérie, mais les musiciens sont techniquement au point, cela ne fait aucun doute.


Du point de vue des influences, hormis Iced Earth cité plus haut, les noms de Death Angel et d'Armored Saint reviennent également souvent. Les éléments contemporains que la bande nous dit vouloir insuffler sont plus compliqués à déceler, tout au plus pourrions nous penser un peu à Godsmack sur les débuts de "Speak Your Mind" et "Heaven's World", deux titres assez catchy dans leur approche.

Si les compositions ne sont pas d'une inventivité folle, le gros problème d'Alphastate vient du chant, qui malheureusement dessert beaucoup les bonnes intentions de la bande. Poussif, et même parfois quasiment faux, il est difficile au bout de trois ou quatre morceaux de ne pas être irrité par celui-ci, au point de rendre l'écoute du disque compliquée. L'impression tenace d'écouter Bruce Dickinson atteint d'une violente rhino-pharyngite sur de nombreux passages nous faire d'abord sourire, avant de lasser profondément.

Alphastate, The Grind, 2018, album

Vraiment dommage, car la bande fait du bon boulot à certains moments. "Theater Of Pain" est par exemple une belle réussite, avec son introduction soignée et son solo aux petits oignons. On sent la volonté du groupe de bien faire les choses, de nous concocter des morceaux à fredonner sous la douche, même si le résultat n'est pas toujours probant. 

Pour conclure, si The Grind n'est pas une purge et possède même quelques motifs de satisfaction, il est peu probable qu'il soulève les foules, la faute à des chansons généralement vite oubliées, qui se ressemblent beaucoup, et un chant trop juste. Néanmoins, avec tout juste quatre ans d'existence, les Grecs ont encore du temps devant eux pour mûrir leur projet.

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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