Wacken Open Air 2012 : Jour 1
Le 2 août était l’occasion pour le le Wacken Open Air de souffler ses 23 bougies. Situé près du petit village de 1800 habitants du même nom, près d’Hambourg au nord de l’Allemagne, le festival accueille plus de 80 000 metalleux venus de tous horizons chaque année. Si la pluie lors de cette édition a transformé le sol du site en un marais boueux, les festivaliers n’ont pas hésité à festoyer dans une orgie de décibels à taille gargantuesque.
Le premier jour du festival, moins fourni en groupes que les deux suivants, permet une mise en jambes des plus appréciables placée sous le signe du metal old-school.
Sepultura feat. Les Tambours du Bronx
Pour son retour au Wacken Open Air après un passage remarqué en 2011, Sepultura a décidé de proposer un concert atypique. En effet, les quatre brésiliens sont accompagnés du groupe de percussionnistes français Les Tambours du Bronx, qu’ils ont rencontré à l’édition 2010 du festival Garorock (Marmande). Si le concert est avant tout un concert de Sepultura, qui jouera trois titres en tant que groupe seul, les invités arriveront à placer dans le set d’une heure trois de leurs titres : "Mixture" en ouverture du concert, ainsi que "Requiem" et "Fever".
Si les deux groupes appartiennent à des familles musicales distinctes, les deux partagent une vision qui mêle aspects urbains et tribaux dans leurs compositions, ce qui permet ainsi de faire ressortir des caractéristiques intéressantes pour des titres comme "Ratamahatta" et "Territory". La setlist va dans cette direction, en n’allant pas piocher des titre d’avant Chaos A.D. Le dernier album en date du groupe, Kairos, est à l’honneur, et montre deux titres rares : "Structure Violence (Azzes)", passage obligé puisqu’il a été enregistré par les deux groupes ensemble, et la reprise de Prodigy "Firestarter", qui dévoile de nouvelles couleurs tout en restant fidèle à la version originale.
Cette expérience de mélange entre les deux groupes s’est avérée réussie, grâce à une adaptation réussie des diverses compositions et à des musiciens charismatiques et en place, aussi bien du côté brésilien que du côté français. Un mélange qui gagnerait à être reproduit plus souvent à l’avenir.
Photo prise par ERockUK
Setlist :
Mixture (Les Tambours du Bronx)
Refuse/Resist
Sepulnation
Kairos
Mask
Dialog
We’ve lost You
Structure Violence (Azzes)
Requiem (Les Tambours du Bronx)
Fever (Les Tambours du Bronx)
Firestarter (Reprise de The Prodigy)
Territory
Ratamahatta
Roots Bloody Roots
UDO
Il est maintenant temps pour Udo Dirkschneider de fêter les 25 ans de sa carrière solo. D’humeur fêtarde, le frontman charismatique a eu la brillante idée d’inviter plusieurs personnalités pour son goûter d’anniversaire. La première qui fait son apparition est Doro Pesch, pour un duo tout en émotion avec "Dancing With An Angel". Le deuxième est étonnamment Mr. Lordi, qui viendra dans son costume habituel gouailler sur "Break The Rules", devant des spectateurs surpris et conquis. D’autres musiciens se joindront à la fête en milieu de set : Andy Susemihl, Mathias Deih, Thomas Smuszynsky, tous les trois anciens musiciens d’Udo, ainsi que son fils Sven. Tout ce beau monde remontera sur scène pour un final à l’unisson sur un "Balls To The Wall" du feu de Dieu. Certains fans regrettent cependant l’absence de membres d’Accept.
Cela n’empêche pas au frontman de reprendre les titres habituels du groupe, comme les tubes "Metal Heart" et "Balls To The Wall". "Head Over Heels" pointe aussi le bout de son nez pendant le concert, morceau qu’UDO n’a pas repris à la tournée précédente. Le reste de la setlist passe en revue le gros de sa discographie de manière équilibrée, démontrant ainsi la constance du chanteur dans sa carrière. Comme il l’a montré lors de ses récentes prestations live, Udo maîtrise toujours bien la scène, arrive à chauffer la foule sans problème et affiche un certain contentement malgré la purée heavy metal carrée qu’il envoie sans relâche.
Udo reste donc là où on l’attend. Il a su donner un concert anniversaire de bonne facture, avec des surprises fort bien accueillies. En forme sur scène depuis 25 ans en solo, le chanteur a encore de belles années devant lui.
Photo prise par MortAuPat
Setlist :
Rev-Raptor
Thunderball
Leatherhead
Screaming For A Love-bite (reprise d’Accept)
Vendetta
Princess Of The Dawn (reprise d’Accept)
Dancing With An Angel
Head Over Heels (reprise d’Accept)
Animal House
Heart Of Gold
They Want War
Man And Machine
Break The Rules
Mean Machine
Metal Heart (reprise d’Accept)
Rappel :
Bogeyman
Balls To The Wall (reprise d’Accept)
SAXON
C’est au moment du coucher du soleil que la bande de Biff Byford entre en scène pour donner son septième concert au Wacken. Le coup d’envoi avec "Heavy Metal Thunder" est classique mais on ne peut plus efficace, pour annoncer la couleur résolument old school de la setlist, dominée par les albums Wheels Of Steel, Strong Arm Of The Law et Denim And Leather.
Le public ne réchigne pas devant ce plateau, qui comprend aussi quelques morcaux plus récents, comme "I’ve Got To Rock (To Stay Alive)" ou "Dogs Of War". Curieusement, un seul morceau du dernier album en date, Call To Arms, est joué : "Hammer Of The Gods".
Les musiciens sont appliqués et heureux d’être là, avec un Nigel Carter headbanguant en beau diable derrière sa basse, un Neil Glocker qui frappe comme un sourd sur sa batterie qui s’élève sur scène en faisant des étincelles pendant son solo. La paire de guitaristes composée de Paul Quinn et Doug Scaratt, envoie riffs efficaces et solos rock n’roll par palettes entières.
Au milieu de l’orchestre se dresse le leader charismatique Biff Byford, qui gouaille puissamment ses paroles fédératrices, sans oublier de faire participer le public sur "I’ve Got To Rock (To Stay Alive)" et "Wheels Of Steel". En grand blagueur, il évoque une éventuelle retraite du groupe en 2045, qui sera précédée par un ultime concert au Wacken, le festival "le plus fou du monde" selon le chanteur.
Si Saxon est un habitué des salles de taille moyenne en France, comme le Bataclan lors de leur dernier concert en date à Paris, son concert donné en tête d’affiche au Wacken lui permet de jouir d’une plus grosse production. Ainsi, des jets de flammes sont mis à contribution sur "To Hell And Back Again", un light-show conséquent est mis en place et, clou du spectacle, un aigle en metal géant est suspendu au fond de la scène sur "The Eagle Has Landed".
Toujours aussi exemplaire en live, Saxon fait honneur à sa réputation en mettant en place un gros show sans enlever l’essence metal de ses compos.
Photo prise par Dena Flows
Setlist :
Heavy Metal Thunder
Hammer Of The Gods
Power And The Glory
20,000 ft.
Never Surrender
Dogs Of War
Motorcycle Man
I’ve Got To Rock (To Stay Alive)
Crusader
Rock The Nations
Solo de Batterie
Battalions Of Steel
The Eagle Has Landed
Wheels Of Steel
To Hell And Back Again
Denim And Leather
Rappel :
Strong Arm Of The Law
747 (Strangers In The Night)
Princess Of The Night
VOLBEAT
C’est au groupe danois de clôturer la première soirée de cette édition du Wacken Open Air. Pour leur unique date en Europe de cette année, Michael Poulsen et ses acolytes ont décidé de mettre les bouchées doubles. S’il ne s’agit pas d’un concert anniversaire comme UDO plus tôt ce jeudi, des invités spéciaux étaient quand même présents. Ainsi, Mille Petrozza de Kreator vient pousser la chansonnette sur “7 Shots” accompagné du guitariste de Mercyful Fate Michael Denner. Plus tard dans le set viendront un contrebassiste sur "16 dollars" et Barney de Napalm Death pour hurler les couplets de “Evelyn”.
Un autre nouveau venu était présent sur scène : Hank Sherman, aussi guitariste chez Mercyful Fate, qui est venu assurer les parties de guitare lead, après le départ inattendu de Thomas Bredahl. Le musicien s’est montré plus en retrait sur scène tout le long du show, plus concentré sur son jeu que son prédécesseur sautillant de manière surexcitée. Michael Poulsen ne manquera pas de le remercier devant les spectateurs venus en grand nombre.
Tête d’affiche oblige, Volbeat a aussi droit à sa grosse production, avec une scène gigantesque installée sur deux niveaux, que les trois membres mobiles du groupe sauront utiliser à bon escient. En haut d’un piédestal ou au bord de la scène, Michael Poulsen fait encore une fois preuve de beaucoup de charisme en s’adressant à la foule simplement entre les titres. Une phrase sera à retenir lors de cette soirée : "Bring The Noise !"
Côté performance, tout le monde est à sa place et assure le show sans problème. Michael Poulsen dispose toujours de son timbre unique dont il fait profiter le public en même temps que ses riffs accrocheurs, pendant que Michael Denner tricote sagement mais habilement ses solos. La section rythmique, avec Jon Larsen à la batterie et Anders Kjølholm à la basse sait se faire carrée et groovy quand il le faut.
Concernant la setlist, Volbeat a mis l’accent sur son dernier album en date, Beyond Hell/Above Heaven, en le représentant avec pas moins de huit titres, dont les singles “Heaven Nor Hell” et “The Warrior’s Call”. Les classiques des autres albums comme “Guitar Gangsters & Cadillac Blood” ou “Sad man’s Tongue” sont toujours de la partie, tout comme la reprise de Dusty Springfield, “I Only Wanna Be With You”, que le groupe s’approprie toujours à merveille. Un nouveau titre a été présenté, "Sweet Unicorns", issu du prochain album des Danois, prévu dans les bacs pour 2013
Relativement jeune par rapport aux autres artistes du plateau de jeudi du Wacken, Volbeat a disposé d’une place de choix lors de son passage au festival allemand. Une preuve que le groupe a su monter en popularité rapidement et a su faire accepter son identité musicale, entre le metal et le rockabilly.
Photo prise par TonyFelgueiras
Setlist :
Born To Raise Hell (intro)
The Human Instrument
Guitar Gangsters & Cadillac Blood
Another Day, Another Way
Sad man’s Tongue
The Moment Forever/Hallelujah Goat
Mary Ann’s Place
Who They Are
Fallen
7 Shots
Heaven Nor Hell
16 Dollars
Radio Girl
Sweet Unicorns
Evelyn
The Mirror & The Ripper
Rappel
A Warrior’s Call
I Only Wanna Be With You
Pool Of Booze, Booze, Booza
Still Counting
Raining Blood (Instrumental)