Vendredi - 22:00 - Warbird
Converge
Ozzy ou hardcore ?
Comme pratiquement tous les étés, Converge est présent dans les gros festivals français et on ne va pas bouder notre plaisir de voir un groupe d’une telle aura aussi souvent. Programmés en même temps qu’Ozzy Osbourne, le public est tout de même au rendez-vous pour les Américains sous la Warbird et la bande menée par l’infatigable Jacob Bannon est prête à lâcher les chevaux.
Etonnamment, on commence sur « Reptilian » titre final du nouvel album et son riff pachydermique très stoner doom avant le classique « Dark Horse » en deuxième position. Ben Koller et Nate Newton nous assurent une section rythmique de folie, le bassiste prenant en charge les backing vocals d’une façon presque plus convaincante que Jacob. Peu de blabla entre les titres, une avalanche de décibels déboule sur l’auditeur et Jacob court d’un bout à l’autre de la scène avec sa gestuelle désarticulée. Bref, Converge c’est toujours une machine de guerre parfaitement huilée capable d’envoyer bûche sur bûche dans la plus grande tradition du hardcore chaotique. Et ce même si la voix de Jacob commence à bien accuser le coup.
Le frontman prend tout de même la parole en milieu de set pour s’émerveiller du fait de jouer en même temps qu’Ozzy Osbourne. Ces moments lui font réaliser le chemin parcouru par le groupe depuis 25 ans. Quelques soucis viennent cependant entacher le tableau comme ce son moyen étouffant en partie les riffs épileptiques de Kurt Ballou. L’ambiance dans la fosse est quant à elle un peu étrange avec des débuts de bagarre et des lancers de verre visant directement les visages. Enfin on est forcément frustrés de n’avoir doit qu’à sept titres de la profilique discographie de Converge avant The Dusk In Us.
Car les Américains sont fiers du bébé mis au monde à la fin de l’année dernière, le jouant en quasi intégralité. Si certains titres sont de vraies tueries (« Arkhipov Calm » ou « I Can Tell You About Pain » retournent la Warbird), on est forcément frustrés de n’avoir qu’un titre de Jane Doe à se mettre sous la dent. « Aimless Arrow » nous rappelle que Converge est capable de nous sortir des rythmiques typiquement hardcore mais la setlist reste déséquilibrée, malgré tout le cœur mis à l’ouvrage par Jacob et sa bande.
Après 45 minutes de jeu et un « Concubine » de folie, Converge s’éclipse alors qu’il leur restait quinze minutes de scène. Le public espère et réclame longuement un rappel mais c’est bel et bien fini, dommage tant énormément de bons morceaux sont passés à la trappe. Le set des Américains était en tout cas une nouvelle fois excellent mais on reste un peu sur notre faim, en espérant les revoir sous peu en salle.
Photographies : © Lukas Guidet 2018
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