Vendredi 22 Juin 2018 - Mainstage 1 - 20h45
Hollywood Vampires
Le supergroupe dont on n'avait pas besoin
Si vous êtes venus lire que Johnny Depp est une rock star et que sa présence au Hellfest était un événement, vous pouvez quitter cette page et aller regarder BFM. Etre musicien, encore plus en live, est un métier, un vrai et l’acteur a prouvé ici que ce talent ne se trouvait pas dans une pochette surprise.
Hollywood Vampires arrive sur la Mainstage pour 1h30 de concert. D’abord les musiciens, à la batterie, basse, guitare et claviers, puis les trois stars : Joe Perry, Johnny Depp et Alice Cooper. Devant eux, la scène est blindée, et la moyenne d’âge du public penche facilement vers les 40 ans.
Pour la petite histoire, Hollywood Vampires a été créé pour honorer la mémoire des musiciens décédés, de vieillesse, de drogue, d’alcool et autre excès. On est donc face à un supergroupe de cover, avec à son actif, quelques chansons originales sorties en 2015. Et c’est par l’une de ces chansons, "I Want My Now", que Alice Cooper commence le set. En bon maître de cérémonie, Alice se balade d’un bout à l’autre de la scène et pointe le public avec sa canne. Le groupe enchaîne sur une autre de leur composition, "Raise the Dead", pas plus marquante que la précédente.
A la droite de Cooper, Joe Perry reste le nez rivé sur sa guitare et nous livre de très beaux solos. A gauche, on ne peut s’empêcher d’être agacé par l’attitude de Johnny Depp. L’acteur fume en jouant, remet ses lunettes et nous délivre un bon nombre de pains au passage. Du côté de la setlist, c’est parti pour le grand bal des covers. Spirit, Love, AC/DC, The Who, tous les plus grands classiques y passent. On se croirait dans un karaoké pour vieux bloqués dans les années 70. Alice Cooper annonce les morceaux avec une petite anecdote, comme "Break On Through (to the Other Side)" des Doors, qu’il raconte avoir rencontrés à Los Angeles.
D’autres compositions originales viennent ponctuer le set. Cette alternance créé un décalage étrange, entre des covers très typées années 70, et des morceaux sonnant clairement comme du sous Alice Cooper, comme "The Boogieman Surprise". On sent l'influence, le thème horrifique et théâtral, mais ces compositions sonnent désespérement plates. À noter que malgré un public très tranquille, beaucoup sont ceux qui connaissent les paroles des chansons d’Hollywood Vampires. Le set continue et le public finit de se casser la voix sur une reprise sans intérêt de Heroes de David Bowie.
Hollywood Vampires, c’est ce supergroupe dont on n’avait pas besoin. Alice Cooper est bien en forme, en live comme en studio. Ce groupe, c’est son idée, ses amis, sa playlist qu’il prend plaisir à jouer sur scène, et ça se sent. Mais malgré sa voix particulière et la présence du légendaire Joe Perry à ses côtés, Hollywood Vampires n’apporte aucune valeur ajoutée aux morceaux joués. Sur scène, il n’y a qu’Alice qui prend les devants, au point de finir le set sur "School’s out", comme lors de ses concerts solos.
À la fin du concert, le public semble tout de même content et applaudit longuement les musiciens. Alice Cooper clôt le spectacle sur quelques mots : “On aime le sang français, au revoir, et à la prochaine”. On espère pas trop tôt .
Setlist :
I Want My Now
Raise the Dead
I Got a Line on You (Spirit cover)
7 and 7 Is (Love cover)
My Dead Drunk Friends
Five to One / Break On Through (to the Other Side) (The Doors cover)
The Jack (AC/DC cover)
Ace of Spades (Motörhead cover)
Baba O'Riley (The Who cover)
As Bad As I Am
The Boogieman Surprise
I'm Eighteen (Alice Cooper cover)
Combination (Aerosmith cover)
People Who Died (The Jim Carroll Band cover)
Sweet Emotion (Aerosmith cover)
Bushwackers
Heroes (David Bowie cover)
Train Kept A-Rollin' (Tiny Bradshaw cover)
Encore:
School’s Out (Alice Cooper cover)
Photos : Nidhal Marzouk
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