Devilish Impressions – Simulacra

Devilish Impressions

Simulacra

« Une jolie entourloupe ? »

 

Lifeforce Records nous annonce que : « Simulacra est le 3e album de Devilish Impressions, considéré comme l'un des plus grands et les plus innovants groupe de black/death metal ». Pourtant, à l'écoute de cet opus, drapé dans une très belle pochette (signée XaayNile, Necrophagist, Kamelot...), vous allez chercher l'innovation très longtemps si vous n'avez pas succombé et lâché prise entre temps...


Un bilan pessimiste ressort de l'écoute prolongée de Simulacra, qui porte bien son nom à plusieurs égards.

En premier lieu, si Devilish Impressions maîtrise bien un Black/Death symphonique, alternant voix claires et voix criées, on conçoit très rapidement où le groupe va chercher ses inspirations :

- chez Behemoth tout d'abord, par l'utilisation de riffs assez proches (« Fear no Gods » à 2:00) et de jeu de batterie qui font désormais la patte du groupe de Nergal sur ce même titre. Rappelons aussi la présence d'Orion sur Simulacra, sur le titre bonus « Prince of the East » dont je ne dispose  malheureusement pas sur ma version promo pour en parler.

- chez Dimmu Borgir ensuite, de par les orchestrations, qui semblent tout droit sortir de l'album Death Cult of Armageddon comme sur le titre « Spiritual Blackout », et la voix Black de Przemyslaw "Quazarre" Olbryt ressemble à s'y méprendre à celle de Shagrath.

- enfin, on peut noter d'autres inspirations puisées chez Dark Tranquillity (« Lilith ») notamment.

Mais de l'innovation ? Non.

En termes de production, le Kouign-Amann indigeste d'orchestrations a été bien mis en valeur et on frôle le sans faute. Mais au niveau mixage... le rendu de batterie est juste décevant. Bref, si vous aimez les percussions, l'album n'est absolument pas fait pour vous. La double pédale claque comme des castagnettes au lieu de dynamiser l'ensemble. Tout le contraire, par exemple, du dernier Vader, Welcome in the Morbid Reich, pour rester en Pologne. La batterie de Vader, elle, ne manque pas de nous prendre par la peau des fesses quand il faut ! Cela est fort dommage car l'impression qui ressort de Simulacra est de glisser sur la plupart des morceaux qui avaient du potentiel.

 

Devilish Impressions

L'album est globalement bien agencé et l'on pourra apprécier l'alternance de titres avec une certaine puissance, comme ce « Fear no Gods! » à la  Samael, avec de belles ballades (« Lilith ») et l'écoute reste agréable grâce à cet agencement. Hélas, le mixage est à ce point plat que malgré votre concentration, vous risquez de décrocher par moments.

Par exemple, on essaiera de se raccrocher à quelques tires « intéressants » sur l'album. On pourra coller son oreille sur un excellent riff introductif de l'album : « Icaros » avec ses belles harmoniques et un refrain superbe... malheureusement gâché par une voix claire trop dramatique à mon goût, à la limite du forçage. Très beau riff arabisant également sur un « Fear no Gods !» assez peu folichon dans l'ensemble.

Le très réussi « The Last Farewell » pourrait gagner en intensité s'il n'avait pas poussé les violons si haut dans les gammes et s'il s'était épargné son « It's the last farewell, it's the last farewell... » - final très kitsch. En revanche il propose de très beaux riffs et des passages de batterie intéressants, malgré la double pédale « Woody Woodpecker ».

Dans les titres qui ont de la patate, « Vi Veri Vniversum Vivus Vici » propose de bons blasts et une bonne maîtrise du genre Death symphonique, avec ce qu'il y a de mieux en termes de solis, de variations de rythme... ça passe tout seul.

Malheureusement « Legion of Chaos » est un titre pathétique, au refrain scandé et totalement prévisible qu'on écoutera qu'une fois dans sa vie. Quant à « The Scream of the Lambs », ... il ne se passe rien pendant 4 minutes.

Finalement je ne tire de cet album que les quelques ballades quasi émouvantes comme « Lilith » avec son final parlé sur guitare sèche qui démontre que Devilish Impressions a un véritable potentiel dans un registre plus mélancolique, presque «Katatonique». La palme revient à l'instrumental « Solitude », le seul titre de l'album où l'on sent vraiment une émotion forte.

Une acquisition de l'album ne se justifie donc que pour les seuls fans de Dimmu Borgir en mal de nouveautés et les amateurs de Death Mélodique aux orchestrations riches qui souhaiteraient découvrir une nouvelle formation polonaise qui finira par trouver sa propre patte, voire, qui sait ? - réellement innover le genre.

 

Katarz
 

 

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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