C'est dans le cadre de leur participation aux Hell Sessions organisées par le Hellfest la veille du festival que nous avons eu la posibilité de nous entretenir avec les deux tiers de BullRun. Après la sortie de Dark Amber, l'année dernière, le groupe travaille sur son successeur à paraitre cette année et nous parle de la difficulté à percer en France en conciliant vie privée et musique.
Salut les gars, vous avez joué pour la première fois aux Hell Sessions, comment ça c'est passé ?
Gaël: Ça c'est très bien passé, c'était speed et y'avait du monde donc on est très contents.
Rémy: On avait le soleil derrière nous et il faisait chaud donc pour être à l'ombre les gens devaient se placer en face de nous sous la tonnellle, c'était parfait (rires).
Gaël: On a pu enfin découvrir le Leclerc de Clisson aussi, le temple, avec ses murs de bières, j'ai même pris une photo et je crois que c'est la première fois que ça m'arrive dans un supermarché (rires). Après le Hell Sessions est vraiment bien organisé et pour se mettre dans l'ambiance du festival c'est parfait.
Rémy: Oui, on est super contents de l'avoir fait !
La dernière fois où nous avons discuté, en septembre dernier, vous bossiez sur le successeur de Dark Amber, comment ça avance ?
Gaël: Alors depuis on a eu quelques petites complications (rires). On avait déjà commencé à pré-maquetter et on s'est rendus compte qu'il y avait des choses qui ne nous plaisaient pas et qu'on voulait prendre une autre direction. Du coup on a foutu à la poubelle pas mal de trucs et on a recommencé à zéro, on a nos six morceaux mais on prend le temps de les peaufiner vu qu'on est dans la même logique de produire un travail de qualité. Ça peut paraitre assez long depuis Dark Amber uniquement pour six titres mais ça va arriver vite, le financement de l'EP est déjà bouclé et il nous reste juste à l'enregistrer.
Du coup on peut s'attendre à quoi avec ce nouvel EP ?
Rémy: Déjà ça va être plus homogène que Dark Amber ou tu passes de "Devil In Me" qui est très metal à "Faster Than Light" qui est plutôt rock, là on a clairement trouvé un entre-deux.
Gaël: Cet EP sera beaucoup plus metal avec des passages plus lourds, pour te donner une idée on sera plus dans la veine de "Devil In Me" et "She's Coming".
Rémy: Il faut voir aussi que sur Dark Amber on avait des titres qui avaient cinq ans et d'autres trois mois, là c'est que du nouveau matériel composé pour l'occasion.
Gaël: Les morceaux sont plus longs aussi, on est plus sur des titres de 5 à 6 minutes, mais attention, c'est pas du prog non plus (rires).
Quelles sont vos influences musicales du moment ?
Rémy: Pour moi c'est toujours les mêmes ! (rires) Metallica et Motörhead, j'aime aussi beaucoup Phil Campbell.
Gaël: En ce moment je m'ouvre pas mal à la scène djent comme Periphery, c'est une scène que je découvre et que je commence à apprécier. Après je reste toujours ancré dans les années 80, Saxon, Motörhead et Iron Maiden, cette musique c'est aussi le liant de BullRun.
Vous avez des concerts prévus prochainement ?
Gaël: Oui, on en a un prévu à Bourges, pour l'été de Bourges mais dans l'immédiat c'est tout. (ndlr: Depuis cet entretien, le groupe a annoncé un concert le 4 Septembre à Le Quartier Général Oberkampf en compagnie de HighWay et Gut-Scrapers)
Rémy: On en a un en décembre aussi dans le cadre du FOG, c'est la "formation O groupes" qu'organise l'Empreinte de Savigny, ils prennent 3-4 groupes avec un suivi à l'année et on a chacun notre soirée.
Gaël: c'est le chanteur de Missing Pride qui organise ça avec des ateliers et des intervenants sympas, la rumeur raconte qu'on va peut-être rencontrer Christian Andreu de Gojira du coup c'est vraiment un honneur d'avoir été choisis.
Vous pensez qu'il faut faire quoi pour passer au niveau supérieur ?
Rémy: Il faut plaquer ton boulot et plus faire que ça sans avoir de certitudes, c'est ça l'étape au dessus.
Gaël: Si on arrivait à avoir plus de concerts Mark et moi on lâcherait notre boulot immédiatement mais y'a toujours cette appréhension de se planter royalement du coup c'est un risque qu'on n'a pas encore osé prendre.
Sortir un EP avec des captations live, ça vous tente ?
Rémy: C'est quelques chose qu'on pourrait faire, mais plus genre sortir un clip live pour accompagner l'EP studio.
Gaël: On avait une date à la Boule Noire avec Silvertrain qui a malheureusement été annulée et pour cette occasion on avait prévu une petite équipe avec des caméras pour filmer et monter ça mais le facteur chance n'a pas été de notre côté, c'est vraiment dommage parce qu'on avait une salle sympa.
Rémy: Du coup on va essayer de faire ça à l'Empreinte en décembre ! On avait pensé le faire au Hell Sessions mais en extérieur c'est plus compliqué, on préfère voir ça dans une salle pour mieux gérer le son avec notre propre matériel.
BullRun à l'étranger c'est envisageable ?
Rémy: Carrément ! On a déjà pensé à l'Allemagne, l'Angleterre et la Belgique, je suis certain qu'on pourrait trouver un bar avec une scène. Quand tu joues à l'étranger je pense que le public est plus critique que quand tu es à domicile, surtout en Angleterre, là-bas tu peux pas te planter ou faire du yahourt (rires).
C'est vrai, rien qu'en voyant la qualité des musiciens dans le métro tu as compris...
Gaël: C'est des Golgoth (rires), ça pourrait être une expérience et un tremplin pour nous. L'étranger c'est en quelques sorte la dernière étape à franchir.
Vous êtes assez peu présents sur les réseaux sociaux, pourquoi ça ?
Rémy: C'est une chose qu'on doit travailler, on est présents lors des périodes de promotions et de sorties mais on a aussi des moments vides qu'on pourrait combler avec des petites vidéos.
Gaël: Le truc c'est qu'on veut pas faire les choses à la va-vite, on veut toujours produire du contenu de qualité et pas du contenu pour du contenu.
Rémy: Oui, produire une vidéo de qualité selon nos standards va prendre 3-4 jours et pendant ce temps là on ne démarche pas les salles etc, avec le boulot on manque de temps pour tout faire.
Gaël: On passe beaucoup de temps en studio à répéter aussi, on se dit que si le gens achètent l'EP et qu'en live ça joue pas ça là fout mal.
Vous pensez quoi de la scène française ?
Gaël: On a beaucoup de bons groupes mais qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur, c'est vraiment dommage mais en fait c'est très français je me demande si un groupe comme Periphery pourrait percer si il était de chez nous.
Rémy: On a des groupes talentueux avec des styles très variés mais il y a toujours cet effet entonnoir qui fait que peu d'entres eux arrive à percer, c'est vraiment dommage.
Gaël: Actuellement il y a un groupe qui m'impressionne c'est Pogo Car Crash Control, je les ai vu à l'Empreinte et au départ je savais pas ce que j'allais voir. J'étais au bar et le concert commence avec cette ambiance un peu sale, j'ai pris une claque monumentale dans la gueule, en plus quand j'ai appris qu'ils avaient 23-25 ans je me suis foutu une race d'enfer (rires). Ils sont sortis de nulle part, ils ont leurs personnages sur scène, tu les vois tituber etc et leur son. Pour beaucoup de monde le grunge est mort dans les années 90 mais eux en font et ils sont les seuls à le faire.
Rémy: Pour répondre à ta question de tout à l'heure sur comment passer au niveau supérieur, il faut aussi avoir le truc que les autres n'ont pas tout en restant soit même, comme eux.
L'excellent EP Dark Amber que nous vous conseillons vivement est toujours disponible sur le site du groupe : https://www.bullrunofficial.com/
Restez à l'écoute pour la date de sortie de leur prochain EP !
Photos : © 2018 RenaudG
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