Sous la chaleur déjà bien écrasante de 13h30, les copains de Black Bomb A nous accordaient une entrevue. Pour discuter de leur nouvel album, vite fait, de leur prestation de la veille, vite fait, et pour déconner, beaucoup. À un tel point qu'on va éviter de vous mettre "rires" entre parenthèses toutes les deux phrases tellement ça y allait.
Bon les copains, vous avez pas honte de démonter des nuques à onze heures du matin ?
Hervé : J'ai envie de dire que c'est même un privilège !
Poun : On s'est dit "ça y est, on les achève".
Arno : Moi j'voulais les faire vômir mais on a pas réussi, putain.
Bon sérieusement, qu'est-ce que ça donne la Main Stage, un matin....
Arno : Bah c'était mortel, mec. C'était blindé.
Poun : On a pas l'impression d'être le matin sauf quand on se lève....
Hervé : On s'est levé très tôt !
Poun : ... mais quand t'arrives, en fin de compte, il est quasiment midi, c'est déjà blindé.
Hervé : Pour l'apéro, quoi ! C'était génial.
Arno : C'était génial parce que de la scène, tu voyais des gens jusque derrière la régie, tu te dis que c'est ouf quoi. Ça arrivait encore pendant le set, c'était mortel.
Poun : On a bien kiffé quoi.
Hervé : Juste un petit goût de trop peu. On aurait bien rajouté un quart d'heure.
Black Bomb A, pour balancer autant d'énergie sur scène, ça carbure à quoi le matin ?
Arno : Café pour moi, maintenant pareil pour toi non ?
Hervé : Ouais, pareil, café.
Poun : Cocaïne punch.
Le cocktail des champions ! Du coup, par rapport à la Warzone la fois précédente, quelle est la différence au niveau du public ? Est-ce qu'il y a plus de curieux, est-ce que le public est plus présent, plus à fond ?
Arno : Y'avait énormément de fans, de gens qui était venus pour nous voir.
Poun : Mais pas que ça, si on avait autant de fans, on le saurait !
Arno : Y'a pas mal de gens qui m'ont dit qu'ils connaissaient notre nom depuis des années mais que c'est la première fois qu'ils nous ont vus, et ils ont kiffé.
Poun : Mais c'est ça qui est cool en plus, c'est ce qu'on disait dans d'autres interviews hier, le but quand on fait notre musique c'est d'essayer de plaire à d'autres personnes et pas forcément juste à un genre. On fait de la musique pour tout le monde. C'est ça qui est super cool, c'est le résultat de ce qui s'est passé hier en tout cas, y'a des gens qui sont venus tendre l'oreille et qui sont repartis contents.
Arno : Y'a des mecs qui m'ont dit qu'ils nous ont vu y'a 14 ans, t'imagines, c'est mortel !
Hervé : Ça rajeunit pas.
Nouvel album en octobre !
Poun : Ouais !
Hervé : En octobre, exactement.
Arno : Ah bon ?
Hervé : Ah, on te l'a pas dit ? Octobre 2020, c'est pour ça !
Merde, c'était une surprise, je suis désolé... Niveau conception, gestations de l'album, compos, les thèmes, comment ça s'est construit ?
Arno : D'abord, on a emmené Hervé chez le gynéco, pour voir si tout allait bien.
Poun : Alors ! Penchez, toussez ! C'est un album qui a pris beaucoup de temps à être fait, on a revu notre copie plusieurs fois.
Hervé : Ça a pas été une galère, mais la grossesse a pris du temps.
Arno : C'est le premier album où on a fait des pré-prods avant, tu vois ? On en a déjà fait, mais pas aussi poussées. Avant, on faisait un mois de répèt pour composer, jusqu'au 30, puis le 1er on entrait en studio pour enregistrer, on avait pas le temps de digérer, et là on a eu le temps de réfléchir, tout en restant dans l'énergie, ça reste notre façon de fonctionner.
Poun : C'est ça le truc un peu ambigu. Enfin, c'est pas de l'ambiguité, mais on a disons travaillé un peu plus les morceaux tout en gardant cette énergie instinctive, de plus se poser de questions et se demander si c'était bien, si y'a un refrain ou autre. Si y'en a pas, on s'en fout, s'il fait 1'57 il fait 1'57.
Arno : Ouais, on a pas spécialement voulu structurer les morceaux en intro, couplet, refrain, on s'en fout de ça, on a fait comme on voulait. Ce qu'on compose, on le compose pour pouvoir le jouer sur scène, on va pas commencer à surproduire.
Hervé : Faut que ça marche en répète.
C'est plutôt une bonne mentalité !
Arno : Voilà !
Hervé : Puis on est un groupe de scène à la base. Souvent t'as des groupes, ils te sortent un album, c'est mortel, puis tu vas les voir et t'es super déçu parce qu'il y a tellement de couches de surcouches qui sont pas faisables sur scène que t'en ressors avec un goût de pisse.
Arno : Une p'tite tartine de merde !
Hervé : Au niveau des thèmes abordés, je te laisse voir avec ces gentlemen...
Poun : Un peu plus engagé que sur les albums précédents, après c'est pas politisé mais plus engagé. Certains diront peut-être démago mais...
Arno : Non, même pas. Plus engagé mais tu vois, on a toujours gardé cette façon d'avoir plusieurs lectures en fait. Y'a des morceaux où tu peux lire entre les lignes différemment, approcher plusieurs thèmes avec un seul texte, et c'est ce qu'on aime faire.
Poun : Ils sont plus appuyés, plus poussés, mais ça reste des trucs qui nous entourent, des trucs qui nous sont proches.
Arno : Avec les médias et tout le bordel, tu vois tellement de choses que t'es obligé d'être touché, donc c'est plus engagé ouais.
Donc engagé sans tomber dans le convenu et dans le facile, quoi.
Arno : Ouais, voilà, exactement. On parle de pas mal de choses, mais c'est très homogène.
Bon forcément, le Hellfest, j'imagine que vous êtes pas mal habitués à ce festoche, on y vient souvent. Vous avez vu des trucs ?
Poun : C'était un peu compliqué au final hier avec les interviews. On a essayé de scinder les équipes pour justement voir quelques trucs, mais c'est compliqué.
Hervé : Je crois que j'ai loupé tout ce que je voulais voir !
Arno : Vendredi j'ai vu Seven Hate, c'était mortel. Les Burning Heads, ils ont joué tous leurs classiques, c'était mortel. Après j'ai vu les Svinkels, c'était vraiment cool. Get The Shot aussi, sauf qu'en plus les mecs commençaient sur la Warzone pile quand on terminait, donc on a foncé.
Poun : Parkway Drive aussi, c'était une grosse tuerie, une vraie grosse machine.
Arno : Benighted c'était la branlée, dans la Altar là.
Poun : Ces scènes-là, elles sont vraiment réservées pour ce genre de trucs !
Arno : J'ai vu des choses dans la fosse, putain c'était ultra violent !
Y'a pas grand chose où vous vous êtes dit "Putain j'aurais du rester à la loge et pas aller voir ça ?"
Hervé : Ah non au final, pas tant que ça !
Poun : Non par contre je pense qu'Arno aurait pu arriver une heure et demie plus tôt au rendez-vous hier soir, ça nous aurait permis d'arriver plus tôt à la maison.
Hervé : Comment elle s'appelait déjà ?
Arno : J'sais pas...
Hervé : T'es sûr qu'c'était pas un mec ?
Arno : Non non, j'l'ai pas branlé. J'lui ai bouffé la chatte... pardon ! Eh tu gardes pas ça hein ! J'te jure j'te fous un procès au cul !
C'est quoi le bon plan pour avoir des groupies quand on fait du hardcore ?
Arno : Sois naturel mec. Si tu respires la joie de vivre, tu rencontreras des filles, mais aussi des mecs.
Poun : Il aime les deux sexes.
Arno : Tu m'suces ?
Hervé : Comme tu peux le voir, on est souvent dans l'humour, après on a jamais dit qu'il était de qualité. Et d'ailleurs, on t'a même pas demandé, c'est pour quoi ton truc là ?
Pour la Grosse Radio.
Arno : Ah merde, ils sont important ceux-là. Alors, ce n'était pas Arno de Black Bomb A, hein !
Poun : C'était juste sa voix !
Un petit mot d'ailleurs pour le copain qui a pas pu venir faire l'interview et qui est dans le mal ?
Arno : Ah oui, tu m'avais dit ça jeudi quand on est arrivé, merde. J'ai zappé.
Ah ben c'est clair que jeudi t'étais plus en forme qu'aujourd'hui !
Poun : Pensée pour lui, il a pas du tout pu venir au festoche du coup ?
Hervé : Il avait quoi, la chiasse ?
J'serais pas foutu de te ressortir le terme technique mais ça avait pas l'air de déconner.
Arno : Bon ben j'espère que tout va bien mec, ça aurait été cool de te voir et on espère que tu seras là la prochaine fois.
Poun : Et surtout tu nous reviens en pleine forme !
T'en fais pas, on va le renvoyer sur des concerts à coups de pied au cul quand on revient.
Hervé : Pas trop fort, parce que bon, on sait jamais, si c'est anal ... Eh mais attends, pour finir on a qu'à lui faire une petite photo avec des culs de poule, tous les quatre !
Interview dédiée à Axel D.