Sinsaenum – Repulsion for Humanity

Bien décidé à faire de Sinsaenum un vrai groupe et non pas un simple projet studio sans avenir, Fred Leclercq vient de donner une suite à Echoes of the Tortured, avant de se lancer dans une tournée européenne à l'automne. Avec un premier album qui nous avait séduit, Sinsaenum était allé au-delà du "supergroupe" pour proposer un death metal teinté de black, racé et old school, où la qualité de la musique faisait oublier le statut du line-up. Repulsion for Humanity marche sur les traces de son grand frère, tout en comportant son lot de différences.

A l'écoute de ce second opus, la différence flagrante tient du fait qu'Attila Csihar (Mayhem) est moins présent sur Repulsion for Humanity qu'il ne l'était sur Echoes of the Tortured, n'étant d'ailleurs pas présent sur les photos promo du groupe. Si le vocaliste a été particulièrement pris par ses nombreux projets artistiques, le duo de voix qu'il menait avec Sean Zatorsky (Daath) est ici mis au second plan, ce dernier ayant la part belle sur les parties vocales de l'album. Le chanteur hongrois a tout de même eu l'occasion de poser ses lignes de chant sur certains titres, parmi les meilleurs de l'opus.
 

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Musicalement, Sinsaenum tend vers un death sale et protéiforme, puisque sur ce nouvel opus, d'autres influences sont présentes, comme la scène death de Stockholm ("Final Resolve", "Rise of the Light Bearer"), le doom (la première partie de "Manifestation of Ignorance"), le black ("Nuit Noire" sur lequel la voix de Csihar fait des merveilles) et même le prog sur le magnifique "Forsaken" qui ferme l'album. A contrario, certains titres sont plus directs, taillés pour le live tels que "Final Resolve", "I Stand Alone", "Sacred Martyr", "Sworn to Hell" ou le furieux "Repulsion for Humanity".

Cette variété dans le propos ne dessert absolument pas l'album, qui garde une certaine cohérence dans le son et les mélodies utilisées. Si les interludes présents sur l'opus précédent ont disparu, l'ambiance torturée et malsaine qu'ils apportaient sont tout de même encore présentes, au sein des compositions cette fois-ci ("Manifestation of Ignorance", l'intro de "Forsaken", "Nuit Noire", les couplets de "I Stand Alone").

Le duo de guitariste, composé de Stéphane Buriez (Loudblast) et de la tête pensante du combo Fred Leclercq, nous offre de très beaux moments guitaristiques (ce final sur "Forsaken" ne laissera personne de marbre). De son côté, Joey Jordison sonne de façon plus brute que jamais et semble encore une fois totalement à l'aise dans l'exercice du blast et autres joyeusetés death metal. Enfin, on apprécie la lourdeur apportée aux riffs par la basse d'Heimoth (Seth), parfaitement mise en avant ("Manifestation of Ignorance", "I Stand Alone").

Certes, certains titres sont un peu en dessous de ce que le groupe avait proposé sur son premier album ("Sacred Martyr" et "Final Resolve" plus classiques), mais d'autres compos plus diversifiées marquent de leur sceau ce Repulsion for Humanity ("Nuit Noire", "Forsaken", "Manifestation of Ignorance", "My Swan Song"). On ne peut qu'apprécier le final de "Forsaken" et ses orchestrations subtiles produites par Pierre le Pape (Melted Space, Embryonic Cells).

Finalement, on sent que le groupe se fait plaisir sur ce Repulsion for Humanity et outrepasse la réputation de ses membres. Même si Repulsion for Humanity n'était que le fruit du travail d'un groupe totalement inconnu, ses qualités intrinsèques seraient à louer. Alors certes, tout n'est pas parfait et Sinsaenum ne réinvente pas le death metal. Mais lorsqu'une bande de pote se retrouve, c'est plutôt autour d'un bon vieux barbecue bien saignant que pour faire de la cuisine moléculaire n'est-ce-pas ?

Déjà sorti chez Ear music

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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