''Retour à un âge d'or qui ne fait peut-être que commencer...'' Trois ans déjà que l'excellent Wyrd est sorti. Entre temps, on a pu assister à plusieurs concerts d'Himinbjorg, mettant en avant la qualité artistique et scénique de ce style unique de black/pagan metal. Les vingt ans du premier album Where Ravens Fly méritaient bien un petit quelque chose pour fêter dignement la date. C'est donc à un ré-enregistrement complet de Golden Age (2003) que nous avons droit.
La tête pensante d'Himinbjorg, Zahaah, considère lui-même "que la première version n'était qu'une pré production rageuse et brute". L'envie de peaufiner ce projet a donc abouti à cette nouvelle version, sortie le 13 juillet 2018 chez Asgard Hass. Le son est effectivement bien meilleur. Certes, les voix claires sont plus présentes, les sonorités planantes et mystiques émergent davantage et globalement, on pourrait dire que l'ensemble est plus mélodique. Mais pourtant, la rage initiale et bien là. Le chant est toujours incisif et tranchant. La spiritualité cotoie toujours la fureur.
La structure de l'album alterne avec aisance entre les titres percutants comme "The Opening", "And to Fight for Ever" ou "Him" et les ralentissement propices à la réflexion tels que "Water" ou "Dreaming". On est bien loin d'une réédition pour fêter les 20, 25, 30 ou 40 que font à la chaîne certains groupes, notamment pour s'acheter une nouvelle garde-robe ou rembourser des frais de chirurgie esthétique de plus en plus conséquents. Ici, il s'agit clairement d'une version 2018 offrant une autre lecture de Golden Age. La référence à cet âge doré païen, mais aussi aux années 2000 si importantes pour le développement de l'oeuvre d'Himinbjorg, prend peut-être encore plus de sens maintenant.
Et si l'âge d'or du projet d'Himminbjorg ne faisait que commencer ?
Thomas Orlanth
