Abbath au Motocultor 2018

Parfois maladroit, souvent drôle mais jamais méchant, c'est un grand nom du black qui vient clore cette deuxième journée de festival : Abbath. Longtemps connu pour son rôle au sein d'Immortal, le chanteur mène depuis trois ans une carrière solo remarquée (sans être remarquable, peut être).

Bref, un tel choix pour une tête d'affiche peut paraître « osé » connaissant l'attitude et les frasques du bonhomme. Mais n'est-ce pas la garantie de passer un bon moment après-tout ?

Comparée à celle d'Alestorm la veille, il n'y a pas photo : Cette dernière prestation rameute beaucoup moins. Tant mieux diront ceux qui espèrent assister à un concert de qualité. Mais bon rien n’est jamais gagné lorsque l’on parle du père Abbath qui a eu l’occasion de se démarquer ces dernières années: Craché de feu foiré au Hellfest 2016, tourista générale à l’Xtrem Fest 2017 ou encore vautré en beauté au Metaldays de la même année… Et involontairement. Mais tout cela ne convient-il pas à l’ancien membre d’Immortal?
 

abbath


À côté de ça, on peut également supposer que le black metal quelque peu caricatural (gnéééé pas taper les trve) de l’artiste norvégien n’aide pas à rameuter, et pourtant…

Et pourtant on ne peut s’empêcher d'esquisser un large sourire lorsque l’impressionnant personnage débarque sur la Mustage, torche à la main puis petit craché de feu, et se plante face à cette fosse euphorique prête à en découdre et (on l’espère) se marrer un bon coup. Les trois musiciens, dans un style bien plus classique, prennent place aux côtés du chanteur/guitariste et c’est parti pour la martial et entraînante "Count The Dead", suivie de "Winterbane", plus festive, et "Ashe of The Damned", toutes trois tirées de l’album Abbath.


La mayonnaise semble prendre et en dépit d’une gestuelle un peu douteuse, l’homme semble sobre. Quoi qu’après avoir salué le public d’un magnifique “Salut, ça va? Poutain de merdaaaaaa”, on peut véritablement se poser la question. Cette intervention provoque tout de même un fou rire général et colle parfaitement au côté burlesque du maître du pas de crabe.

Abbath puise également dans le répertoire d’Immortal, “toujours les mêmes chansons” à en croire ce qui semble être un spécialiste, posé à côté de moi. Toujours introduite par des petite mimiques ou des gestuelles rigolotes, comme avant “Tyrants”, où l’artiste s’agenouille quelques instants devant la fosse et conclu par un sobre “merci beaucoup”, à peu près aussi absurde que la situation.


Mais c’est finalement pour ça que l’on ne voit pas l’heure passer: On se marre, on bouge, on aime la musique d’Abbath et cette attitude absolument géniale. Il serait par ailleurs stupide de ne pas souligner l’excellent investissement des musiciens (dont le sérieux tranche radicalement avec l’attitude du chanteur).


En bref, Abbath n’était sûrement pas la meilleures des trois têtes d’affiche, probablement pas le concert de la journée, mais il faisait indéniablement partie des concerts à ne pas louper et, d’une façon plus générale, un concert qui méritait que l’on se couche tard en cette fin de deuxième jour.

Setlist :

Count the Dead
Winterbane
Ashes of the Damned
Warriors (reprise de I)
In My Kingdom Cold (Immortal)
Tyrants (Immortal)
Fenrir Hunts
The Rise of Darkness (Immortal)
One by One (Immortal)
All Shall Fall (Immortal)
To War!

Photos par Thomas Orlanth. Toute reproduction interdite sans autorisation.



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