Krakow – Diin

Krakow – Diin


Label :  Dark Essence Records
Sortie : 14 septembre 2012

Si vous avez classé Svartir Sandar de Solstafir dans vos incontournables de 2011, je vous conseille de remplacer votre oreiller détrempé par les larmes chaudes que vous avez versées pour les Islandais contre un nouvel oreiller : celui-là sera entièrement destiné à Diin, le second opus des Norvégiens de Krakow. Celui-là, vous pourrez le tordre, le mordre, le malaxer à l'infini.

Excellant déjà dans ses prestations scéniques et fort d'un premier album aux accents plus stoner, intitulé Monolith, Krakow prouve ici qu'il peut facilement évoluer dans un style différent, et en main de maître.

Vous serez lentement brassés dans ce Rock/Metal progressif très proprement mixé (l'album sort du Duper Studio de Bergen) mais avec ce qu'il peut offrir de plus lourd, à la fois mélancolique et malsain, psychédélique par moments, voire Doom, comme sur un « Sense of Space » presque Black Sabbath-esque.

Les instruments sont sublimés mais jamais dénaturés, on peut littéralement toucher, sentir ces lourdes et chaudes guitares qui vous bercent avant de vous glacer le sang. Leurs cordes vous effleurent et vous donnent la chair de poule. Les coups de tambour sont comme des battements de coeur dont l'écho se fait ressentir dans les parois de la cage thoracique. Krakow a su instaurer sur Diin une atmosphère de mélancolie, de froideur très atypiques. Les nombreux samples sont inséminés dans les complaintes mélodieuses et vous remplissent d'effroi.

 

La sobriété de la voix claire et criée vient se poser par moments sur cet album merveilleusement bien pensé, sur des titres dont la progression est sans surprise, puisque tout semble couler de source, tout semble parfaitement imbriqué et le mixage ne fait que glorifier l'ensemble.

Vous êtes bercés mais vous ne trouverez pas de réconfort malgré la lente ascension et les riffs redondants comme ceux proposés par l'excellent « Mound ». 12:28 minutes d'introspection, un voyage dans une quelconque forêt norvégienne, une pièce remplie de poussière, une vague de l'océan... peu importe, la musique de « Mound » vous emportera partout et vous parlera directement, si seulement vous la laissez faire...

Pas de réconfort non plus sur un « Into the Distant Sky » extrêmement froid, hypnotique, maladif où, pour la énième fois, on est ramenés à la réalité par les voix Black de René Misje.

On est bien dans le Black Metal Norvégien, mais celui-ci a su évoluer vers une nouvelle ère, vers d'autres expérimentations qui font que chaque titre est individuel, abouti, ... mais finalement sera admiré comme une oeuvre inachevée. Pur génie.

Diin n'est point facile d'accès et s'écoutera davantage comme un album de Doom que du Brutal Death, cela est certain. Mais peut être qu'avec Diin, vous aurez envie de vous tourner vers ce Post Metal, celui que vous proposent aujourd'hui des formations de très grande qualité comme Krakow.

Vous ne vous attendez pas à ça. Alors achetez-le sans attendre... 

 

Katarz

 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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