Les filles de Sounds Like Hell Productions faisaient leur rentrée le 21 septembre avec une date sous le signe du metal noir. Entre apocalypse et chants lithurgiques, Deathcode Society et Batushka ont rempli les 500 places du CCO de Villeurbanne pour une soirée sold out.
Deathcode Society
Les Savoyards de Deathcode Society en imposent dès leur entrée sur scène en monopolisant l’espace, bien qu’encombré par une partie de la scénographie de Batushka déjà en place. Si sur leurs enregistrements on retrouve une part symphonique distillée dans leur black metal, sur scène on retrouve un black ultra violent et résolument apocalyptique. Les membres, tous partiellement masqués créent une vraie ambiance malsaine, amplifiée encore par les mouvements amples du leader vêtu d’un grand drapé. Avec à leur actif un seul album Eschatonizer, Deathcode Society peuvent sans mal s’imposer lors de cette soirée comme une formation du calibre d’une tête d’affiche dont beaucoup ne sont pas sortis indemnes. La sortie d’un album live en mars dernier est une preuve que les Savoyards savent y faire, et on ne peut que vous conseiller ces deux sorties et évidemment leurs concerts !
Batushka
Le projet Batushka a beaucoup fait parler de lui, projet anonyme polonais ayant explosé suite à son unique album Litourgiya sorti fin 2015 ! Trois ans après, fin 2018, Batushka part sur la dernière tournée de promotion de cet album et fera escale dans plusieurs villes françaises sans passer par Paris et sans toucher 20000 francs. Les Polonais sont donc ici pour présenter leur album et ne vont pas y aller par quatre chemins. Après un allumage de bougies qui a pris son temps, les différents membres du projet vont s’installer autour de l’autel central, les choristes ayant eux leur propre banc sur le côté de scène. Au niveau de la setlist on est sur du simple et efficace, Litourgiya va être interprété en intégralité et dans l’ordre et… c’est tout. Même s'il faut reconnaitre que l’album est très efficace, on aurait pu espérer un peu plus, avec 50 minutes sur scène Batushka aura représenté son black metal orthodoxe d’une façon très théâtrale mais manquant cruellement d’authenticité, tout semblant cruellement millimétré. Pour ce concert, le problème est que à peine une semaine plus tôt dans cette même salle s’est produit Cult of Fire, projet tchèque bien connu, également basé sur le même plan de scénographie et une musicalité assez similaire, si cet événement avait ramené un peu moins de monde, la comparaison est inévitable pour les spectateurs présents à ces deux dates. Et il faut avouer que les Tchèques ont clairement été plébiscités. On a tout de même assisté à un très bon set de Batushka, et nous sommes maintenant dans l’attente d’une nouvelle sortie permettant aux Polonais d’assurer un set tête d’affiche au niveau, pouvant tenir plus de 50 minutes sur scène.
Merci à Sounds Like Hell Productions pour l'accréditation
Photographies : © Lukas Guidet 2018
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