Sinsaenum, supergroupe de death composé de membres et d’anciens de Dragonforce, Loudblast, Slipknot ou Mayhem, méritait forcément une salle particulière pour son début de tournée. C’est donc au Flow que le groupe effectue son deuxième concert, une salle jusque-là peu habitué aux musiques extrêmes, lovée sur une péniche du port des Invalides, qui offre l’avantage non négligeable de pouvoir monter sur la terrasse admirer le Grand Palais entre deux headbangs.
T.A.N.K.
Moins d’une centaine de personnes est présente quand attaquent les Français de T.A.N.K. (Think Of A New Kind), mais cela n’empêche pas le quintette de déployer toute son énergie sur le petit morceau de la minuscule scène qui lui est dévolu. Le groupe propose un mélange de death et de metalcore très réussi.
Le chanteur Ralf Pener assure à la fois les parties growlées et les parties en voix claire ou plus éraillée. La rythmique du batteur Clément Rouxel et du bassiste Olivier d’Aries est excellente et arrive à varier les ambiances. Quant aux guitaristes Thomas Moreau et Nils Courbaron, ils effectuent des soli très mélodiques qui tranchent avec la violence des riffs d’accompagnement.
Si le chanteur n’est pas forcément couronné de succès quand il harangue le public pour l’inciter à s’agiter, les spectateurs semblent tout de même apprécier le spectacle.
Après un set très bon mais trop court, T.A.N.K. plie bagages au son metallisé pour l’occasion d’un des airs de Star Wars.
Setlist
• Last Days of Deception
• Inhaled
• The Panthom
• From the Straight And Narrow
• The Pledge
Hatesphere
La population dans la fosse a sensiblement augmenté quand débarquent les Danois de Hatesphere. Le quintette propose un son sensiblement différent, qui lorgne plus vers un mélange de death et de thrash, avec quelques rythmiques de hardcore. Le chanteur Esben Hansen, imposant en cheveux longs et marcel, joue sur un registre assez répétitif de chant crié. Les compositions sont agressives et ultra rapides, et on peut là aussi leur reprocher d’être assez monotones dans leur structure.
Certains morceaux sortent cependant de l’ordinaire, grâce notamment à des introductions atmosphériques travaillées et des passages plus lents et lourds, avec des riffs intéressants et des breaks travaillés.
Si durant les titres, le chanteur ne se départ pas de son air agressif, entre les chansons c’est un vrai boute-en-train qui multiplie les grimaces et les blagues, créant un décalage assez drôle entre ses airs comiques et son chant furieux.
Le public est en tous cas conquis, il headbangue furieusement, et à force de demandes du chanteur, finit par entamer à la moitié du set un pogo qui s’élargit rapidement. Le chanteur réussira même sur l’un des derniers morceaux à lancer un wall of death d’une trentaine de personnes, preuve que le public a été très réceptif à la musique des Danois.
Setlist
• Lies and Deceit
• Murderous Intent
• The Fallen Shall Rise in a River of Blood
• The Wail of My Threnode
• Ressurect With a Vengeance
• Corpse Of Mankind
• Drinking With the King of the Dead
• New Hell
• Iconoclast
• Sickness Within
Sinsaenum
La cale de la péniche s’est sensiblement remplie pour la tête d’affiche, et le public patiente à présent devant des croix issues de la symbolique du groupe, disséminées sur scène au côté de squelettes de crânes humains et de mammifères à cornes.
Le quintette entre et démarre directement les hostilités avec "Repulsion for Humanity", issue du second album du groupe. Le groupe a décidé d’envoyer le bois du début à la fin. Le concert ne durera qu’une heure, aussi tous les musiciens sont-ils à fond sur chaque morceau.
Le groupe offre un death metal sans concession, où le growl continu du chanteur Sean Zatorsky se mêle férocement aux guitares lourdes qui multiplient les soli.
Joey Jordison, presque plus effrayant sans son ancien masque de Slipknot, se déchaîne derrière ses fûts, soutenu par Heimoth à la basse. Les deux guitairstes rivalisent de technique, même si Frédéric Leclerc de Dragonforce, qui surjoue l’air enragé et assure aussi les chœurs criés, est plus en avant que Stéphane Buriez de Loudblast.
Les musiciens headbanguent de façon assez statique, à l’exception de Leclerc et Heimoth qui multiplient les allers-retours sur le devant de la scène. Quant à Zatorsky, il passe la quasi-totalité du concert juché sur un praticable. Entre deux morceaux, son attitude féroce laisse place à un air sympathique pour parler au public et le remercier à plusieurs reprises. Il sera d’ailleurs le seul à s’exprimer, aucun des Frenchies du groupe ne prenant la parole.
La salle, qui compte peut-être 250 personnes, est largement conquise. Si le public reste relativement sage – pas de pogo notable – il headbangue sauvagement en poussant moult acclamations d’approbation. Des fans sortent même leur drapeau au motif d’Army of Chaos, mais le chanteur rencontrera pourtant un relatif échec quand il tentera de faire scander « chaos » à la foule lors du dernier morceau.
Après 11 morceaux et pas de rappel, le quintette achève les hostilités, mais une bonne partie du combo se retrouve rapidement au merch sur le pont intermédiaire pour prolonger la soirée avec les fans.
Setlist
• Repulsion for Humanity
• Sacred Martyr
• Splendor and Agony
• Final Resolve
• Condemned to Suffer
• Ashes
• Echoes of the Tortured
• I Stand Alone
• Inverted Cross
• Gods of Hell
• Army of Chaos
Photos par David Poulain. Toute reproduction interdite.