Mass Hysteria : Maniac, Zénith et Japon

Increvable Mass Hysteria qui continue son ascension fulgurante dans les hautes sphères du metal français, 25 ans après sa formation. Nouvelle étape pour le combo, l'album Maniac annoncé en grande pompe au Download festival. Alors que la sortie approche, nous sommes allés à la rencontre de Mouss, Yann et Jamie pour savoir ce que ce nouveau cycle réserve aux français.

Hello les gars. Vous avez annoncé le titre et la date de sortie de Maniac, votre neuvième album au Download Fest pendant votre set. Vous n'étiez pas encore rentrés en studio à ce moment-là. Pourquoi une telle façon d'annoncer la chose ?

Yann : On a la chance d'avoir un label à fond derrière nous et ils nous ont dit que ce serait bien que l'album sorte à ce moment-là. Dans un sens, ça nous a mis une échéance et ça nous a fait travailler dans l'urgence, on aime bien ça aussi.

Mouss : On l'a fait par rapport au label en sachant que c'était serré. Ils nous ont dit « vous êtes sûrs ? On annonce une date, une fois qu'on l'annonce c'est mort. ». Et on s'est dit qu'on allait le faire.

Jamie : On l'a regretté à un moment quand même (rires).

Mouss : C'était symbolique car c'était trois ans pile après la sortie de Matière Noire. On nous a dit que ce serait bien de sortir l’album à ce moment, on repart en tournée, il y a une continuité. Donc on a dit oui comme ça et au final on s'est retrouvé avec une date de sortie dans sept mois. Ils nous ont quand même proposé de retarder mais une fois au Download, on a lâché des ballons avec le nom et la date de sortie alors bon… On ne pouvait plus reculer. Sachant qu’en juin, moi j’avais un texte et demi, ça ne s’est pas fait sans flippe.

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Comment vous avez abordé l’album après le succès fou de Matière Noire et de la tournée qui a suivi ?

Yann : C’est assez stressant car même si tu vis bien le succès de Matière Noire, tu as envie de faire mieux ou au moins aussi bien et du coup on a décidé de ne pas se prendre la tête avec ça. On a fait ça avec le cœur et que les gens trouvent ça mieux ou pas mieux, on s’en fout au final.

Mouss : C’était notre volonté d’enfoncer le clou qu’on a commencé à planter avec Matière Noire, pas se relâcher et aller encore plus loin. Pas essayer de faire des morceaux un peu plus softs. Pourtant c’était ma volonté, je pensais que ce serait bien sur cet album de radoucir par endroits. On m’a gentiment dit d’aller me faire foutre (rires). Du coup j’ai tout de même fait une chanson d’amour.

La pochette rappelle à la fois Contraddiction et l'Armée des Ombres, vous pouvez m'en dire un peu plus ?

Yann : On s'est pas mal pris la tête pour succéder à la pochette de Matière Noire qui était déjà très forte. J'ai vu passer des dessins de Navette, un tatoueur que j'adore et j'ai proposé au groupe qui a accepté. On est partis sur un truc un peu années 30, avec des yeux blancs pour faire un clin d'oeil à Contraddiction.

Jamie : Surtout, ça n'a pas manqué. Dès qu'on l'a sorti, les gens ont pu faire le parallèle immédiatement.

Mouss : On a composé Contraddiction, il y a vingt ans pile, c'était une façon pour nous de faire un hommage.

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Du coup, pas de tournée ou de concerts anniversaires pour célébrer l'album ? Rien n'est prévu ?

Mouss : On verra. Notre batteur lui serait pour à fond, il nous tanne avec ça et il a raison (rires). C'est compliqué parce qu'on a un nouvel album à défendre aussi, il faut trouver le temps.

Yann : On a déjà fait Contraddiction en entier, un jour au Forum de Vauréal.

Mouss : On y a pensé, on aurait sûrement dû faire une petite date pour les vingt ans mais bon, on ne l'a pas fait.

Jamie : On a une petite année pour le faire on va dire, on peut s'organiser, ce n'est pas fermé.

Pour ma part, ma petite préférée c'est « Se brûler sûrement », je pense qu'elle fonctionnera bien en live. Et vous, votre préférée ?

Mouss : Celui que tu cites, c'est un de ceux qu'on aime particulièrement et qui fonctionne le mieux quand on le joue.

Yann : « Nerf de boeuf » j'adore et « Arômes complexes » aussi.

Mouss : « Reprendre ses esprits ».

Jamie : Faut pas se cacher que c'est un album très pensé festivals. C'est fait pour faire bouger les gens sur les grosses scènes et toute la dernière partie en particulier est faite pour se lâcher.

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Vous avez choisi des salles intimistes pour commencer la tournée, c'était quelque chose que vous vouliez faire depuis longtemps ?

Yann : Pour tout te dire, je suis super fan du début de la tournée. Notre tourneur et notre label ont bossé pour qu'on puisse faire ça.

Mouss : C'est parti d'une idée qu'on a pas pu réaliser : faire huit dates en jouant l'album en entier dans l'ordre avec un petit best-of. On commence la tournée le jour où l'album sort donc c'était une manière de présenter l'album en live. Mais on y a renoncé, c'était casse-gueule, pas vraiment concert ni vraiment showcase. On a donc gardé les salles mais programmé un set normal sauf à Reims où on va faire l'album complet.

Jamie : On est un groupe qui est proche de ses fans et dans cette optique on voulait leur donner la possibilité de nous regarder dans les yeux pendant quelques dates. Commencer directement dans les grandes salles, ça met une distance.

Mouss : T'as vu les salles où on joue ? C'est fou ! Souvent c'est des salles qui n'existaient pas quand on a commencé et qu'on pourrait pas faire aujourd'hui car elles ne sont plus trop à notre taille.

Yann : Tu sais que la Poudrière à Belfort c'est super roots, c'est ultra culte dans toute la région !

Mouss : Voilà, c'est les salles les plus légendaires type Gibus à Paris.

En parlant de proximité, on voit que sur les réseaux sociaux vous répondez vraiment à tous les commentaires de fans par exemple. C'est vous qui le faites ou c'est quelqu'un de votre team ?

Mouss : C'est un peu tout le monde. Soit c'est nous soit c'est le manager. Il nous file des questions, on répond et c'est lui qui tape par exemple.

Yann : C'est nous aussi parfois.

Jamie : Pour l'Instagram du groupe surtout, c'est Yann et moi qui faisons tout, on poste les photos et on répond aux gens. L'autre fois un gamin de treize ans a réagi à une de nos stories et rien que le fait qu'on lui réponde, tu as l'impression que tu lui as refait son année ! Et d'un côté je me dis que si moi j'avais reçu un message de Kerry King à treize ans j'aurais été pareil. Ça ne coute rien, ça prend pas de temps et ça fait plaisir.

Yann : Puis on peut encore le faire nous à notre échelle. Quand tu t'appelles Metallica tu peux pas le faire, y a trop de monde. Nous on reçoit dix, vingts messages par jour, c'est gérable.

Vous avez ajouté une date au Zénith de Paris pour la fin de la tournée. Comment vous vivez votre montée en popularité continue depuis plusieurs années ? Ce n’est pas quelque chose d'hyper courant chez les groupes de plus de vingt ans comme vous.

Mouss : On le vit très bien ! Il faut savoir que c'est une volonté de notre manager qui nous reprend en main depuis l'Armée des Ombres. C'est une question d'ambition, il faut être ambitieux. Le Zénith il y a deux ou trois ans, on aurait dit non, honnêtement, on y aurait pas cru. On se serait même dit « Pourquoi ? Ça sert à rien, on s'en fout. »

Yann : Après le Zénith a plusieurs jauges et nous on vise une jauge 3000, c'est un demi-zénith et si on arrive déjà à remplir ça ce serait fantastique.

Mouss : A chaque fois qu'on fait une date parisienne, Trianon ou Olympia c'est rapidement complet. On s'est dit qu'on allait faire un Zénith pour se faire plaisir et faire plaisir au plus grand nombre. A Paris on peut faire 2000 personnes sûr.

Jamie : On espère aussi que des gens de province vont venir à la capitale pour profiter du moment. Ça va être une date très spécifique dans l'histoire du groupe, par son concert en elle-même.

Mouss : On va essayer de créer un événement spécial autour de cette date mais rien n'est encore totalement défini. On réfléchit à ce qu'on pourrait mettre dans cette journée, un groupe étranger en première partie par exemple. Présenter un groupe qu'on adore comme Ho99o9 par exemple, tu sais les nouveaux Bad Brains. On était à leur concert à Paris samedi (13 octobre) et moi ça fait 15 ans qu'en tant que spectateur j'avais pas été dans le pit pour pogoter. J'en pouvais plus au bout du premier morceau (rires). On en parlait déjà il y a six mois de les avoir au Zénith mais entre temps ils sont devenus trop cher, c'est mort, tout le monde les veut. On aimerait donc présenter un groupe étranger dans cette veine, que les gens ne connaissent pas beaucoup.

Ce sera spécifique à cette date, ils ne vous suivront pas sur le reste la tournée ?

Mouss : Tout dépend, si on trouve un groupe en développement qui commence à cartonner, on essaiera de leur faire faire quelques dates avec nous. Autant pousser le coup de main jusqu'au bout si la logistique le permet. On avait un groupe japonais aussi mais ça n'a pas pu se faire, je vais pas rentrer dans les détails mais le chanteur s'est fait virer. (rires)

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Niveau setlist, j'imagine que ça va être beaucoup du nouvel album et peut-être aussi quelques raretés ?

Yann : Pas forcément beaucoup du nouvel album, mais il y en aura forcément une bonne partie. On va faire de tout et quant aux raretés... On a reparlé d'un ou deux morceaux de l'album noir.

Mouss : Tu tapes dans le mille, on a vraiment discuté de ça, surtout Yann et Rapha. On a cette envie de remettre des morceaux qu'on a presque jamais joué, voire jamais joué dans le set. C'est en discussion, on en aura certainement pas à la date de Reims ni sur celles de fin d'année. Si ça arrive ce sera en 2019.

Vous êtes donc déjà bien occupé pour cette fin d'année et 2019. Pour la suite, c'est les 30 ans en ligne de mire ?

Ils hésitent.

Mouss : On va voir. On aura encore envie de faire un album après c'est sûr. Déjà, on a envie que cette tournée nous amène un peu ailleurs. Yann fait des pieds et des mains pour qu'on aille jouer au Japon.

Yann : J'y réfléchissais, ça fait depuis Contraddiction qu'on y est pas allé. On est le seul groupe à ne pas y aller, ça me rend fou. Tagada Jones y va, Punish Yourself, tous les groupes français y vont. Nous on est maudits avec le Japon, même quand on doit juste y passer, ça rate.

Mouss : (rires) En fait un jour le groupe avait une escale de dix heures à faire à Tokyo et lui il a même loupé son avion donc il n'a pas pu faire l'escale de dix heures. Même pour ça, le Japon se refuse à toi.

Yann : Au retour j'ai quand même fait une heure d'escale à Osaka !

Mouss : On va voir où l'aventure nous amène mais on aimerait faire au moins dix albums. Là on est au neuvième.

Yann : 10 ce serait beau ! C'est un beau chiffre.

Après ça, c'est le best-of qui vous guette.

Jamie : Best-of, tournée d'adieu, la totale !

Mouss : Avant de penser à tout ça, on va déjà refaire un peu de cardio avant la tournée, ça va pas faire de mal.

Photographies par Eric CANTO

Maniac, le nouvel album de Mass Hysteria sort le 26 octobre chez Verycords.
Ils passeront forcément chez vous sur la tournée marathon programmée.



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