Samedi 4 août – 14h40
Origin
Show must go on !
Attendant l’arrivée des Américains sur scène, l’un des organisateurs du Sylak se présente et annonce que le show ne sera assuré que par deux musiciens au lieu des quatre membres habituels en raison d’un problème de transport aérien. C’est donc un set assuré par le batteur John Longstreth et le guitariste Paul Ryan qui va se dérouler sous nos yeux.
Le batteur envoie une double pédale hyper rapide. Ca blaste, ça blaste et ça re-blaste du tonnerre ! La guitare, elle, se veut saturée avec des riffs lourds. Paul Ryan poussera de temps à autres des cris suraigus à la Cradle Of Filth, mais sans nous offrir un chant digne de ce nom. En l’absence de chanteur c’est bel et bien un concert instrumental qui se fait entendre.
Loin d’être survoltés, les fans venus soutenir le groupe sont toutefois nombreux devant la scène. Ils font honneur aux courageux musiciens voulant assurer le show même si le groupe est amputé de deux de ses membres. Certes, en l’absence de voix et avec seulement deux musiciens, cette démonstration instrumentale a ses limites, surtout en matière de death metal. Il n’en demeure pas moins que le public se montre hyper réceptif. Il apprécie et applaudit la prestation. Face à cette musique hyper rapide, il est difficile pour les festivaliers de headbanguer. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’affectionnent pas la prestation donnée par ce combo guitare-batterie. Il n’y a qu’à voir la foule amassée sous le soleil assommant et la nuée de mains en horns levées pour témoigner du soutien apporté aux Américains.
Le duo arrive malgré les circonstances à retranscrire cette atmosphère froide et nihiliste qui caractérise la musique d’Origin. C’est notamment grâce aux riffs dissonants et à la batterie brutale que le groupe arrive en temps normal à créer cette ambiance désenchantée dans laquelle on a perdu foi en l’humanité.
En résumé, même si le show n’était pas transcendant, on ne va pas jeter la pierre à Origin qui a continué tant bien que mal de jouer. Au vu du contexte, John Longstreth et Paul Ryan méritent tout notre respect pour avoir mené de front le show sans se laisser abattre par les difficultés. Les salutations du public feront d’ailleurs honneur à l’effort et la témérité des Américains.
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