Samedi 4 août 2018 - 20h50
Bloodbath (death metal scandinave)
Un majestueux bain de sang.
La scène death metal scandinave compte parmi ses acteurs certains des meilleurs musiciens de la scène à l’échelle internationale. On peut notamment penser à des groupes comme Grave, At The Gates, Entombed etc. Dans ce paysage plutôt fourni, on a vu se dresser une formation très particulière, et ce dès le début des années 2000. Cette formation, c’est Bloodbath.
Parmi ses membres se dégagent des têtes qui ne sont clairement pas méconnues du public ciblé. Aux débuts du groupe, le chant était assuré par Mikael Akerfeldt, chanteur et guitariste d'Opeth, les parties de guitares par Anders Nyström, le guitariste de Katatonia, la basse par Jonas Renkse, l’actuel chanteur du même groupe, et la batterie par Dan Swanö.
Aujourd’hui, la formation a bien changé, mais la qualification de supergroupe n’a jamais été aussi justifiée puisque c’est le charismatique chanteur de Paradise Lost, Nick Holmes qui a remplacé Mikael Akerfeldt. Le groupe se compose donc de Nick Homes, Anders Nyström, Joakim Karlsson, Jonas Renkse et Martin Axelrot, batteur d’Opeth qui cumule un certain nombre de groupes également. Et s’il fallait assister à un concert en ce début de deuxième soirée du Sylak, c’était bien celui de Bloodbath.
Lorsque les premières notes de l’intro retentissent, ce sont des membres tout droit sortis d’un bain de sang qui foulent la scène, le visage déterminé à faire déferler leur death metal viscéral sur le festival. A son tour, Nick Homes monte sur scène, il est vêtu d’une soutane traduisant une participation à un sacrifice sanglant. Lui, contrairement aux autres, ne sera pas vraiment régi par le dynamisme ni galvanisé par sa musique. A son habitude, il restera centré sur lui même, droit comme un fort et empli d’un charisme presque inégalable. Toute sa puissance émanera de son chant à la fois bas et soutenu.
Mais cette image d’un frontman charismatique s’est vue ternie par une lecture quasi systématique des paroles sur un prompteur placé entre les deux retours-scène. Evidemment, le bonhomme cumule les groupes et emmagasiner un tel bouquet de textes est une mission difficile. Le problème réside davantage dans la transparence du doute qui semble planer sur son visage à chaque nouveau couplet. Nick Holmes paraissait clairement empli d’une incertitude tout le concert durant, transformant ainsi son charisme en une attitude presque candide. Mais pourquoi passer autant de temps à décrire cet aspect négatif ? Simplement parce que ç’aura été le seul bémol du concert.
Le reste du groupe reste parfait dans son jeu, et même Nick Holmes exécute à merveille ses parties, passant au-delà de ses doutes. L’expérience se fait totalement ressentir sur scène, au moins chez les musiciens. Chaque note, chaque mouvement de Bloodbath semble orchestré pour que l’ensemble laisse paraitre une sorte de violence harmonieuse bercée par une identité visuelle forte et sublimé par un lightshow arborant la scène de tons rouges comme bleus qui traduisent visuellement la densité rythmique et mélodique de chacun de leurs morceaux.
Cette minutie apportée à l’ensemble aura le don de provoquer une extase contemplative dans le public qui se fait naturellement calme devant la messe accordée par Bloodbath. Evidemment on verra quelques mouvements, mais l’ambiance s’est bien plus apparentée à celle d’un concert de black, imposant un contraste total avec celle des concerts de l’après midi.
Setlist:
Let the Stillborn Come to Me
Iesous
So You Die
Breeding Death
Anne
Cancer of the Soul
Like Fire
Outnumbering the Day
Beyond Cremation
Bathe in Blood
Eaten
Photos : © Valentin Laurent (Hysteria) 2018
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