Polyphia – New Levels New Devils


Est-il possible aujourd’hui de parler d’un groupe tel que Polyphia sans trop s’éparpiller, ou se perdre au milieu de tous les genres balayés par le quatuor américain ? A l’image de leur nouvel album New Level New Devils, il est évident que la réponse est simplement non. Depuis le 12 octobre, dix pistes plus folles les unes que les autres se baladent dans le monde du rock/metal progressif, pour le plus grand plaisir des amateurs du style.

Résumer de manière simple un album si varié, complexe, scientifique et pourtant si limpide à la fois est assez compliqué. Polyphia nous a déjà habitué à sortir des sentiers battus du monde du rock et metal progressif, pour proposer une musique aux sonorités uniques au sein de compositions tranchantes au groove imparable. Mais aujourd’hui, avec l’arrivée de New Level New Devils, les Américains haussent encore le niveau, déjà bien relevé, de cette scène musicale à part. Ainsi leurs compères instrumentaux tels que Plini, Chon (dont les guitaristes sont présents sur "Yas") ou encore Intervals se retrouvent distancés en un rien de temps.

Les nombreux featurings que compte ce nouvel opus peuvent facilement expliquer la diversité apparente entre chaque titre. La présence de Jason Richardson sur “Nasty” apporte par exemple un côté plus violent et dissonant à la musique de Polyphia. Avec son travail réalisé avec All Shall Perish, Chelsea Grin et Born of Osiris il n’est pas étonnant de retrouver des influences sonores tirées du deathcore progressif.

On retrouve ensuite le calme et la sérénité apportés par le jeune virtuose japonais Ichika. C'est sans surprise que nous le voyons apparaître sur une piste nommée “Death Note” et son ambiance zen mais énergique. Sans parler d’un possible clin d’oeil au manga du même nom, rappelant les origines du guitariste en question.

On enchaîne les pistes de plus en plus folles et délirantes, à l’image de “Yas” (feat Mario Camarena et Erick Hansel), parsemée de vocals informatisés ajoutant une pointe de modernité. “So Strange”, en compagnie du jeune et talentueux artiste mexicain, Cuco, venu poser un peu de son chill sur la musique tonitruante de Polyphia, dénote un peu par rapport au reste des chansons et apporte une nouvelle touche de fraîcheur, avant de déboucher sur l'apothéose ultime de l’album.

Passée l’excellente “Rich Kids” en featuring avec Yvette Young, Polyphia reprend les rennes de son projet et boucle New Levels New Devils avec une chanson incroyable ; “G.O.A.T.”. Une composition qui touche à toutes nos émotions et nos sentiments en un seul coup tant elle est compacte, intense, sombre, technique et enivrante.

Impossible de trouver le moindre reproche à faire sur cet album tant il nous transporte dans des mondes si différents mais si proches à la fois. Le travail instrumental de Timothy Henson, Scott LePage (guitares), Clay Gober (basse) et Clay Aeschilman (batterie) est irréprochable, carré, mathématique et sans faille. Chaque instrument possède ses moments de lumière et même si la guitare mène la danse à coups de prouesses techniques et de leads prenantes, la basse et batterie ne sont pas en reste et imposent un groove phénoménal. Polyphia s’est permis, avec ce nouvel album, de trouver l’équilibre parfait pour sortir un des bijoux de l’année.

 

Album sorti le 12 octobre 2018 chez Equal Vision Records

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NOTE DE L'AUTEUR : 10 / 10



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