Mettons tous de suite les choses au clair ; je vénère None So Vile. Pour moi, Cryptopsy a signé avec cette album une sorte de maître-étalon du Death Brutal. Que ce soit au niveau de l'inspiration ou du feeling, tous y est parfait. D'ailleurs, ma notation est limité à un banal système de notation sur 10. Si cela ne tenait qu'à moi, ce serait une notation en None So Vile. Par exemple, un excellent album de Death décrocherait la note de 0,9 None So Vile. Un album de Death mieux que None So Vile aurait un 1,1 None So Vile. Mais cela est bien entendu impossible, c'est pour cela que je parle de maître-étalon. Enfin de None So Vile étalon.
Comme je vois que vous suivez, je vais tout de suite passez à la chronique de ce nouvel album que sort Cryptopsy. Ayant reçu des critiques plutôt élogieuse outre-atlantique, je me vois obligé de m'insurger ! Non, The Unspoken King n'était pas une immense bouse, juste un album un peu raté et assez opportuniste, mais Cryptopsy – l'album, pas le groupe (ah oui, parce qu'ils avaient la flemme de trouver un nom pour leur album, alors ils ont décidé de lui donner le nom du groupe, histoire de passer pour des originaux, mince, ou en étais-je?) - n'est pas supérieur de loin à celui que certain appel TUK (en plus, ses initial donnent un nom de biscuit...). Il lui est supérieur, c'est indéniable, mais la différence n'est aussi franche à mes yeux que celle que veulent bien montrer les fans américains (qui sont quand même assez étranges stupides parfois, il faut bien le dire).
Parce qu'il faut bien commencer quelque part, je trouve déjà que la production est franchement fadasse. J'ai de loin pas du matériel de compèt' pour écouter de la musique, mais force est de constater que le son de ce nouvel opus est franchement ennuyeux, ne donnant à la basse que quelques moments de gloire ainsi. Mais le reste est franchement triste, une batterie bien propre et violente, mais qui ne ressort pas tant que ça. Et une guitare dont les riffs, déjà pas forcément très inspirés, sonnent creux... Enfin, sonnent pas comme du Cryptopsy. Comme dit précédemment, c'est clairement la basse qui tire le plus son épingle du jeu, nous offrant quelques ronflements bienvenue comme sur la déglinguante intro de Ominous ou parfois dans le morceau Shag Harbour's Visitors.
Très honnêtement, ne pas s'attarder sur la voix serait un crime tant celle-ci est... Excusez moi, je ne vois pas d'autre mots. Chiante. C'est vrai quoi ! Pourquoi tout les groupes de Death moderne se sentent obliger de taper dans le même style de chant ? Des vocaux gutturaux efficaces certes, mais ultra-présents (des restes puants de mauvais Deathcore...) et linéaire à souhait. Aucune nuance, Matt MacGachy (oui, quel gâchis au passage. Tu as ri ? Ça n'engage que toi.) semble ne savoir faire que 2-3 types de chants différents. Que ce soit le chant guttural plutôt efficace jusqu'au... chant guttural plutôt efficace en un peu plus aigu. Bon, mon jugement est forcément erroné par le fait que je considère Lord Worm comme le meilleur vocaliste de l'histoire de Cryptopsy (tandis que d'autres sont plus motivés à se cotiser pour lui acheter un inhalateur pour asthmatique).
Problème devenu symptomatique dans les groupes de Death actuel, les morceaux se ressemblent beaucoup et le manque d'inspiration flagrante de certains font qu'on a parfois un cruel manque à différencier certains titres. Certains morceaux parviennent quand même à nous flatter l'oreille comme sur Red-Skinned Scapegoat ou Flo Mounier déploit son talent dans un registre ou on ne l'attendait pas : Le Jazz. Attention, du calme ! Ce passage dure une poignée de seconde mais apporte une légère note d'originalité. Comme les très discrets et subtiles passages en clean sur ce même morceau qui en dehors de ça, se fait surtout remarquer par la présence d'un... Breakdown ! On l'attendait et on le craignait, celui-là... Malgré tout, il est bien moins grotesque et chiant que dans une grosse partie des groupes de Deathcore mais il semble quand même réveler une sorte de facilité musical. Bizarrement, ce morceau s'en sort quand même très bien et peut même prétendre à mes yeux à être le meilleur morceau de cet album tant certains passages nous permettent quand même d'avoir quelque frissons dans l'échine notamment sur les petites mélodies subtiles qui parsèment cet océan de violence primaire (notamment avant le breakdown).
Damned Draft Dodgers se permet encore pire qu'un simple petit passage jazzy, il nous envoie carrément dans la figure un passage en... musique d’ascenseurs. Je ne ferais pas l'affront à Cryptopsy de comparer leur album à une simple musique d’ascenseurs, bien sûr, ce passage est bien sûr entièrement voulut, mais il surprend et fait même sourire notamment quand ce derniers arrive à l'étage désiré et qu'un déluge de violence nous agresse les oreilles (pour notre plus grand plaisir bien sûr).
Même si, comme vous l'avez constaté, j'ai pris un certain plaisir à écouter cet album, je ne peux passer outre certains défauts assez criant. Globalement, cet album est plus proche d'une déception que d'une grande œuvre. Certains personnes ont simplement été trop heureuse de revoir Cryptopsy refaire plus ou moins du vrai Death Metal et ont sur-estimé cet album, j'imagine. Mais il ne tient pas la comparaison face à leur ancienne sortie au niveau de l'inspiration et de l'ambiance. Très formaté Deathcore au niveau de la prod', il perd la crasse caractéristique de Cryptopsy (enfin, dire qu'il ne la retrouve pas serait plus juste au vu de leur précédentes sortis.) et qui faisait le charme de leur premiers albums.
Il en résulte un album clairement pas mauvais, mais qui manque parfois d'une vrai inspiration et d'un son plus crus. Tout cela est bien trop lisse de la part de nos amis Canadiens. Mais ça reste quand même meilleur que le tristement célèbre TUK.
Ca vaut bien un 0,6 None So Vile (pour ceux qui ont suivit).