All That Remains – Victim Of The New Disease


Endeuillée par le décès accidentel de son guitariste, Oli Herbert, le 17 octobre dernier, la formation metalcore américaine All That Remains s'apprête à sortir leur nouvel opus Victim Of The New Disease. Cet album, le neuvième du groupe originaire du Massachusetts, sortira le 9 novembre prochain via Fearless Records.

Un an après l'expérimental Madness, qui était loin de faire l'unanimité, le groupe, mené par son chanteur et frontman, Phil Labonte, a annoncé un retour aux sources avec l'album "le plus heavy depuis For We Are Many en 2010". Les circonstances tragiques font se dessiner une nouvelle dimension pour Victim Of The New Disease, qui sonne comme un retour au son puissant et à l'origine metalcore du groupe, mais apparaît maintenant comme l'oeuvre ultime du guitariste surdoué Oli. 

all that remains, victim of the new disease, 2018

À la première écoute, que dis-je à la première seconde d'écoute, on comprend qu'avec Victim Of The New Disease, All That Remains n'est pas là pour rigoler : on est attaqué par du heavy, des gros riffs et surtout un growl puissant et ravageur. Dans le morceau d'ouverture, "Fuck Love", qui nous frappe directement en pleine tête, l'aggression vient de partout : du staccato de la batterie de Jason Costa, de la lourdeur des guitares de Mike Martin et du regretté Oli Herbert, du growl impressionnant, jusqu'au cri final exprimant la rage la plus pure. Clairement, il est énervé le Phil ! Dans le même esprit, "Blood I Spill" tape bien et fort : l'attaque est brutale, le cri bestial. Le refrain nu metal se retient en une demi écoute, mais les couplets agressifs, le solo au top et la distorsion des guitares forcent la tête à s'agiter.

Quelle démonstration de scream et growl de la part de Phil Labonte ! Le chant puissant et maîtrisé,  atout indéniable de l'abum, n'est pas sans rappeler le timbre de leur ami Ivan Moody, chanteur de Five Finger Death Punch (que Phil a d'ailleurs eu l'occasion de remplacer en live pendant l'absence thérapeutique d'Ivan). Toute la palette de couleurs vocales y passe, du cri assez haut à l'énorme growl, sans oublier bien sûr les refrains en chant clair avec de belles harmonies avec le bassiste Aaron Patrick, asurant la deuxième voix. Sur la ballade "Tell Me Something", le duo avec le britannique Danny Worsnop (chanteur d'Asking Alexandria) fonctionne plutôt bien, avec une belle complémentarité des chants et un effet hymne fort sympathique.  

Retour au metalcore le plus pur qui soit, c'est indéniable. Intention louable, mais le risque (quasi inévitable) c'est de tomber dans les travers du prévisible. A l'écoute, on retrouve sur certains titres une structure un peu similaire, des refrains (trop ?) propres au chant clair, manquant parfois de mordant ("Broken" , "Misery in Me"), jusqu'à la ballade gentillette "Alone In The Darkness", pas vraiment inoubliable, malgré le chant inspiré. Les Américains ont travaillé cet album chez eux, dans le Massachusetts, aux côtés de leur ami et producteur Dan “DL” Laskiewicz (Unearth, The Acacia Strain) et clairement le job est fait: la production est carrée, efficace, on sent la machine huilée faite pour fabriquer du hit... même si certains morceaux peuvent manquer du côté rugueux et sale entraperçu dans "Fuck Love"

all that remains, victim of the new disease, album 2018, oli herbert

Soyons tout de même réalistes : il y a du solide, de l'expérience et du talent dans ce neuvième album d'All That Remains. Il y a même des pépites, qui s'installent dans la tête et refusent d'en partir. C'est le cas de "Victim Of The New Disease", la dernière piste, qui donne la part belle aux guitares magistrales pour cet hymne heavy un peu rétro. Solo énorme, ruptures de rythme à la fin, un gros growl et un refrain qui met K.O., entre chant clair et cri : une démonstration puissante et rageuse des cinq musiciens. Le plus beau morceau de l'album, "Wasteland", est un pur produit heavy superbement équilibré, avec du shred des guitaristes et une instrumentation puissante mais mélancolique, un refrain mélodique à la fois entraînant et solennel, de méchants growls et une ambiance qui colle parfaitement à l'univers dystopique post-apocalyptique qui apparaît sur l'artwork de l'album et dans la video.

Victim Of The New Disease, c'est du metalcore fort à coup de gros riffs, double blast et refrains chantants vraiment calibrés pour le live. Un peu générique ? Certainement. Efficace et entêtant ? Plutôt. Une chose est sûre, c'est que les promesses sont complètement tenues, puisque All That Remains nous livre un album énergique, colérique et accrocheur qui ravira les fans du genre, qui réclamaient ce retour au heavy originel à corps et à cris. Somme toute, un concentré du meilleur du groupe, au mieux de sa forme, et qui, loin d'imaginer que l'album serait le dernier composé par la formation (Oli étant un membre fondateur), peut maintenant être fier de cet ultime opus.

Liste des pistes :

1. Fuck Love
2. Everything's Wrong
3. Blood I Spill
4. Wasteland
5. Alone In The Darkness
6. Misery In Me
7. Broken
8. Just Tell Me Something
9. I Meant What I Said
10. Victim Of The New Disease

Victim Of The New Disease, sortie le 09/11/18 chez Fearless Records

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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