C'est 4 ans après la sortie de Chasing the Dream que le groupe du mouvement NWOTHM (New Wave Of Traditional Heavy Metal) est de retour ! Les Canadiens de Skull Fist ont sorti le 26 octobre dernier leur nouvel album Way of the Road, via NoiseArt Records, qu'ils sont actuellement en train de défendre en tournée en Europe avec leurs confrères de Striker (qui ont eux aussi sorti leur album à la même date). Avant toute chose, une petite présentation du groupe s'impose !
Créé en 2006 à Toronto, Skull Fist s'inspire des grandes figures du new wave of british heavy metal (NWOBHM pour les intimes) dont les principaux représentants sont Iron Maiden, Judas Priest, Saxon ... ou encore Def Leppard ! Le groupe n'est pas forcément hyper novateur dans ses compositions, mais ils ont su proposer par le passé des morceaux typés speed, critère caractéristique pour faire headbanger ses adeptes.
Qu'en est-il de Way of the Road ?
L'album est composé de neuf morceaux, pour environ 35 minutes de son purement heavy metal, mais pas seulement. On remarque assez rapidement à l'écoute de Way of the Road que Skull Fist a perdu davantage son côté speed pour laisser place à un style beaucoup plus hard rock. On retrouve tout de même des compositions dans la lignée de leurs précédentes galettes, comme le premier single "You Belong To Me" ou encore "I Am a Slave", avec sa session rythmique très entraînante, ses riffs de guitare très heavy et un chant très haut perché. On note toutefois un changement au niveau de la production, notamment le son de basse qui est beaucoup plus présent et qui ronronne davantage, ce qui est plutôt un très bon point.
Malheureusement, l'album comporte beaucoup trop de morceaux dispensables et peine à décoller; les structures sont très similaires d'un morceau à l'autre, le chant de Zach Slaughter est très linéaire et manque d'originalité. L'absence de choeurs enlève aussi une certaine puissance qu'on retrouve fréquemment dans le heavy metal. On a l'impression aussi que certains morceaux ne sont basés que sur le chant, les riffs étant beaucoup plus simplistes pour mettre en valeur le lead vocal, sauf que celui-ci ne convainc pas.
On note toutefois des morceaux comme "Don't Cross Me" ou encore "Better Late Than Never" qui sortent du lot, avec des riffs un peu plus élaborés et une vraie énergie, contrairement à l'horrible "Heart of Rio" ou même le morceau-titre "Way of the Road" qui n'est pas vraiment une composition transcendante, en tout cas pas au point de donner son nom à l'album. "Stay True" cloture ce troisième opus, mais pas vraiment de quoi nous mettre une dernière claque pour au moins finir sur une bonne note : ça sonne comme de la soupe, et c'est très simpliste comme la majorité de l'album, donc aucune surprise mais beaucoup de déception.
Way of the Road est un album très inégal et peu riche en débordements, ceci étant dû à un manque de prise de risque au niveau des structures des morceaux, bien trop similaires, et au chant qui reste dans sa zone de confort pour en devenir linéaire tout du long. On retient quand même quelques passages plutôt intéressants et qui nous donneront très probablement envie d'headbanger en live, mais qui ne convainc pas quant à la qualité de l'album.