Avec Unleashed pas besoin d’intro grandiloquente, pas de bruit de sabres ou de haches qui se croisent, de cranes qui se fendent, pas de drakkars qui débarquent sur des grèves abandonnées. On entre directement dans le vif du sujet, c’est à dire le combat avec « Lead Us Into War » et ses riffs implacables sans parler du solo qui déboule à la vitesse d’une avalanche de neige dans le Kebnekaise en Laponie suédoise.
La voix de Johnny Hedlund est toujours aussi rugueuse. Les mélodies sont infaillibles, il suffit d’écouter celles que l’on retrouve sur « You Will Fall » et son refrain assez facile à retenir mais qui prend directement aux tripes. La recette paraît facile mais ça fonctionne bien. Les solos et les riffs partent dans des duels des plus réussis.
La rythmique n’est pas en reste, en atteste le tempo de « Stand Your Ground » qui ouvre la voie vers la bataille contre les guerriers du Christ Blancs, sans parler de « Gram », encore plus lourd mais toujours aussi cogneur et sa kyrielle de solos.
Dire qu’ils font ça depuis bientôt 30 ans et qu’ils n’ont pas vraiment grimpé les marches du succès comme certains car ils n’ont pas vendu leur âme aux Dieux (scandinaves) du business. Unleashed est en guerre contre le Christ « Terror Christ » (quel solo!) et le titre éponyme « The Hunt For White Christ » où à nouveau le travail sur la rythmique pose les fondations du morceau.
Avec Unleashed, pas besoin de titres à rallonge, ça tourne autour de 4 mn. Anders Schultz nous démontre à nouveau la qualité de sa frappe comme sur « They Rape The Land » à coups de caisses claires d’une efficacité déconcertante ou encore « Open To All The World » où le risque de glissade dans les virages glacés est important.
Ça sent la testostérone sur les riffs de « Vidaurgelmthul » donnant une impression de virilité où le viking qui ne décapite pas sa douzaine de tête à l’heure ne fait plus partie de la bande !
Depuis toujours, avec Unleashed on a l’impression de connaître chaque titre qu’ils utilisent comme une recette de cuisine viking : une poignée de riffs mémorisables instantanément, un soupçon de solos, un émincé de voix sur un coulis de rythmiques guerrières, laisser mijoter 42 minutes et votre album est tout chaud enfin prêt pour la dégustation.
Lionel / Born 666
