Le samedi 2 décembre, Lyon accueillait une des affiches metalcore les plus alléchantes de cette fin d’année au Ninkasi Kao. Avec les américains d’August Burns Red en guise de tête d’affiche, nous avons aussi le droit à leurs compatriotes de Wage War, ainsi que nos beaux locaux de Betraying The Martyrs.
BETRAYING THE MARTYRS
Ce sont Betraying The Martyrs qui ont l’honneur d’entamer cette soirée, sous les yeux des parents de Victor Guillet, leader et chanteur du quintet Français. Comme à leur habitude, les parisiens ne font pas dans la dentelle et enchaînent les titres les plus violents de leur dernier opus en date, The Resilient (2017).
Le public semble ravi d’assister à la prestation du combo et s’en donne à coeur joie dans la fosse, ce qui rend le spectacle assez intéressant et agréable. A plusieurs reprises, Aaron Matts, chanteur guttural, obtient les wall of death qu’il réclame tout en prenant un malin plaisir à observer ce pit agité.
Betraying The Martyrs font bonne sensation en combinant parfaitement la violence et la mélodie de leurs morceaux. Il y a d’ailleurs un excellent équilibre entre le scream de Aaron et le chant de Victor, dont les voix se mêlent à merveille. Le groupe propose un concert carré et maîtrisé de bout en bout duquel nous sortons pleinement satisfaits. Les parisiens terminent leur set avec “Eternal Machine”, un nouveau morceau qui n’annonce que du bon pour la suite de leur carrière.
Setlist :
The Resilient
Lost For Words
Unregistered
Liberate Me Ex Inferis
Life Is Precious
The Great Disillusion
Eternal Machine
WAGE WAR
Au tour des américains de Wage War d’entrer en scène. On reste dans une ambiance similaire à celle instaurée durant Betraying The Martyrs, avec une musique agressive et lourde agrémentée de moments de douceur avec le chant clair de Seth Blake.
Wage War alterne sa setlist entre les morceaux de ses deux albums sortis en 2015 et 2017, ce qui permet de faire un petit tour d’horizon de l’ensemble de son oeuvre. Les rythmiques incisives oscillent entre punk-hardcore et metalcore comme le démontre l’exemple parfait, “Alive”.
La puissance infernale du set proposé par le groupe déferle sur le Ninkasi, qui prend une sacrée claque de qualité et de précision d’exécution depuis le début de la soirée.
Le concert se termine sur “Stitch” aux sonorités très similaires à “Pain” d’Of Mice & Men. Une grosse dose de puissance accompagnée par les très nombreux stage dive des fans qui s’enchaînent à une allure folle. Pas de répit dans la fosse avant d’accueillir les rois de la soirée.
AUGUST BURNS RED
Le dernier passage des américains à Lyon remonte à 2016, au lendemain du Hellfest dans la salle du CCO de Villeurbanne. Aujourd’hui nous les accueillons dans une période plus fraîche qui n’empêche toutefois pas August Burns Red d’enflammer le Ninkasi et son public.
La setlist extrêmement variée qui nous est proposée ce soir contente sûrement une multitude de personnes présentes dans la fosse, cependant le concert perd quelque peu le charme de la tournée précédente, concernant Found In Far Away Places, qui comptait beaucoup plus de ponts mélodiques et folkloriques. Néanmoins l’ambiance reste tout aussi détendue et bon enfant que la dernière fois.
On vous parle de charme en quelque sorte perdu car la composition des morceaux des deux derniers albums permettent un meilleur changement de rythme et d’ambiance que les sorties plus anciennes du groupe, ce qui permettait la mise en place d’une atmosphère propre à August Burns Red que l’on ne retrouvait absolument nulle part ailleurs.
Outre ce petit détail sur lequel on peut se dire “zut”, August Burns Red livre une performance encore une fois incroyable. La guitare lead de JB Brubaker, mélangée aux rythmiques rapides et agressives Brent Rambler et au jeu de batterie de Matt Greiner imposent le style ABR reconnaissable entre mille. Que ce soit sur CD ou en concert, ce groupe reste toujours un des plus fous à écouter et à voir tant ses compositions sont riches et intelligentes. L’ennui n’est jamais de mise ici.
L’ambiance qui règne au sein du Ninkasi Kao rend ce concert très éprouvant. Difficile de suivre toutes les personnes qui montent sur scène pour se jeter dans le public. Tellement difficile qu’un jeune ayant commencé son crowd surf entre deux morceaux est retenu par l’extrêmement aimable Jake Luhrs (chant) qui le fait remonter à côté de lui, “Tu saute quand le morceau commence, et vous, vous avez intérêt de bien le rattraper”. C’est à ce moment que démarre “Dangerous”, tirée de Phantom Anthem, dernière sortie du groupe en 2017.
Le concert continue sur sa lancée en alternant entre les anciens morceaux et ceux de Phantom Anthem et Found In Far Away Places, dont on distingue facilement le changement de style, plus mélodique et technique. Le clou du spectacle arrive avec l’enchaînement de “Ghost”, “Martyr” et “Empire” qui démontrent tout le savoir faire de JB et ses fidèles tongs.
Une fois la pause fraîcheur terminée, le concert reprend pour les trois derniers morceaux, dont un solo de batterie de l’excellent Matt Greiner. Il accompagne sa performance avec des cris qui laissent entrevoir sa joie de se trouver là ce soir. Ce sont “Float” et “White Washed” qui mettent un terme à cette soirée émotionnellement riche avec la participation de ces trois groupes magnifiques.
Merci Sounds Like Hell Productions pour ces soirées toujours plus qualitatives.
Photos : Florentine Pautet.
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