Zealotry – At the Nexus of the Stillborn Worlds

Avec The Last Witness (2016), les Américains de Zealotry avaient su frapper fort pour se faire rapidement un nom dans la scène death metal underground. Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir la suite arriver, tant le quatuor mené par Roman Temin (chant, guitare) est constitué de boulimiques de travail. Avec un artwork sublime, l'emballage donne déjà clairement envie de se pencher sur ce nouvel opus. Et croyez-nous, vous ne serez pas déçus du voyage !

A première vue, pour un néophyte du death metal, la musique de Zealotry n'est pourtant pas des plus abordables. Changements de tempo divers, cassures rythmiques, et surtout riffs dissonants (toutefois moins prononcés que chez Ulcerate ou Gorguts) dominent chaque minute de l'oeuvre. Zealotry officie dans un style labyrinthique où la voix caverneuse de Roman Temin sert de fil d'Ariane à l'auditeur.

Pour autant, certains passages mélodiques permettent de reprendre son souffle (l'interlude au piano "Accursed" judicieusement placé avant "Lethe's Shroud"), tels que ces choeurs emphatiques sur l'intro de "The Sky Bleeds Nightmares" ou le final d' "Irredeemable", longue pièce progressive de plus de dix minutes. Là où The Last Witness était toutefois plus expérimental et progressif (on se souvient de ces très beaux passages au violoncelle ou à la guitare acoustique sur "Silence"), At the Nexus of the Stillborn Worlds est en apparence plus concis. Mais le quatuor mélange à merveille ses influences, passant de passages mid-tempo dissonants (l'introduction de "Primus Venatoris", le riff groovy d'ouverture de "The Hole" ou le pont de "Universal Deceit" à 3:05) à des envolées techniques et mélodiques (écoutez ce solo de basse à 2:20 sur le titre d'ouverture pour vous en convaincre).

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Chaque pièce forme un tout cohérent et solidement construit, pour aboutir au meilleur titre de l'opus, le final "Irredeemable". Ce titre constitue une sorte de montagne-russe pour guitariste, où chaque seconde est parfaitement maîtrisée, jusqu'au très beau solo de guitare de Phil Tougas à 8:04.  Cette pièce, et cet album, ne pourront que séduire les amateurs d'un death metal alambiqué, tortueux et recherché, à la manière de ce que proposent Gorguts, Ulcerate ou encore Karmacipher, tout en gardant une bonne dose d'agressivité et de violence contenue ("Universal Deceit").

Finalement, le seul point de regret concerne l'absence d'éléments judicieusement placés sur l'opus précédent, tels que ces petits ponts mélodiques au violoncelle ou à la guitare acoustique, qui amenaient un contraste au sein des morceaux. Si nous lui préférons donc son prédécesseur, At the Nexus of the Stillborn Worlds est toutefois une excellent opus, où chaque détail a son importance, depuis la pochette, jusqu'à l'écriture minutieuse de chacun des morceaux. Zealotry confirme ainsi tous les espoirs que l'on avait pu placer en eux il y a deux ans et devrait logiquement sortir rapidement du seul cercle des initiés pour séduire le plus grand nombre.

Déjà disponible chez Unspeakable Axe Records

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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