Terror + Deez Nuts + Backtrack + Risk It ! + Worst Doubt au Gibus Live (04/12/18)


Noël était encore loin mais We Care, Sick My Duck et Diskrete music avaient déjà décidé de nous mettre bien, très très bien. Les orgas ont pris d’assaut le Gibus pour la crème de la scène hardcore : Worst Doubt, Risk It !, Backtrack, Deez Nuts et en buche de noël, Terror. Alors oui, Terror revenait à Paris pour le promo de son nouvel album, Total Retaliation, mais ce n’est pas à l’album entier qu’il fallait s’attendre, loin de là, mais à une bonne soirée ou se sont enchaînés les groupes dans un Gibus bondé.

 

Worst Doubt
 

Premier groupe à prendre d’assaut la scène du Gibus, Worst Doubt est parisien et vient distiller son meilleur hardcore. La salle a été ouverte en pleine capacité, et le sold out se fait déjà ressentir. Le public est serré face à la scène et l’ambiance ne prend pas plus de quelques minutes pour grimper. Worst Doubt enchaîne pendant 25 minutes les riffs gras et les breaks lourds. Un pit se créé déjà, une petite dizaine de spectateurs se chauffe face au groupe, sans hésiter à s’emparer du micro.

Le public ne se calme pas au fil des morceaux, au contraire. Il est même difficile à croire que le groupe est le premier d’une affiche de 5. Il n’est que 19h30 et on est déjà en train d’éviter les spin kicks. La soirée va être longue. Au fond de la salle, l’odeur des hot-dog vegan de East Side Burger se répand. Une petite pause agréable avant d’enchaîner.


 

Risk It !


Les allemands de Risk It ! prennent le relais pour une petite demie-heure. On avait déjà eu la chance de les avoir avec Mind Awake et Animal Club lors d’une soirée au Klub en juin. De bons souvenirs et là aussi, on se rappelle d’un public plutôt chaud. Leur hardcore est plus énervé encore que Worst Doubt et le pit le leur rend bien. Pas de fatigue, les allemands recoivent un très bel accueil.

Côté son par contre, on pouvait se dire que Worst Doubt subissait le fait d’être le premier groupe, mais non. Bien sûr, la musique de Risk It ! n’est pas la plus claire et audible en live, mais là, c’est vraiment crade. Il est dur d’entendre la voix se détacher de la bouillie qui sort des instruments.

Le groupe annonce "Cross to bear" comme un "nouveau son", alors qu’il est sorti en 2016, mais qu’importe. Les morceaux joués font leur effet et l’énergie est bien là. Les 30 minutes de Risk It ! se finissent dans la joie et la violence avec circles pits chaotiques sur les derniers morceaux.


 

Backtrack


On part de l’autre côté de l’Atlantique avec Backtrack, directement venu de New York pour retourner un Gibus déjà bouillant. On pensait la salle déjà à sa pleine capacité, mais de plus en plus de monde arrive. Sans surprise, le public offre là aussi un bel accueil au groupe et se jette sur le micro chaque fois que James Vitalo en donne l’occasion. Quelqu’un se permet même de lâcher un couplet entier, sans se faire virer.

Les américains n’étaient pas venus à Paris depuis 2015 et on sent qu’ils étaient attendus. Backtrack joue une belle sélection de ses trois albums et remercie son public à plusieurs reprises. Le son est bien meilleur et on peut enfin entendre autre chose que des breaks saturés, surtout sur le fin du set. Backtrack finit par "Darker Half" et laisse sa place après 40 minutes de son meilleur hardcore.

Deez Nuts
 

Si les autres groupes faisaient plutôt plaisir, Deez Nuts ne fait l’unanimité. Une partie du public profite de la pause pour aller au fumoir et n’en reviendra pas avant le début de Terror. Le groupe n’est pas une bête de scène, mais après toute l’énergie envoyé par Backtrack, un peu de repos ne peut faire que du bien.

Les premiers rangs sont tout de même bien comptacts, ce qui rend le pit plus praticable. Dès les premiers morceaux, "Binge" et "Purgatory", le micro est devenue une propriété publique. Il s’échange sur la scène et comme pour Backtrack, des spectateurs n’hésitent pas à gueuler des couplets entiers. Sur des tubes comme" Stay True", c’est tout le Gibus qui se fait entendre. Entre deux stagedives, un enfant se jette dans le pit et à le droit à un tour entier de la salle en crowdsurf.

JJ Peters, toujours l’air nonchalant, récupère son micro pour dire merci. "On est content d’être là, le line-up est incroyable." Mais le temps passe vite et comme pour les autres groupes, Deez Nuts doit enchaîner presque sans pause. Les très nombreux stagedives mettent à rude épreuve les premiers rangs sur "Band of Brothers".

On pourrait croire le live finit avec cette chanson, mais les américains sortent entre deux titres "Face This On My Own", qui fait complétement retomber l’ambiance. En 13 morceaux, Deez Nuts a livré un bon live, mais une énergie beaucoup moins explosive que les groupes précédents. Ils peuvent remercier le public surexcité de les avoir aidé.

Terror
 

Voici enfin venu Terror. Le groupe est bien applaudi dès le premier pas de Scott Vogel sur scène. Et il y a de quoi, les américains ont joué il y a quelques mois seulement au Petit Bain et ils n’étaient pas loin de faire couler le bateau. On s’attend donc à les voir tout retourner. 

Terror est venu à l’occasion de la sortie de son nouvel album, mais on sait que la setlist n’en sera pas très impactée. Le groupe semble très attaché à ses morceaux habituels. Dommage, car on aurait aimé entendre de la nouveauté. Tant mieux aussi, car l’album n’est pas incroyable, au contraire de "One with the underdogs" ou "Overcome", qui ouvrent le set. "This World Never Wanted Me", le premier single de l’album, tient clairement la route par apport au tube des américains. Le public connaît bien les paroles et est là en nombre pour les crier au groupe.

Scott Vogel se pose pour quelques petits discours. "Une des meilleurs choses dans le hardcore, c’est la danse, mais c’est surtout la communauté, on est ensemble et je vous remercie d’être là." La danse, le Gibus ne s’en prive pas. Les premiers rangs ont tout d’une zone de guerre et il n’y aura pas une seconde sans quelqu’un en l’air ou sur scène.

Il doit bien faire 30-35 degrés devant mais le groupe est toujours imperturbable, en manches longues et hoodie. Après "Live by the code", Terror balance une nouvelle chanson: "Spirit of Sacrifice" qui n’était déjà pas marquante en studio et le verdict est le même en live. L’ambiance retombe un peu, mais juste de quoi se reposer avant les derniers titres. "Keepers of the Faith" clôture traditionnellement le set, le Gibus chante l'intégralité du morceau et l’ambiance est incroyable.

Terror n’aura joué que 45 minutes, c’est court, mais largement suffisant pour tout casser, la scène comme le public. On a déjà hâte de les revoir, probablement dans quelques mois et probablement avec la même setlist. Mais la fête était belle et elle manque déjà.

Photo : Méli photographie © 2018
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