Preuve de la popularité croissante de Shinedown, c'est dans une salle qui affiche complet quelques heures avant le concert que le groupe s'apprête à évoluer, porté par un nouvel album réussi et une fanbase de plus en plus solide en Europe. Malheureusement, un petit problème technique n'a pas permis à notre rédaction d'assister au set de Press To Meco, le premier des trois groupes annoncés ce soir.
Starset
Starset a déjà commencé depuis quelques minutes seulement lorsque nous pouvons enfin accéder à la salle. Et le premier contact visuel est plus que réjouissant, le groupe a extrêmement soigné sa mise en scène, ayant visiblement à cœur des thèmes liés aux nouvelles technologies, et d'une manière plus globale à la science-fiction. Chaque musicien est vétu d'un déguisement d'astronaute, et les effets de lumières ainsi que les écrans aident à nous plonger dans cette ambiance unique.
Côté show, on en prend donc plein la vue, mais qu'en est-il musicalement ? Et bien, tout est très propre, carré, les refrains souvent accrocheurs, et Dustin Bates s'avère être un frontman assez charismatique. Cependant, il est parfois dur de ne pas être cyniques en se disant que cet aspect cinématique et in your face renforcé masque parfois certaines compositions trop évidentes et génériques, quoique collant finalement bien aux thèmes abordés.
La scène du Cabaret sauvage se révèle trop petite pour les sept musiciens, qui gagneraient à évoluer dans un environnement plus large (nul doute que ce doit être le cas aux Etats-Unis). Certaines chansons, à l'instar de "Monster", semblaient très attendues par une partie du public venu pour Starset. Le groupe a donc montré de très belles choses ce soir, et si le propos est parfois trop conventionnel pour nous emballer pleinement, nous ne pouvons qu'applaudir des deux mains cette ambition de proposer quelque chose de scéniquement original. A revoir !
Shinedown
Starset a parfaitement rempli son rôle, puisque la salle est chauffée à blanc au moment où Shinedown s'apprête à son tour à fouler les planches, et la tension palpable. C'est en toute logique avec "Devil", le morceau d'ouverture d'Attention Attention, que Brent Smith et ses comparses font leur entrée sur scène de manière percutante. Le petit dernier sera d'ailleurs plutôt bien représenté, avec cinq morceaux, dont un "Kill Your Conscience" qui a fait son petit effet, repris en choeur par un public captivé.
Pour le reste, Shinedown s'appuie globalement sur des valeurs sures ; enchaîner "Diamond Eyes" et "Cut The Cord" est l'assurance de se mettre la salle dans la poche. Une salle littéralement survoltée et acquise à la cause du quatuor, qui ne faiblira pas tout au long des 1h40. Les ambiances sont variées, entre morceaux heavy, moments plus pop ("State Of My Head", simple mais irrésistible), et accalmies acoustiques.
Show à l'américaine oblige, tout est calibré, millimétré, la puissance et la précision se faisant parfois au détriment de la spontanéité. Ne soyons toutefois pas injustes, puisque le groupe propose musicalement quelques raretés, à l'instar des ballades "Amaryliss" et "45", peu jouées auparavant.
Grand moment d'émotion également sur la reprise de Lynyrd Skynyrd, "Simple Man", durant laquelle le groupe fait monter leur photographe officiel sur scène afin de rendre hommage à son père, décédé il y a peu. Une séquence qui a ému aux larmes l'intéressé, ainsi que certains spectateurs, d'autant que cette reprise, portée notamment par la guitare acoustique de Zach Meyers, est une vraie réussite.
"Sound Of Madness" et "Brilliant" – belle prise de risque de terminer par un titre du nouvel album - achèvent une soirée menée de main de maître de bout en bout. Difficile de ne pas sortir le sourire aux lèvres : Shinedown s'est donné devant 1500 personnes comme il l'aurait fait devant 20.000. Contrairement aux Américains, nous avons la chance de les voir jouer dans des salles à taille humaine. Profitons-en, ça ne durera peut-être pas éternellement !
Setlist :
Devil
Diamond Eyes
Cut The Cord
Kill Your Conscience
I’ll Follow You
Unity
Bully
Get Up
Enemies
State Of My Head
Black Soul
Second Chance
Amaryllis
45
Simple Man (Lynyrd Skynyrd cover)
Sound Of Madness
Brilliant
Photographie : David Poulain (toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe)
