Black Stone Cherry (+ Monster Truck) – Elysée-Montmartre, Paris (03.12.2018)


Il ne fait toujours pas froid dans la capitale, pas pour un début décembre en tout cas. Les nuages menaçants incitent cependant à se trouver un abri, et l'Elysée Montmartre et son affiche alléchante seront parfaits pour cela. Décision difficile quand l'affiche gargantuesque le même soir (Kreator – Hatebreed – Dimmu Borgir – Bloodbath) ravageait l'Olympia (ou pas, c'est selon). Soirée hard rock donc, et on commence en douceur avec les Canadiens de Monster Truck, une heure après l'ouverture des portes.

Monster Truck
 

Si la soirée proposée en face était (trop) éclectique en terme de styles, Monster Truck est une entrée en matière parfaite avant Black Stone Cherry. Le style vintage et sautillant bourré de mélodies du quatuor se présente sous les meilleurs auspices, et la salle déjà bien remplie et bruyante annonce que le groupe est finalement plus qu'attendu. C'est donc pour 45 minutes de show que le groupe entre en scène en tenue de combat : torse nu, béret, veste délabrée et grosse barbe sont de rigueur !

La force de Monster Truck réside dans les gros riffs aérés grâce à un fond d'orgue Hammond, mis en relief par des airs de refrains entêtants. Et tout est réuni ce soir pour transformer l'essai posé par le dernier album: une troupe très en forme, un chanteur au top et un très très gros son ! Rares sont les premières parties à pouvoir sonner aussi bien : guitare bien grasse et pas trop en avant, basse perçante, batterie chargée de graves... Tout va bien pour les oreilles, et pour les yeux aussi.

Car la bande sait tenir la scène malgré un chanteur bassiste forcé de rester au micro. Chacun assume son rôle avec beaucoup d'envie et d'énergie, si bien qu'il y a des détails à regarder partout. Coté setlist, le groupe se permet de varier les plaisirs en présentant son nouvel album, des incontournables comme ''The Lion'' ou ''Why Are You Not Rocking ?'' et même la ballade très bluesy ''For The Sun'' au milieu du set, histoire de reposer la foule, ce que permet vraiment un set de 45 minutes. Et la formule fonctionne à merveille, la salle se prend au jeu avec pas mal de fans présents qui chauffent les premiers rangs, et presque le sentiment d'avoir assisté à un set complet malgré le statut de première partie. A retrouver pour quelques dates en 2019 autour de Paris !

Setlist :
Why Are You Not Rocking?
True Rocker
Don't Tell Me How to Live
Old Train
Evolution
Denim Danger
For the Sun
Devil Don't Care
Sweet Mountain River
The Lion

Black Stone Cherry
 

Enfin un passage en France pour le quatuor américain ! La précédente tournée prévue ayant été annulée, on est plus qu'impatient de revoir enfin le groupe sur des planches françaises. L'Elysée Montmartre est un cadre parfait, assez intimiste malgré tout, et le son pendant le passage de Monster Truck est un bon présage. Arrivée de la bande sur un petit bout d'Aerosmith, chapeaux lunettes de soleil et décor kitschouille à base de drapés bariolés, hormis le magnifique artwork du dernier album en fond. Et c'est parti pour presque deux heures de rock à papa !
 


Bonheur d'entrée, le son est ample, puissant, et personne n'est mis de côté. La basse comme sur album perce en toutes circonstances et les guitares se complètent, avec peut-être un léger manque sur la guitare de Chris. On profite tout de même avec bonheur des envolées blues du duo de guitares qui se répondent comme jamais, avec une variété de sons et une collection de guitares assez folle suivant les titres. Les morceaux les plus énergiques sonnent comme sur album, avec un leader très en voix que rien ne perturbe. Et il vaut mieux pour lui, car le monsieur va devoir se battre avec son matériel.
 


Quelques titres se passent lorsque la guitare de Chris disparaît totalement du mix. Les techniciens s'affairent puis se mettent à courir dans tous les sens. Visiblement agacé de finir le titre sans guitare, il ne faillira pourtant pas d'une note au chant malgré le monde un peu en panique autour de lui, échangeant ses câbles et pédaliers. Le reste du groupe comblera par de petites impros avant de jouer ''Stay'' à une seule guitare, bousculant la setlist prévue, à la place de ''My Last Breath''. Il faudra un bon quart d'heure de flottement avant que la situation ne revienne à la normale. Le gros intermède bluesy solo de batterie – reprise de Willie Dixon ''I'm Your Hoochie Coochie Man'' sera un petit point noir de la setlist, soit une bonne vingtaine de minutes plus posée et centrée sur des solos de guitare moins efficaces que les titres accrocheurs du répertoire du groupe.
 


Car pour tout le reste, Black Stone Cherry délivre un set tout bonnement parfait. Tout le monde se donne à fond, court et saute sans jamais passer une note à côté. Si Ben Wells à la guitare et Jon Lawhon à la basse alternent souvent leurs places et approchent les premiers rangs sans peur, c'est à la batterie que le plus sportif de tous prend son pied. Comme à son habitude, John Fred Young  ravage son kit sans aucune finesse, dans un déferlement de sueur et de descentes de toms endiablées. A tel point qu'on se demande vraiment comment le trio arrive à se caler convenablement. Et si sur des lives précédents, la batterie était souvent en décalage sans aucune retenue, ce soir là l'ensemble sonne cohérent et groove parfaitement.
 


Côté setlist, le groupe a choisi les titres les plus efficaces avec un trio ''Lonely Train'' – ''Blame It'' – ''White Thrash'' complètement fou, électrisant la fosse à la sortie de leur long intermède tranquille. Pas de rappel devant le retard accumulé, mais pas de titre enlevé pour autant : le final ''Family Tree'' et ''Peace is Free'', ou Chris invite la fosse à se donner la main sur les mélodies un peu mielleuses fait son petit effet en fin de concert.
 


Et voilà comment terminer un concert avec la banane : un son parfait, deux heures de show efficace malgré les soucis techniques, une proximité chaleureuse et une première partie qui collait sans décalage. Une bonne dose de hard rock qu'on ne devrait pas re-croiser avant un bon bout de temps, le combo du Kentucky étant assez rare en France malheureusement.

Setlist :
Burnin'
Me and Mary Jane
Rain Wizard
Bad Habit
Like I Roll
Stay
Cheaper to Drink Alone
James Brown
Things My Father Said
Ain't Nobody
In My Blood
Blind Man
Drum Solo
I'm Your Hoochie Coochie Man (Willie Dixon cover)
Lonely Train
Blame It on the Boom Boom
White Trash Millionaire
Family Tree
Peace Is Free

Crédit photo: Clara Griot,
Utilisation interdite sans accord du photographe.



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