Un Cabaret Sauvage pas vraiment plein en 2016 et voila que moins de trois ans plus tard, Architects fait presque sold-out dans la mythique salle qu'est L'Olympia ! Il est impressionnant de mesurer la hausse de popularité du groupe dans notre contrée qui auparavant faisait pâle figure face au reste de l'Europe. Et c'est donc avec une joie non dissimulée que nous entrons dans l'arène pour une soirée qui s'annonce dantesque. Accompagné par les Australiens de Polaris ainsi que les Américains de Beartooth, Architects nous a préparé un show unique.
POLARIS
Polaris, c'est un peu la grosse sensation du metalcore australien ces derniers temps pour un groupe qui nous fait penser dans la démarche à un Parkway Drive des débuts. Ils n'ont clairement pas réinventé le genre mais ils font à la perfection, ce que la vaste majorité des groupes américains tentent de faire depuis des années sans y parvenir. Alternant chant crié sur les couplets avec dans la majorité des refrains en chant clair, voici la recette de Polaris.
Ce soir le combo va mettre l'accent sur son premier opus, The Mortal Coil, à travers simpement six pépites de cet album. On commence les hostilités avec "The Remedy" qui est un condensé de tout ce qui fait la qualité du groupe, un frontman qui en impose, des riffs de guitares qui vous collent à la tête et une capacité à produire des vraies mélodies. Le public ne s'y trompe pas et réserve un super accueil au combo qui signe ici pourtant son premier vrai concert parisien (le premier ayant eu lieu à Savigny-le-Temple dans le cadre du Never Say Die en 2017), la fosse bouge et on a même le droit à un wall of death qui fera presque toute la longueur de la salle !
Après un "Consume" dévastateur, c'est avec le dernier single en date de son premier album, "Lucid", que Polaris termine de chauffer plus que correctement le public parisien. Gageons que le groupe bénéficiera d'un accueil attendu lors de son premier concert en tête d'affiche de la capitale.
Setlist:
The Remedy
Casualty
Dusk To Day
Crooked Path
Consume
Lucid
BEARTOOTH
Caleb Shomo et sa bande aiment beaucoup Paris et Paris le leur rend bien. Six mois après un passage à Petit Bain dans le cadre d'une tournée des festivals, c'est ici dans le rôle de la première partie que nous accueillons le quintette de l'Ohio !
Beartooth est là pour défendre son dernier album en date, Disease, mais n'en oublie pas ses plus gros tubes pour autant. On commence le set avec le tubesque "Bad Listener" qui fait sauter la fosse de L'Olympia en rythme et dans la bonne humeur pour enchaîner sur deux titres du précédent album, "Aggressive" et "Hated". Le punk hardcore du combo s'est un peu adouci sur ce dernier opus pour prendre un virage rock qui n'en demeure pas moins intéressant. C'est toujours fun de pogoter sur "The Lines" et "Body Bag" mais c'est bien de voir à quel point le frontman a fait des progrès en terme d'écriture et de chant.
Ainsi "Manipulation" et "You Never Know" par exemple nous montrent une nouvelle facette appréciable en studio et qui passe haut la main l'épreuve de la scène. S'il y a quelqu'un qui nous impressionne toujours autant à chaque fois c'est bien Connor Dennis derrière ses fûts. Beartooth étant un one-man band en studio, le batteur en rajoute un peu sur scène et démontre une énergie débordante. Son drum solo a au moins le mérite de ne pas verser trop dans la surenchère technique pour se concentrer sur le feeling !
C'est avec le titre éponyme de sa dernière offrande que Beartooth se retire de la scène pour laisser la place aux héros de la soirée.
Setlist:
Bad Listener
Aggressive
Hated
The Lines
Drum Solo
Manipulation
You Never Know
In Between
Body Bag
Disease
ARCHITECTS
Architects joue ce soir le plus gros concert de sa carrière dans notre pays mais au final c'est aussi un des plus petits concerts de la tournée en terme de taille de salle comme de nombre de spectateurs. L'Olympia est la plus grande des petites salles de Paris et derrière le fossé est énorme pour arriver à remplir un Zénith même en petite capacité, c'est déjà une belle consécration pour le groupe mais aussi un signe que le metalcore n'est définitivement pas mort quand on voit les salles remplies par Architects, While She Sleeps et Parkway Drive.
Si vous êtes fans de l'époque Hollow Crown/Daybreaker, ce concert ne sera malheureusement pas pour vous car à part "These Colours Don't Run", l'entièreté de la setlist s'oriente autour des trois derniers albums en date du combo et plus particulièrement quand même sur la doublette All Our Gods Have Abandoned Us - Holy Hell. C'est d'ailleurs avec le tout premier titre de cet album, "Death Is Not Defeat" que le combo rentre sur scène sous une pluie de stroboscope et une danse incessante des lumières présentes. On en prend déjà pleins les yeux grâce donc aux lumières mais aussi à deux rétroprojecteurs qui diffusent des images pendant toute la durée du concert afin d'appuyer le propos de la chanson.
Pour cette tournée, Ali Dean (basse) et Dan Searle (batterie) sont perchés à deux mètres du sol sur une plateforme laissant leurs trois compères le privilège d'un grand espace devant. Si les guitaristes bougent au final assez peu, c'est une autre histoire pour Sam Carter (chant) qui arpente la scène avec aisance souriant de tout son être quand il voit à quel point le public parisien est en forme et se donne à fond dans la fosse. Si vous n'avez jamais mis les pieds à L'Olympia dans cette configuration vous ne savez donc pas que le sol est un véritable trampoline qui a dû avoir raison d'un petit nombre de chevilles durant l'ensemble de la soirée.
Les morceaux de Holy Hell passent sans hésitation aucune l'épreuve du live et c'est avec joie que l'on reprend en choeur les paroles du titre éponyme ou un peu plus tard de l'excellent "Mortal After All". Il faut aussi dire que nous sommes bien aidés par un son plutôt bon au milieu de la fosse, ce qui ne fut pas le cas pour les gens présents sur les côtés, qui permet à chacun d'entendre tous les éléments qui font de la musique d'Architects une musique singulière.
Qui dit metalcore dit bien sûr breakdown et la musique du combo de Brighton n'en manque pas, presque tous plus violents les uns que les autres. Entre "Royal Beggars", "These Colours Don't Run" ou "Hereafter", les amateurs en auront eu pour leur argent ce soir. Le metalcore n'est pas que violence et gros riffs, Architects nous le montre ce soir en jouant des titres mettant en avant le chant clair de Sam Carter et en sortant de sa besace l'excellent "A Wasted Hymn", petite pépite de Holy Hell.
En guise de rappel le groupe nous offre un tiers de "Memento Mori", le dernier titre de AOGHS, avant de finir sur les deux classiques "Gone With The Wind" qui voit apparaître le logo représentant un coeur et les lettres T//S pour la légende Tom Searle, puis "Doomsday" en titre final.
Malgré l'absence de la pyrotechnie, Architects aura offert un véritable spectacle au public parisien et on sort aux anges de L'Olympia avec déjà l'impatience de revoir le groupe. Un peu de patience, le Hellfest se rapproche...
Setlist:
Death Is Not Defeat
Modern Misery
Nihilist
Broken Cross
Holy Hell
Royal Beggars
Gravedigger
Mortal After All
Downfall
Naysayer
These Colours Don't Run
A Match Made in Heaven
Hereafter
A Wasted Hymn
Encore:
Memento Mori (middle section only)
Gone With the Wind
Doomsday
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