Un an après un concert surprise et intimiste aux Etoiles pour les dix ans de Horizons et surtout après une année 2018 qui aura vu le groupe tout détruire sur la Mainstage du Hellfest, c'est avec une impatience non-dissimulée que l'on accueille Parkway Drive sur la scène de L'Olympia ce soir à Paris ! Accompagnée par Killswitch Engage et Thy Art Is Murder, la troupe de Byron Bay va donner ce soir le plus gros concert de sa carrière en salle dans l'Hexagone.
THY ART IS MURDER
La fosse est encore assez peu remplie quand Thy Art Is Murder prend possession de la scène. C'est une habitude de retrouver les compères australiens de Parkway Drive en première partie, ils étaient déjà là pour la tournée IRE à La Cigale en 2016 et plus récemment à Lyon en juin 2018. C'est pourtant une surprise pour une grande majorité des fans de Parkway Drive à nos côtés qui semblent surpris par les cris gutturaux de CJ McMahon et les breakdowns venus tout droit des enfers.
Pas de prise de risque pour le groupe sur cette place de première partie, ça joue les classiques en balançant "The Purest Strain Of Hate" dès le deuxième morceaux, ce qui donne naissance aux premiers moshs de la soirée dans la fosse. Le son n'est vraiment pas excellent, pas aidé par le fait que CJ ne fait absolument aucun effort pour articuler un peu sur les couplets, mais ce qui compte, c'est de pouvoir chanter en chœur les refrains, nous direz-vous.
Entre un "Holy War" toujours aussi surpuissant et un "Reign of Darkness" qui reçoit les acclamations, le frontman ne peut pas s'empêcher de balancer un petit "chatte" ou de parler du PSG comme à son habitude quand il est en France. Les femmes françaises et le football français, on connait maintenant les deux péchés mignons qui hantent CJ.
Après un "Puppet Master" dévastateur, Thy Art Is Murder laisse sa place à Killswitch Engage.
Setlist:
Dear Desolation
The Purest Strain of Hate
Holy War
Reign of Darkness
The Son of Misery
Puppet Master
KILLSWITCH ENGAGE
Six ans, c'est le temps qu'aura mis Killswitch Engage à revenir en France entre deux dates en salle. En 2013 le groupe était venu au Trabendo pour la tournée Disarm The Descent, et les deux seules apparitions depuis avaient eu lieu au Hellfest (2016 puis 2018). Autant dire que le groupe était fortement attendu par sa communauté de fans et sans doute aussi par certains fans de Parkway Drive.
En parlant de Disarm The Descent, ce ne sont pas moins de quatre morceaux de cet opus qui seront joués ce soir, plus un florilège de tubes anciens ("The End of Heartache" ou "My Last Serenade") et plus récents comme le duo "Strength of the Mind" - "Hate by Design" du dernier album en date. Le public prend son pied et il n'est pas rare de voir des trentenaires hurler avec passion et émotion les paroles des plus grands titres du combo.
Sur scène, Jesse Leach (chant) maîtrise son sujet tandis que Adam D. (guitare) offre une chorégraphie de petits sauts digne d'un cabri. La recette du combo est bien léchée et il est impossible de nier l'impact du groupe sur la scène metalcore actuel comme sur Parkway Drive (Killing With A Smile et Horizons ont d'ailleurs tous deux été produits par Dutkiewicz). Cependant cette recette ne prend pas sur nous ce soir, confirmation scénique de l'ennui vécu en expérience studio. Tant mieux pour les fans présents et tant pis pour nous au final !
Après une cinquantaine de minutes, Killswitch Engage termine sa prestation sur "In Due Time" et promet de revenir très bientôt, peut-être en headline cette fois ?
Setlist:
Strength of the Mind
The End of Heartache
Beyond the Flames
My Curse
Rose of Sharyn
Daylight Dies
Hate by Design
Always
My Last Serenade
The New Awakening
In Due Time
PARKWAY DRIVE
La fosse de L'Olympia est pleine à craquer. On sent fortement que des personnes avec des billets gradins sont descendus pour profiter des héros de la soirée tant il est difficile de se mouvoir. L'attente est longuette avant l'entrée en scène du combo mais dès que les lumières s'éteignent, la salle se réveille comme un seul homme, d'autant plus que le groupe fait la belle surprise aux spectateurs de rentrer par le fond de la salle. La traversée de la fosse se fait sous les acclamations du public et emmène directement sur le premier titre de la soirée, "Wishing Wells".
Comme pour Architects quelques jours plus tôt, qui dit concert à L'Olympia dit scénographie plus limitée. Pas de pyrotechnie ce soir, à part un tout petit peu sur "Crushed", et c'est dommage tant les images du reste de la tournée donnaient sacrément envie. Mais il est déjà réjouissant de voir Parkway Drive passer un cap et remplir une salle aussi mythique et aussi grande alors qu'ils jouaient au Cabaret Sauvage en 2014. Prochaine étape, le Zénith petite configuration ?
Pour cette tournée en promotion de Reverence, le combo met fortement à l'honneur son dernier opus puisque ce sont pas moins de sept morceaux sur les seize de la setlist qui en découlent. Au final, pas grand chose à se mettre sous la dent pour le fan de la première heure avec seulement quatre titres antérieurs à IRE mais Parkway Drive est déjà passé tellement de fois dans notre contrée que le public a déjà pu entendre ses titres à des dizaines de reprises. Le combo est fier de sa dernière offrande tout en étant confiant dans la direction musicale prise, on ne pourra pas leur en vouloir.
Le changement de public en quelques années est asse impressionnant à voir, les fans lambdas de metalcore sont maintenant rejoints par des metalleux plus classiques et cela se ressent dans la fosse qui ressemble plus à celle d'un concert de metal que celle d'un concert de hardcore. C'est moins fun, les gens n'ont pas l'air de savoir quoi faire au milieu des mosheurs mais le public passe quand même un bon moment. Et puis entendre une fosse hurler le mot "Carrion", chanter les notes de guitare composant l'introduction de "Wild Eyes" ou se lancer dans un circle-pit sur "Karma", ça offre tout de suite une cohésion certaine.
Petite surprise après "Dedicated" puisque ce sont quatre musiciennes (trois violonistes et une violoncelliste) qui prennent place sur scène afin d'accompagner le groupe sur "Writings on the Wall" et la pépite "Shadow Boxing". L'ajout des instruments offre une dimension grandiloquente à la musique de Parkway Drive et c'est un moment fort du concert. La violoncelliste sera de retour quelques minutes plus tard en duo avec Winston McCall pour interpréter le poignant "The Colour of Leaving".
Après quelques instants dans le noir complet et sous les applaudissements du public, Parkway Drive revient sur scène pour asséner les habituels "Crushed" et "Bottom Feeder" qui finissent de terrasser les dernières forces du public parisien ce soir. De notre côté, nous rentrons avec une contusion à la cage thoracique, signe que la fosse aura été sportive ce soir et que se défouler sur la musique du combo le plus cool de la Terre, ça donne toujours autant le sourire.
Setlist:
Wishing Wells
Prey
Carrion
Vice Grip
Karma
Cemetery Bloom
The Void
Idols and Anchors
Dedicated
Writings on the Wall (String quartet onstage)
Shadow Boxing (String quartet onstage)
Wild Eyes
Chronos
The Colour of Leaving (Winston + Cellist)
Encore:
Crushed
Bottom Feeder
Crédit photo: Justine Cadet
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