Entretien avec Bobby Blitz de Overkill

Cette année, on retrouve Overkill avec un nouvel album, du nom de The Wings of War, succédant à The Grinding Wheel, sorti le 22 février dernier. Dans ce cadre, nous avons pu nous entretenir avec son leader, Bobby Blitz, qui se confie au sujet du groupe et de ce nouvel album, notamment avec l’arrivée de Jason Bittner à la batterie.

Quel est votre état d'esprit actuel, quelques mois avant la sortie de The Wings of War

Je me sens très excité, on s’est beaucoup investi dans ce projet, entre la production, l'écriture des morceaux, les sessions avec tous les autres membres du groupe ... jusqu'à ce que nous arrivions à retranscrire notre vision des morceaux en faisant en sorte que le résultat s'améliore constamment, et qu'on puisse, après de nombreux mois, obtenir quelque chose qui se rapproche de l'album qu'on souhaitait. Et au final, on est très satisfait du résultat obtenu, on accepte qu'il s'agisse d'un nouveau cran dans la carrière d'Overkill et nous avons hâte de savoir ce que nos fans en penseront à sa sortie.

Ce nouvel album est votre dix-neuvième depuis votre création en 1980. Comment arrivez-vous encore à produire des morceaux aussi géniaux après presque 40 ans de carrière ?

Je pense qu'un groupe doit se lancer des challenges tout au long de sa carrière, et s'intéresser à tout ce qui se produit autour de soi. Même si Overkill reste Overkill, c'est toujours excitant d'être dans le groupe car on peut noter différentes nuances, et une nouvelle alchimie, en particulier sur ce nouvel album, puisque nous avons un nouveau batteur. Il a changé l'équilibre qu'on avait auparavant, et on a donc tous dû s'adapter pour créer une nouvelle alchimie qui fonctionne. Je pense que pour réussir il faut toujours changer quelque chose dans sa musique sans perdre son identité, pour proposer des contenus plus intéressants. 

Pourquoi s'appelle-t-il The Wings of War ?

C'est comme pour une peinture que l'on fait en premier, et à laquelle on ne donne un nom qu'après l'avoir finie. Il y a même de nombreux peintres qui ne donnent pas de nom à leur œuvre, ils la peignent juste et l'admirent. Concernant l'album, nous avons eu l'artwork en premier, nous recherchions quelque chose qui nous ressemble, quelque chose de nouveau, de "metal", tout en restant dans notre univers. C'est notre ami Travis Smith qui nous a envoyé cet artwork. Il n'avait jamais fait ce genre de choses auparavant, et ça nous a plu tout de suite. En le voyant, c'est là qu'on a décidé de lui donner ce nom. Je me souviens, nous étions au bureau, j'étais assis, comme à une réunion, et j'ai dit "Hum The Wings of War, je pense que ouais ça marche" (rires). C’est comme la poule et l’œuf, on ne sait pas qui est arrivé en premier. 

A l'écoute, et on sent que vous avez retrouvé certaines racines. Avez-vous changé quelque chose dans la procédure de composition, la production, ... ou autre chose, par rapport à vos récents albums ?

Je pense que le principal changement qu'il y ait eu pour ce nouvel album vient essentiellement de l'arrivée de notre nouveau batteur, à qui nous avons laissé les mains libres pour jouer ce qu’il avait en tête afin qu’on s’adapte à son jeu.  Lorsqu'on a commencé à faire les démos, on était déjà excité de voir ce que ça allait rendre au niveau de la batterie. Il a joué, et le gars m’a juste impressionné ! Et c’est à partir de ce moment-là que le changement est arrivé. Avec le reste du groupe, on a commencé à travailler pour que le tout sonne le mieux possible, notamment au niveau de la guitare et des mélodies du chant. Je pense que ce changement a vraiment contribué à la progression du groupe, et lorsqu’on compare cet album au précédent on sent ce changement et c’est vraiment excitant. Une nouvelle page se tourne pour nous.

Il y a des nombreuses compositions variées et entraînantes dans ce nouvel album. Quel en est votre morceau préféré ?

C'est comme si tu me demandais lequel de mes enfants je préfère ! (rires) Il y a plusieurs morceaux que j'apprécie vraiment, comme "Head of a Pin" qui, pour moi, est vraiment spécial et qui est le morceau le plus dur à jouer, on a mis plusieurs mois à le composer et à l'enregistrer. Et si je dois citer un second morceau je choisirais "Distorsion" car il sonne à la fois comme du vieux Overkill, mais comporte quand même quelque chose de nouveau et j'aime avoir ce sentiment quand je l'interprète.

L'introduction de "Last Man Standing" débute l'album de façon magistrale. Pouvez-nous en dire plus à propos de cette intro? je suppose que vous débuterez vos futurs concerts par ce morceau...

Lorsqu’on a écrit ce morceau on a su tout de suite que ce serait celui qui ouvrirait l’album. Les mélodies et les riffs sont vraiment entraînants, et c’est un morceau en adéquation avec notre fonctionnement, qui est de proposer des titres modernes et inscrits dans notre présent. Celui-ci est un bon exemple du type de morceau qu’on peut produire aujourd’hui. Evidemment, nos concerts débuteront par ce titre, et nous en jouerons au moins cinq de l’album à nos futurs shows, dans la même démarche qui est de rester ancré dans le présent et proposer de nouveaux contenus. (Ndlr : le single "Last Man Standing" est sorti le surlendemain de l'interview)

En parlant de concerts, le prochain en France aura lieu le 20 mars 2019 à Paris. Que pensez-vous du public français ?

De mon expérience de la scène, peu importe pour moi si le public est allemand, américain, canadien, sud-américain, asiatique, … ce qui compte c’est l’énergie dégagée, et aujourd’hui lorsqu’on joue j’ai l’impression d’être comme à la maison : les gens nous connaissent et ça fait plaisir. Maintenant, lorsqu’un concert commence, peu importe que le public soit français ou d’ailleurs tant que tout le monde passe un super moment, ce qui est le cas pour nous. Par contre, j’adore visiter les pays dans lesquels nous nous produisons. Notamment en France, j’y suis allé avec ma femme et c’est un pays qu’on apprécie beaucoup ! 

A propos de votre dernier album live (Ndlr : Live in Overhausen), pourquoi avez-vous choisi de célébrer l'anniversaire de Feel the Fire (1985) et Horrorscope (1991) en même temps ?

Tout d’abord parce qu’on aime beaucoup ces albums, et on ne voulait pas faire deux lives différents pour fêter un à un les albums. Ensuite parce que nous avons un contrat avec Nuclear Blast qui voulait qu’on fasse un DVD, et il me semble que la réunion pour en discuter a duré environ 10 minutes. A la fin on a pris cette décision, « célébrer deux albums à la fois c’est bien meilleur qu’un seul », tout simplement !

Est-ce possible que vous enregistriez un autre album live pour célébrer l'anniversaire de votre fameux album The Years of Decay (1989) ? Je peux même vous suggérer un nom : Thirty Years of Decay !

(rires) Ca serait parfait comme nom ! L’idée est sympa, après, ma fierté dans ce groupe c’est de voir qu’on évolue de jour en jour ; en effet, The Years of Decay fut un grand succès pour notre carrière et nous a permis d’accomplir beaucoup de choses, mais je préfère rester concentré sur le présent. En plus de ça, s’il faut célébrer tous les albums, d’année en année … je préfère me focaliser sur la composition de nouveaux morceaux.

Que va-t-il se passer après la sortie de The Wings of War ? Pouvons-nous s'attendre à la sortie d'un vingtième album prochainement ?

Bien évidemment nous avons une tournée prévue à partir de mars en Europe puis partout dans le monde, nous allons aussi faire quelques festivals cet été, et nous sommes en train de travailler sur une seconde tournée en Europe et aux Etats-Unis. Pour un vingtième album, hum, je pense qu’on va en rester à dix-neuf c’est très bien comme ça (rires). Nous verrons sur le moment, pour l’instant nous restons concentrés sur la sortie de l’album et les tournées, ça ne sert à rien de se précipiter et de se dire « okay on fait un album » on n'a jamais procédé ainsi et nous ne changerons pas notre politique à ce niveau.



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