Pour débuter l’année 2019, le groupe de glam metal Steel Panther a entamé sa tournée Sunset Strip Live en Europe en agrémentant son répertoire de reprises des formations des 80 qui l'ont inspiré. Les Californiens sont très bien accompagnés pendant ce tour : le DJ Matt Stocks ainsi que le guitariste virtuose Gus G se chargent de la première partie de la soirée. Tout ce beau monde se retrouve sur la date parisienne qui a lieu au Bataclan, dans une ambiance complètement folle.
DJ Matt Stocks
Peu de temps après l’ouverture des portes, le disc-jokey (ça se dit encore ?) apparaît sur le coté gauche de la scène et met des sons dans l’ambiance du Sunset Strip, pour nous faire voyager directement à Los Angeles dans les années 80, lorsque le glam metal était à son apogée. Habillé comme Wayne dans le cultissime Wayne’s World, Matt Stocks remplit sa mission en proposant de bons vieux classiques tels que Bon Jovi, Scorpions, Van Halen, Ratt, … De quoi faire chanter et danser le public en attendant les concerts. Le DJ intervient juste avant le show de Gus G, et sera de retour avant la tête d’affiche de la soirée. Il passera notamment notamment le très fameux « Bohemian Rhapsody », qui permettra au public de chanter en chœur les paroles et de se défouler sur la partie headbang de ce légendaire single, à l’instar de Wayne et ses potes dans la Gart-mobile.
Gus G
Sans transition, Matt Stocks annonce la première partie de la soirée qui n’est nulle autre que le guitariste de Firewind, mais aussi anciennement d’Ozzy Osbourne, Gus G ! Il présente ce soir son projet solo, accompagné de ses deux acolytes : Dennis Ward au chant/basse et Will Hunt à la batterie. Le groupe débute avec le morceau instrumental « Fearless », le titre éponyme du dernier album du guitariste, qui sera quasi exclusivement interprété ce soir par le groupe : « Mr Manson », « Don’t Tread On Me », « Letting Go », « Thrill of the Chase » et la surprenante reprise de Dire Straits, « Money For Nothing ».
Le power trio fonctionne très bien, Gus G nous délivre des solos impressionnants sur chaque morceau, le public est réceptif et lui-même assure son rôle de leader. Il admet en riant qu’il est le second guitariste de la soirée après celui de Steel Panther, Satchel, et partage ses connaissances linguistiques en lâchant un « déshabillez-vous » et « suce ma b*te » : c’est du propre ! Le concert se clôt sur le titre « I Am The Fire » que le groupe fait un peu traîner, et sur lequel Gus G balance un magnifique solo, positionnant sa guitare derrière sa tête. Ainsi s'achève ce beau concert qui a convaincu le public, fin prêt pour la tête d’affiche de la soirée.
Tracklist :
Fearless
Burn
Mr. Manson
Don't Tread on Me
Letting Go
Money for Nothing
Force Majeure
Thrill of the Chase
I Am the Fire
Steel Panther
Nous y voilà ! Sur la musique de Van Halen « Everybody Wants Some !! », le batteur Stix Zadinia rejoint son instrument et est largement acclamé par la foule, avant d’être suivi par ses trois acolytes afin de débuter le morceau « Eyes of a Panther », terriblement efficace pour lancer les hostilités. Le groupe est très en forme et reste fidèle à lui-même en gardant les mêmes délires scéniques, avec un son très agréable. Steel Panther s’empare de la salle et Satchel (guitare) présente chacun des membres du groupe, dont Lexxi Foxxx qui ressort tout juste de sa « cure sexuelle », et qui se mire entre chaque morceau, comme toujours.
A chaque concert, le groupe aime beaucoup parler de sujets coquins, sur le ton de l’humour bien évidemment, sous forme de sketchs très rigolos qui donnent l’impression d’avoir affaire à des adolescents pervers. Ceux qui comprennent l’anglais se marrent bien, mais le groupe pourrait s’en dispenser et remplacer ces mises en scène par des morceaux. Ceci dit, c’est aussi ce qui fait la réputation de Steel Panther, alors le public tend les oreilles et rigole à ses blagues salaces.
Comme les spectateurs sont aussi là pour se prendre une bonne grosse dose de rock n’ roll, ils ne loupent pas une minute du show pour s’éclater sur les titres du groupe tels que « Fat Girl », « Poontang Boomerang », ou bien « Asian Hooker ». Sur ce titre, Steel Panther fait monter une demoiselle d’origine asiatique, que Michael Starr essaiera de charmer durant tout le morceau, en vain, jusqu’à lui offrir le précieux sésame tant convoité par les groupies de Steel Panther : le backstage pass.
Cet événement a ceci d'exceptionnel que les Californiens proposent des reprises des groupes emblématiques du glam metal afin de faire revivre pour une soirée le Sunset Strip. Ils rendent donc hommage tout d’abord au groupe qui les a le plus influencés, Van Halen, dont Michael Starr est le sosie vocal, et s’en vante ! Steel Panther débute avec un court extrait de « You Really Got Me » (à l’origine des Kinks, mais repris par Van Halen plus tard) puis enchaîne avec l’hymne du Stade Vélodrome, le célèbre « Jump » qui voit le public sauter et danser, dans une ambiance complètement folle. Celle-ci atteindra son apogée lors de la reprise de l’excellent titre de Mötley Crüe « Kickstart My Heart » sur lequel le chanteur simule une virée en moto sur le Sunset Strip, accompagné de Lexxi Foxxx, et de la guitare de Satchel, mimant le bruit d’un moteur comme dans l’introduction de ce classique. Même trente ans plus tard, le titre rend la foule hystérique.
L’ambiance est chaleureuse, le groupe s’éclate, mais c’est sans compter les petits problèmes techniques du micro de Michael Starr qui doit se retirer de scène … avant de revenir grimé en Ozzy Osbourne pour le morceau « Crazy Train ». C'est un pur moment de plaisir, d'autant que le chanteur imite parfaitement le prince des ténèbres, que ce soit dans sa voix ou dans ses gestuelles. Car oui, lors de cette tournée, Steel Panther rend hommage aux artistes du heavy metal des 80’s, mais il apprécie aussi de s’en moquer, comme durant le passage où Stix fait de la batterie avec un seul bras comme le batteur de Def Leppard, Rick Allen ! Les musiciens aiment aussi se moquer d’eux-mêmes, en particulier de leur bassiste, auquel Satchel reproche de ne pas pouvoir jouer « The Spirit of Radio » du groupe Rush, dont ils joueront un passage instrumental, et donc sans basse.
Le show continue : Satchel s’empare de la scène pour un solo de guitare très inspiré d’« Eruption » de Van Halen, puis se dirige vers la batterie, tape sur la grosse caisse en rythme en interprétant des riffs de classiques du heavy metal, tels que « Breaking the Law » , « The Trooper » , « Master of Puppets » , « Iron Man » ... Ou encore « Sweet Child O’ Mine » qu’il ridiculise complètement en montant la tonalité et en augmentant le rythme, hilarant !
Le groupe le rejoint de nouveau pour interpréter « Party All Day », sur lequel Michael Starr et Satchel accompagnent Stix à la batterie en tapant sur les cymbales. Et vient le passage tant attendu et quasiment incontournable de tout concert de Steel Panther : inviter des jeunes filles sur scène pour danser, et plus ou moins, pour s’exhiber ! Le groupe fait donc monter une vingtaine de personnes sur les planches sur le morceau très sexy de Def Leppard « Pour Some Sugar On Me » ; super ambiance, les membres du groupe montrent fortement leur satisfaction d’être en compagnie de plein de jolies filles. C’est pourquoi ils les laissent continuer à se déhancher corps et âmes sur l’ultime reprise de la soirée : « Livin’ On A Prayer » de Bon Jovi.
Steel Panther a rendu encore plus fou le public après ces deux morceaux plus qu’efficaces, et il enchaîne avec la fameuse ballade aux magnifiques paroles : « Community Property », paroles chantées en chœur par tout le public. On s’approche de la fin ; le groupe offre un « Death To All But Metal » endiablé, et se voit rappelé avant même d’avoir quitté la scène par un public qui scande « GLORY HOLE, GLORY HOLE » ! Satchel reste donc sur les planches en expliquant que les paroles de ce morceau prennent toujours du sens lorsqu’ils la jouent en France, et cite les premières mots qui sont « There's a place in France where the naked ladies dance » avant d’envoyer le dernier morceau de ce set où le public slamera plus qu’à n’importe quel autre morceau, et donne ainsi fin à ce show mémorable.
Même si le groupe surfe sur cette image humoristique et n’innove pas vraiment, il est toujours très plaisant de voir Steel Panther en concert : le public est toujours sûr de passer un bon moment, quand il a compris que ces messieurs sont là pour déconner et pour perpétuer le heavy metal. Les reprises qu’ils ont proposées étaient judicieuses et vraiment sympathiques, mettant une ambiance de dingue. Le prochain album permettra de voir leur progression, mais ce qui est certain, c’est que les musiciens de Steel Panther sont bel et bien les garants du revival heavy metal actuel !
Tracklist :
Eyes of a Panther
Goin' in the Backdoor
You Really Got Me
Jump
Fat Girl (That She Blows)
Asian Hooker
Poontang Boomerang
Kickstart My Heart
Crazy Train
(Guitar Solo)
Party All Day
Pour Some Sugar On Me
Livin' On A Prayer
Community Property
Death To All But Metal
Glory Hole
Photos : Rodophe Goupil © 2019
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