En plein hiver, ce mercredi 6 février 2019 avait lieu un concert qui réunissait au Cabaret Sauvage à la Villette deux grands noms du heavy métal scandinave à savoir Amorphis et Soilwork. Accompagnés de la petite pépite ukrainienne Jinjer, et des prometteurs Nailed to Obscurity, il y avait là un sacré package qui a permis à tout amateur du genre d’en profiter. Petit récit d’une soirée plutôt agitée.
A peine arrivé à 17h30 dans cette salle de spectacle qu’est le Cabaret Sauvage, qu'on est déjà assez surpris, voire intrigué par ce lieu, puisqu’il ressemble étrangement à un chapiteau. En rentrant on ressentait même un peu un esprit d’Halloween et de fête foraine (rien qu’à voir le logo à l’entrée de la salle, c’est un cœur traversé d’un poignard !), ce qui se mariait extrêmement bien avec la musique à l’honneur ce soir-là.
NAILED TO OBSCURITY
Mais peu de temps de profiter du décor, car les tout jeunes Allemands de Nailed to Obscurity entrent déjà sur scène. Au programme, un mélange assez surprenant alliant riffs d’heavy métal mélodique, un doom envoutant et un death démesurément puissant. Et si c’était court (30 minutes), c’était très bien réussi, d’autant plus qu’il s’agissait de la première date française des nouveaux de chez Nuclear Blast.
Les cinq musiciens aux cheveux longs ont en effet délivré un set extrêmement carré. En commençant par le très obscur mais déjà emblématique "Black Frost", on remarque déjà la très forte présence du chanteur Raimund Ennenga qui, s’il parait très gentil en apparence, montre tout son talent au chant avec un growl très caractéristique. Mais ce dernier sait aussi utiliser sa voix en clair pour apporter d’autres émotions à l’image de "Tears of the eyeless", une chanson beaucoup plus douce. Après avoir enchainé d’autres morceaux et rencontré un problème technique de quelques minutes qui a forcé le chanteur à admettre que les Allemands n’étaient pas drôles, Nailed to Obscurity a montré qu’ils n’étaient pas ici pour rigoler.
Et après avoir captivé un public pas encore très nombreux, les Allemands ont conclu avec brio le set avec le morceau épique et apocalyptique qu’est "Desolate Ruin". Il pourrait conclure parfaitement un film zombie ou post-apocalytpique ! De très belles harmoniques entre les deux guitares sur la fin du morceau apportent notamment une touche finale qui lance parfaitement bien cette soirée. Un groupe prometteur à suivre !
Et pour se faire pardonner de ne pas avoir de photos de ce set commencé tôt, une petite vidéo youtube :
Setlist :
1. Black Frost
2. Feardom
3. The Aberrant Host
4. Tears of the Eyeless
5. Desolate Ruin
JINJER
Très rapidement viennent alors les très attendus Ukrainiens (et encore...) de Jinjer, qui, si l’on juge par le nombre de fans avec un t-shirt du groupe, auraient pu être encore plus hauts sur l’affiche. Déjà très appréciés au Motocultor de l’année dernière, Tatiana Shmayluk et sa bande ont littéralement retourné le Cabaret Sauvage en mettant extrêmement d’énergie dans ce set très court. Du metalcore progressif avec des influences djent comme on les aime ! De toute façon, c'est à la mode en ce moment et ça ne pouvait que marcher.
En attaquant très fort avec le percutant, "Words of Wisdom", les quatre musiciens ont ensuite joué la quasi-totalité de leur tout nouvel EP Micro qui s’est avéré très efficace sur scène. L’alternance malicieuse de la chanteuse entre un chant mélodieux à la limite du R&B et du pop, et un growl sorti de nulle part est absolument surprenante et colle littéralement une claque aux spectateurs. Cela est d’ailleurs très perceptible lors de leur chanson emblématique "Pisces".
A cela, vous rajoutez une guitare, puis une basse. Le résultat : de rapides riffs très élaborés, une performance de très au niveau d’un groupe qui n’oubliera pas de jouer des classiques de son répertoire comme "I Speak Astronomy", "Who’s Gonna Be The One" ou encore le final "Sit Stay Rollover". Que le temps est passé vite ! Ce n’est d’ailleurs pas très étonnant que le batteur en aille jusqu’à briser sa drumstick en deux...
Setlist :
1. Words of Wisdom
2. Ape
3. I Speak Astronomy
4. Dreadful Moments
5. Teacher, Teacher
6. Who's Gonna Be the One
7. Pisces
8. Perennial
9. Sit Stay Roll Over
SOILWORK
Un groupe de death mélodique en co-tête d’affiche avec un CV plutôt pas mal sur le papier, ce sont les très célèbres suédois de Soilwork qui reviennent après un dernier album imprononçable Verkligheten en date plutôt réussi. Si on note l’arrivée d’un nouveau batteur Bastian Thusgaard qui se débrouillera plutôt bien aux futs malgré son jeune âge, le public est quand même resté plus ou moins sur sa faim et était clairement moins concerné que lors des prestations des autres groupes. Ajouté à cela un son parfois moyen, il a été plus difficile de rentrer dans ce set si bien que le guitariste français du groupe, Sylvain Coudret interviendra pour dire que le public pouvait largement mieux faire.
Néanmoins, même si l’interprétation était à notre sens parfois mal ressentie, il a été très agréable d’entendre le son des dernières chansons comme le nouvel et retentissant "Stålfågel", ou encore les très réussies "Full Moon Shoals" et "Witan". En jouant évidemment de grands classiques, comme "Stabbing the Drama", ou "Death in general", Soilwork a quand même permis de passer un bon moment. Et n’oublions pas d’évoquer la personnalité de Björn Speed Strid, le chanteur, ou la complicité des membres du groupe qui sont très sympas à voir en vrai. Ce groupe n’est en effet pas là depuis des années pour rien, même si le line-up a fortement changé dans le temps.
En conclusion, on pourrait dire que ce concert était bon si on était fan du groupe, pour les autres c’était sûrement plus dur à apprécier. On regrettera aussi que le nouveau morceau avec en guest le chanteur d’Amorphis n’ait pas pu être joué… Mais il restait heureusement un set entier pour le voir !
Setlist :
1. Verkligheten
2. Arrival
3. The Crestfallen
4. Nerve
5. Full Moon Shoals
6. Death in General
7. Like the Average Stalker
8. The Akuma Afterglow
9. Drowning With Silence
10. The Phantom
11. The Nurturing Glance
12. Bastard Chain
13. As We Speak
14. The Living Infinite II
15. Witan
16. Stabbing the Drama
17. Stålfågel
AMORPHIS
Après une bonne vingtaine de minutes suite à la fin de Soilwork, la scène passe en ambiance rouge violette pour accueillir le très célèbre groupe finlandais d’heavy mélodique Amorphis, qui dès le premier morceau envoute tout le public avec le déjà culte, progressif et non moins savoureux «The Bee». Très clairement, tous les ingrédients étaient réunis pour que le show soit au rendez-vous. Entre le chant très profond en clair ou en growl du charismatique Tomi Joutsen, le dernier album excellent Queen of time de l’année dernière, et le reste des artistes au top de leur forme dont le bassiste toujours aussi barré Olli-Pekka Laine, tout y était.
On sent une foule vraiment connectée avec des musiciens venus ici pour partager leur musique avec grand plaisir. En outre l’eye contact des musiciens avec ce même public est omniprésent et renforce cette communion dans une salle très intimiste et faite pour cela. Ajouté à cela, des riffs ultra mélodiques comme sur "Silver Bride", "Bad Blood" ou "Sacrifice" et on est embarqué pour une heure et demie de musique et d’évasion. Au passage, on notera aussi le son du clavier extrêmement bien présent et de qualité ce qui est notable et appréciable, surtout pour un concert de metal. Le son est d’ailleurs de grande qualité. Que de titres tous plus accrocheurs les uns que les autres, avec notamment la perle des années 90, "Black Winter Day" !
Et que dire du rappel final avec "Death of a king" repris en chœur par le public, suivi du classique hymne final "House of Sleep". Après que Tomi Joutsen eut lancé des cartes (oui, oui) au public, on était déçu que cela soit déjà fini. En tout cas, voir Amorphis en live est une expérience à vivre. Cela en valait la peine.
Setlist :
1. The Bee
2. The Golden Elk
3. Sky Is Mine
4. Sacrifice
5. Message in the Amber
6. Silver Bride
7. Bad Blood
8. The Smoke
9. Wrong Direction
10. Daughter of Hate
11. Heart of the Giant
12. Hopeless Days
13. Black Winter Day
Encore:
14. Death of a King
15. House of Sleep
Crédit photo : Clara Griot, toute reproduction est interdite sans autorisation.