Rhapsody of Fire (+ Avalanch + Thornbridge) au Flow (25.02.2019)

Nouvel album et nouvelle tournée pour Rhapsody of Fire, l’occasion de revoir le groupe en tête d’affiche un an et demi après un passage au Petit Bain en première partie d’Orden Ogan. Le défi est de taille pour Alex Staropoli: faire oublier le départ de quasiment tout le line-up (sauf lui) et regagner une popularité perdue au profit du Rhapsody Reunion mené par Fabio Lione et Luca Turilli. Pour l’occasion, c’est la modeste péniche du Flow, juste à côté des Invalides qui a été choisie pour le retour des Italiens.

Thornbridge

Les Allemands de Thornbridge et leurs coupes de cheveux approximatives ouvrent la soirée avec un heavy/power des plus classiques et typique des formations teutonnes. La batterie disproportionnée d’Avalanch étonne en avancée de scène et le batteur de Thornbridge semble bien perturbé de devoir aller taper ses cymbales à deux mètres du sol. Au-delà de ça, le set commence mal puisque le guitariste Patrick Rogalski voit sa guitare se couper purement et simplement pendant plus d’un titre. Forcément, le frontman Jörg Naneder doit prononcer quelques mots balbutiants pour meubler et l’on est un peu gêné pour les musiciens, qui n’ont pourtant pas l’air d’être de mauvais bougres.

Une fois que tout refonctionne, on peut profiter des compositions que l’on sent bien inspirées de Running Wild, Edguy, Grave Digger et consorts. Ils sont allemands et le revendiquent ! Les musiciens sont en place et les solos plutôt convaincants sans en faire des tonnes. Simplement, les chansons comme les thèmes ne sont pas inoubliables et nous semblent calquées sur les groupes cités plus haut sans parvenir à trouver leur personnalité. Seul fait marquant, il est assez rare de voir un chanteur de power assurer la guitare et ici, Jörg est très convaincant dans le double rôle. La salle se remplit en tout cas bien et le public écoute poliment sans être transcendé.

Un set de 25 minutes express clairement pas inoubliable malgré une structure qui tient la route. Dommage pour eux !

Avalanch

Avalanch se prépare à monter sur scène et on comprend vite pourquoi la batterie est montée aussi bizarrement : c’est le bien connu Mike Terrana qui officie derrière les fûts ! L’ex-batteur de Tarja au CV long comme le bras est habitué à des scènes bien plus grosses mais sa présence ce soir à Paris est une excellente surprise. En dehors de l’Américain, Avalanch est un combo espagnol visiblement extrêmement populaire dans son pays et actif depuis 1993. Enfin, seul le guitariste Alberto Rionda est présent depuis cette date puisque le reste du line-up a été recruté en 2016 ! Encore un groupe à la carrière visiblement des plus chaotiques.

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Musicalement, on va donc être sur un power metal aux touches plus symphoniques apportées par le clavier et avec des riffs moins heavy que ceux de Thornbridge. On pourrait presque apprécier ce set… s’il n’y avait pas cet insupportable frontman

Le power metal est pourtant un style où historiquement les chanteurs en font des tonnes. Serenity, Beast in Black, la liste est longue mais Israel Ramos est en quelque sorte le poseur ultime, le boss final des frontmans de power metal. Pendant 45 minutes, il ne fait pas une seule pose naturelle, toujours en train de pointer du doigt le vide ou de se regarder chanter. Compliqué de ne pas finir agacé, malgré une complicité évidente entre les musiciens. Terrana fait du Terrana et assure un groove imparable aux titres mais c’est malheureusement à peu près tout. Les autres musiciens ne sont pas forcément des plus carrés et les compos manquent d’intérêt pour soulever les foules. Le public se manifeste plus que pour le groupe précédent mais ce n’est toujours pas la folie dans la fosse. Pour finir leur set, Avalanch se fend de deux chansons en espagnol avant de s’en aller.

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Contrairement à Thornbridge, ce set lui restera dans les mémoires mais pas forcément pour les meilleures raisons…

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Rhapsody Of Fire
 

Nous voilà donc fin prêts à accueillir de nouveau Rhapsody Of Fire à Paris. L’avantage de la scission entre les fondateurs, c’est qu’il y a désormais deux fois plus d’occasions d’entendre les titres mythiques en live et c’est bien l’une des choses dont on ne peut pas se plaindre. Après une intro interminable, les cinq membres débarquent face à un public bien compact. Pour ceux qui avaient peur que les Italiens se trouvent face à une salle vide, on en est très loin et c’est déjà de bonne augure pour la suite.

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Comme on pouvait s’en douter, la setlist va mélanger vieux classiques et nouveaux titres, notamment « The Legend Goes On » et son refrain imparable. On sent davantage de complicité entre les membres que sur la tournée précédente et même si le tout ne ressemble pas encore à un vrai groupe, on voit du progrès et c’est tout ce qu’on demande. En revanche c’est au niveau technique que ça pêche un peu ce soir avec pas mal de pains de Roby De Micheli et un Manu Lotter pas hyper précis à la batterie. Derrière son clavier, Alex Staropoli est souriant et il peut l’être, son projet poursuivi contre vents et marées fonctionne finalement toujours.

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On le redit encore et encore depuis son arrivée dans le groupe mais Giacomo Voli a de sacrées épaules pour faire oublier Fabio Lione. Sobre, sans trop en faire, irréprochable vocalement, la performance et l’attitude du frontman sont parfaites. Il n’hésite pas à donner son micro aux premiers rangs ou à répondre aux spectateurs qui l’interpellent avec un sacré humour, comme lorsque Roby et lui hurlent le nom d’un dénommé Philippe. Bref, on est totalement à l’opposé du frontman d’Avalanch. On sent une ambiance très saine entre le groupe et son public, à l’image de celle que l’on a retrouvé avec Rhapsody Reunion il y a un an.

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Les titres du nouvel album sont malheureusement un peu en dessous et il faut attendre les tubes intemporels pour réveiller la fosse. A ce jeu-là, l’enchaînement “The March of the Swordmaster” - “Dawn of Victory” fonctionne particulièrement bien. Comme d’habitude, un set de Rhapsody ne se fait pas sans ballades et surprise, les Italiens ont décidé d’interpréter « Wind Rain Moon » en français ! Un pari osé et sur lequel Giacomo Voli s’en sort une nouvelle fois à merveille sans parler la langue malgré des paroles évidemment ultra kitsch.

« Holy Thunderforce » vient clore le set en étant probablement la chanson la plus intense, provoquant une forte activité dans le pit. On a ensuite évidemment droit à un rappel assez interminable alors que tout le monde attend « Emeral Sword ». C’est probablement là le seul défaut de ce set, malgré un « Reign of Terror » surprenant, tout en scream et en riffs très lourds.

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Au bout d’1h45 de jeu, le public exulte d’entendre enfin le fameux titre issu de Symphony of Enchanted Lands. Et on doit admettre que Rhapsody of Fire a très bien réussi son pari en tête d’affiche. Sans atteindre le niveau de Rhapsody Reunion, la formation d’Alex Staropoli n’a pas à rougir, même si elle n’est composée que d’exécutants. Le concert de ce soir avait une âme et cela montre déjà du progrès par rapport aux concerts passés.

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Setlist:
Distant Sky
The Legend Goes On
Dargor, Shadowlord of the Black Mountain
The Courage to Forgive
March Against the Tyrant
Into the Legend
The March of the Swordmaster
Dawn of Victory
The Wind, the Rain and the Moon (français)
Rain of Fury
Warrior Heart
Holy Thunderforce

Reign of Terror
Flames of Revenge
Master of Peace
Land of Immortals
Emerald Sword 

Photos: Marjorie Coulin 2019
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