Ithaca – The Language Of Injury


Il existe certains labels dont chaque nouvelle signature et chaque nouvel album devient un petit événement. C'est le cas avec Holy Roar Records qui nous a offert en 2018 des pépites comme Conjurer, Rolo Tomassi, Svalbard ou encore Møl. Aujourd'hui nous allons nous pencher sur le cas de Ithaca, un combo qui avec son premier album, The Language of Injury, sort déjà un prétendant à l'album de l'année !

Après un premier EP en 2014, Narrow The Way, puis son successeur en 2015, Trespassers, il était temps pour Ithaca de se lancer dans l'épreuve du grand format. De l'aveu propre du groupe, la gestation de cet premier opus n'aura pas été de tout repos et c'est sûrement pour cela que cet album prend autant aux tripes son auditeur dès la première écoute. Il est difficile de mettre Ithaca dans une case bien spécifique tant le groupe navigue entre différentes eaux parfois même au sein d'un même morceau. Une base hardcore, des éléments du melodic hardcore, un soupçon de metallic hardcore et une pointe de shoegaze plus tard, c'est comme ça que nous décririons la musique du quintette.
 


The Language Of Injury va droit au but en une demi-heure le long de dix titres nous démontrant tout le potentiel qui réside dans les mains de Djamila Azzouz (chant) et ses compères. L'album est divisé en deux un peu comme si le groupe l'avait réfléchit tel un vinyle. Une Face A avec cinq titres dont quatre ultra violents puis un "(no Translation)" qui offre un peu de répit avant que la Face B nous sorte ses griffes sous la forme du titre éponyme pour se terminer un peu plus tard par "Better Abuse".

La grande force du groupe, et donc de cet album, c'est d'avoir pris les qualités des deux EP en délaissant certains des plus gros défauts. On sent un groupe qui a grandi et à su trouver la recette qui lui sied en écrivant des morceaux plus alambiqués tout en restant plus accessibles au final. Il est par exemple impossible de se sortir de la tête les riffs de "New Covenant", "Impulse Crush", "Youth Wisdom" ou encore "Secretspace". Au milieu de cette avalanche de cris, de riffs saturés et de basse, Ithaca réussit à placer des riffs très simples mais qui reste accrochés à votre mémoire pour le restant de la journée.

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Comparer un jeune groupe à ses illustres prédécesseurs est courant et il est parfois difficile de ne pas citer un groupe avec une chanteuse quand on parle d'un autre groupe avec une chanteuse. Mais là, il est presque impossible de ne pas voir un petit côté Oathbreaker dans les parties les plus éthérées de la musique du combo. A l'inverse les parties plus chaotiques nous ferons parfois penser à Converge en majorité et The Dillinger Escape Plan dans une moindre mesure. 

Derrière son micro, Djamila Azzouz nous en met plein les oreilles avec son chant crié mais aussi avec des moments plus calmes où elle laisse entrevoir son chant clair. Sur ces moments elle se retrouve suppléée par Sam Welsh qui propose une alternative intéressante, apportant un nouveau relief à la musique d'Ithaca.
 


The Language Of Injury est une véritable pépite, celle d'un groupe mais aussi celle d'un label dénicheur de talents de l'autre côté de La Manche. Ithaca possède tout le talent d'écriture du monde et ils nous le prouvent avec cette première offrande qui n'a pas fini de faire parler d'elle ! 

NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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