Entretien avec Evilness


Pourtant réputée pour être gourmande de la scène, la formation Evilness s'est longtemps faite discrète. Prenant le cap du thrash metal, le trio a investi son temps pour préparer son nouvel opus New Perspectives, No Evolution. Nouveaux choix musicaux, composition de l'album, thématiques : Seb, Romain et Ludo ont accordé quelques minutes à La Grosse Radio pour nous éclairer.

Pour en venir directement au sujet principal : votre album. De quoi parle-t-il, qu'est-ce que vous vouliez transcrire dans ce nouvel opus ?

Seb (guitare) : C'est un album un peu spécial puisque l'on a enregistré des titres que l'on a composés depuis plusieurs années... On voulait les mettre sur une galette et on a ré-enregistré aussi le dernier EP avec notre nouveau chanteur Ludo puisque sur celui-ci sorti en 2013, c'était la voix de notre ancien chanteur. C'est un album compilation mais on a quand même mis des nouveaux titres, comme par exemple le titre éponyme "New Perspectives". Tu veux peut-être parler de la thématique, comme tu es notre parolier ?

Ludo (chant) : Ouais... La thématique que ce soit au niveau des paroles ou au niveau musical, on peut l'envisager sous différents angles : News Perspective, No Evolution c'est un passage musical aussi, on est revenus aux sources, avec du son thrash, c'est un album compilation mais avec une grosse dominante thrash. Même si on a évolué, même si on a de nouvelles idées, on reste sur nos bases.

Seb : Notre grosse base c'est le thrash, on essaye de mettre quand même de la mélodie. On essaye de faire quelque chose de pêchu, énergique mais en restant mélodique.

Ludo (batterie) : Et au niveau du thème des paroles, ce que l'on fait dans notre musique fait écho à ce qui se passe dans le monde, on a toujours de nouvelles idées, de nouvelles perspectives mais le thème reste globalement le même. Avec tout ce qu'il se passe en ce moment, notamment au niveau politique, il y a toujours de nouvelles propositions, de nouvelles idées mais finalement les choses restent les mêmes. Il y a toujours autant de misère, si même plus, de guerres etc... On parle pas mal aussi de la douleur, de la mort, qui fait référence au fait qu'on reste des humains, nous sommes victimes de cette chose. On dit souvent que la vie est une lutte, un combat.

Seb : C'est un parallèle avec le fait qu'on est acteur de notre vie mais victime de notre destin. "News perspectives" signifie l'espoir de changer les choses, "no evolution" c'est que finalement il y a une finalité et l'on ne peut pas y échapper. Voilà, c'est un peu tout ça !
 

Evilness, Lembarzique café - Photograal (19/01/2019)

Vous avez changé de style musical au long de votre carrière. Pourquoi en être venu au thrash après le brutal death et le death mélo ?

Seb : Pourquoi être passé au thrash ? Bonne question. Personnellement j'aime beaucoup le brutal death mais je pense que le thrash correspondait d'avantage à tous les musiciens. Ce style laisse plus de liberté, ce sont des tempos un peu moins extrêmes, on voulait placer plus de passages mélodiques, à des moments plus harmonisés, on voulait plus laisser respirer notre musique. Alors que le brutal death, des fois, c'est un peu étouffant, même si j'aime beaucoup. C'est un style que j'aime beaucoup écouter mais pas forcément jouer.

Si vous deviez, non pas forcément vous comparer mais donner quelques noms de groupes, ce serait quoi vos grosses inspirations musicales ?

Seb : Question difficile parce que l'on mélange beaucoup de styles. Après il y a de grosses références au thrash conventionnel comme Slayer ou Megadeth mais y'a aussi des influences death mélodiques. Au niveau des rythmiques on nous a comparé à Fear factory même si nos styles n'ont rien à voir, vraiment sur la rythmique des cordes graves. Sur la composition il y'a beaucoup de vieux thrash, du death mélodique sans forcément donner de nom et quelques touches de musiques classiques sur certains arrangements et certaines harmonisations des solos.

Et maintenant si on parlait un peu de vos objectifs ?

Seb : Alors nos objectifs, c'est d'abord de faire des concerts pour promouvoir notre album, on a déjà deux dates prévues et on est aussi en contact avec des festivals pour pouvoir jouer cette année ou l'année prochaine... Et en terme musical on aimerait faire un clip de l'une des chansons, on réfléchit en terme technique et on pourrait peut-être sortir une nouvelle composition, pour un single.

Romain : On veut rester sur notre lancée parce qu'avec cet album on a beaucoup d'idées qui sont nées.

Seb : Cet album c'est une auto-production, y'a eu beaucoup de travail, on va partir sur cette lancée... Mettre de nouvelles idées sur une chanson.

Romain : Essayer aussi de sortir de la scène locale et tenter de faire de nouvelles scènes parce qu'on a beaucoup joué sur Toulouse.

Seb : Sur la période où l'on n'avait pas de chanteur, on jouait par un procédé qui s'appelait "Blasting on your street". C'était des concerts sauvages, on prévenait 24h à l'avance que le groupe Evilness allait jouer quelque part dans Toulouse et on venait, on s'installait sans prévenir personne et on jouait au risque de se faire déloger.

C'était un choix du groupe de ne pas avoir de chanteur ou c'était une contrainte ?

Seb : On s'est séparés du chanteur et le temps de recruter, on était dans une très bonne dynamique, on voulait quand même jouer, on s'est dit "allez, on joue". On nous a souvent dit que les chansons racontaient une histoire, y'avait moyen de partager musicalement avec le public. Il y avait pas mal de gens qui s'arrêtaient, qui connaissaient ni le métal, ni le groupe qui sont venus partager cette expérience.

Et cela a duré jusqu'à quel moment sans chanteur ?

Seb : Entre 2013 et 2014, quasiment un an. En 2013 on a sorti un EP Unreachable Clarity, le chanteur a enregistré l'EP et on s'était accordés sur le fait qu'il allait partir et on a mis quasiment un an à retrouver un chanteur. En 2014 on est partis en tournée en France pour promouvoir l'EP avec notre nouveau chanteur Ludo ici présent.

Plus d'infos sur le groupe: https://www.facebook.com/EvilnessMusic/

 



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