Metal Fest Winter Blast II – Le Play Pop – La Tour En Jarez (09.02.2019)


C'est dans le cadre très design et épuré de la salle du Play Pop de La-Tour-en-Jarez, dans la banlieue stéphanoise, que l'association Bloody Noise au grand complet nous a donné rendez-vous pour la seconde édition du Metal Fest Winter Blast ce samedi 9 février. Après moult péripéties et retournements de situation, ce sont donc une demi-douzaine de combos régionaux extrêmes qui sont venus nous réchauffer le corps et l'esprit.

Broken Down


Au vu du nombre de groupes à l'affiche cette année, c'est de bonne heure que nous nous rendons aux abords de Saint-Etienne pour cette édition extrême du Metal Fest Winter Blast seconde du nom. Être le premier groupe à l'affiche n'est pas chose aisée mais, le moins que l'on puisse dire, c'est que Broken Down a réussi l'exercice haut la main. C'est avec un son death old school contrebalancé par la touche mélodique des samples au clavier de DB que le quintette a remué les fesses de la trentaine de personnes qui s'était massée dans la fosse. Exhibant fièrement le nom de leur combo et leur logo cadavérique zombiesque sur l'écran géant en toile de fond du Play Pop, les Stéphanois ouvrent les hostilités sur des chapeaux de roue.
 

Broken Down 1


Dès le début de « Broken », la double hyper rythmée de Ken et le growl ténébreux et guttural de Chat dans son micro à l'ancienne mettent tout de suite dans le bain. Les riffs de Jo et Def sont à la limite du thrash et les solos de ce dernier en break ou outro nous finissent littéralement les tympans. Leur son death est totalement contrebalancé par du rock jazzy sur « Black Domina » et de la soul pour « Soul Extraction », l'impact de leur style de prédilection n'en est que décuplé. Ils effectuent également une reprise « un peu plus énergique » de Bolt Thrower en la personne de « Where next to conquer » avant un final énorme sous les stroboscopes.

Broken Down 2


La scène metal stéphanoise est prometteuse, et Broken Down en est le fer de lance. Avec un prestance scénique et leur style musical bien à eux, ces cinq là ne méritent que de percer au grand jour. C'est tout le mal qu'on leur souhaite en tous cas. A très bientôt messieurs !

Line Up:

Chat: Chant
Def: Guitare
Jo: Basse
Ken: Batterie
DB: Clavier

Set List:

1 – Broken
2 – Lost Soul
3 – Heretic
4 – Black Domina
5 – Where next to conquer
6 – Train of Pain
7 – Soul Extraction
8 – Last Nail

Ashed Winter

Un peu plus tôt dans la journée, nous apprenions malheureusement le forfait de dernière minute de la tête d'affiche du fest : Sublime Cadaveric Decomposition. Dagular s'étant fait une entorse, il ne pourra pas prendre sa place derrière les fûts. Touché précédemment par les annulations de Soulbreeder et Electriccharged, ce Metal Fest Winter Blast est décidément maudit ! Mais qu'à cela ne tienne, jusqu'aux derniers instants, la team Bloody Noise a prouvé qu'elle avait de la ressource. Se retrouvant au dernier moment avec seulement cinq groupes à l'affiche, c'est du côté de Roanne et des prometteurs Ashed Winter que l'orga ligérienne s'est tournée.

Ashed Winter 1


C'est sans leur bassiste Greg que les Roannais se présentent devant leur superbe logo et avec leur bon thrash death sous le coude. Leur installation et leurs balances sont faites dans l'urgence, mais le pied manifeste qu'ils prennent sur scène montre vite que cela ne les a pas perturbés. Leur son thrash se retrouve aisément dans les riffs hachés et saturés de Lana ainsi que dans les solos d'Alex. Le chant de Nico, basé en grande partie sur du chant clair, est entrecoupé par de bonnes grosses sessions de growl. Petite surprise du chef, pour les trois dernières, c'est Alex qui prend la place au chant avec un peu plus de screams et de growls au programme.

Ashed Winter 2


Lucas à la batterie lacère nos cages à miel avec ses doubles et blasts clairs, nets et précis, notamment pour « Rewind it all », reprise de l'excellent combo de death allemand Disbelief. Pour la der des der, c'est « Prophecy », une de leurs dernières compositions, qui clôt les débats avec une outro tonitruante autant instrumentalement que vocalement. Ashed Winter est un jeune groupe très prometteur que nous prendrons plaisir à retrouver plus tard avec leur line up au complet.

Line Up:

Nico: Chant
Alex: Guitare
Lana: Guitare
Lucas: Batterie

Set List:

1 – Intro
2 – Eternal warfare
3 – Criminal for my survival
4 – Mass suicide
5 – Atomic march
6 – Reaper
7 – Rewind it all
8 - Prophecy

Sharked

Attention, c'est l'heure maintenant pour le premier gros rouleau compresseur de la soirée de fouler les planche de la salle du Play Pop. De la crête, du tatouage, du skull, du sang, le décor est planté pour ce set de quarante minutes de Sharked qui s'annonce d'ores et déjà mémorable. Dès les balances le style et la répartie de David accompagné des riffs et blasts les plus brutaux de ses acolytes plongent directement dans l'univers des Gones. C'est un pur condensé de thrash death les plus violents que découvre ce soir le public avec les quatorze pistes qui seront jouées.

Sharked 1


Honneur aux filles, ce sont les samples d'ArtRose au clavier qui lancent dans une atmosphère ténébreuse les hostilités. Et ça commence très fort avec l’enchaînement sans interruption de « Genocide », « Homicide » et « Suicide ». La double de Thomas claque, les riffs de Tom et Joe sont dévastateurs et les screams du frontman , hurlés avec une énergie toute particulière dans un micro old school, nous mettent une bonne claque en pleine gueule à l'heure de l'apéro. Sans aucun signe de fatigue, ni une seconde de répit, David fait son show : du jump, du mosh , du headbang, tout y passe avec une frénésie et une brutalité qui commence petit à petit à gagner les rangs épaissis de la fosse.

Sharked 2


C'est dans une proximité avec le public qui fait plaisir à voir que Sharked fait le reste du travail en cassant tout sur scène et dans le pit. « Liberticide », le « gros truc de boucher composé par tonton Roger » selon les dires de David  conclut violemment le set des Lyonnais. Sur une outro instrumentale où les remerciements pleuvent, Sharked quitte désormais les planches, laissant la place libre à ses compatriotes de Prismeria.

Line Up:

L’Abbé SM : Chant
Tom Roger : Guitare
Joe Morel : Basse
Thomas Jarret : Batterie
ArtRose : Sample

Set List:

1 – Intro
2 – Genocide
3 – Homicide
4 – Suicide
5 – On my six
6 – Infanticide
7 – Living dead
8 – Tyranicice
9 – Love child
10 – Run
11 – Not dead enough
12 – The event
13 – Go be done
14 – Liberticide
15 - Outro

Prismeria

Fort de leur premier EP Lost Individual Thoughts, Prismeria est parti à la conquête de la scène metal l'an dernier. C'est avec la promesse d'un thrash-core pêchu que nous attendons donc avec impatience leur passage. Sachant qu'ils ont été programmés au dernier moment, il faut souligner la réactivité de Bloody Noise à l'initiative de cette belle date metal extrême stéphanoise. C'est avec une avance d'un quart d'heure et après des balances plus que prometteuses que Prismeria fait son entrée devant la « tête de gorgone » animée de l'artwork de leur EP.

Prismeria 1


Et la secousse ne se fait pas attendre ! C'est avec leur premier single « Barfight » que les Lyonnais compte bien remuer énergiquement les fesses du Play Pop. A l'instar de David (Sharked) précédemment, Cyril navigue énormément sur toute la longueur de la scène, livrant ses screams dans le pur style core sur un plateau d'argent. L'instru est thrash, c'est indéniable. Les lignes d'Alexandre viennent donner du poids à la double et aux blasts hyper rythmés de Nicola. Leny et Benjamin, quant à eux, lacèrent les tympans avec leur riffs saturés et hachés entrecoupés par des breakdowns ravageurs laissant libre cours aux solos de Benjamin à la lead.

Prismeria 2


L'investissement est total de la part des Lyonnais, sur « Eat the Wolf » Benjamin et Alexandre descendent même dans le pit qui les accueille à bras ouverts. Juste après le titre 100% instrumental « MOAB », Cyril fait son retour plus énervé que jamais avec un final mettant en avant trois titres inédits du futur premier album. « Deep into dementia » et « Native spirit » ont ce petit quelque chose de death avec le chant du frontman à la limite du pig squeal de temps à autres. Pour la der des der, c'est une grosse bagarre et un premier circle pit dans la fosse qui animent « North ».

Prismeria 3


Quelle énergie et quel son de boucher que celui de Prismeria. Avec une identité autant visuelle que sonore déjà bien en place et assumée à 100%, les Rhodaniens ont distillé leur thrashcore des familles, donnant, par la même occasion, l'envie de les revoir en live mais surtout d'écouter leur futur album studio qui promet une belle fessée !

Line Up:

Cyril Weinbrenner: Chant
Benjamin Lamy: Guitare
Leny Garcia: Guitare
Alexandre Gros: Basse
Nicola Voydeville:  Batterie

Set List:

1 – Barfight
2 – Under the sun
3 – Eat the wolf
4 – A modern war
5 – Red cavalry
6 – MOAB
7 – Deep into dementia
8 – Native spirit
9 – North

Mythark


Après ces deux escales bucoliques du côté de la capitale des Gaules, nous revenons en terre ligérienne avec le combo maison de Mythark. Comment définir leur son ? C'est un savant mélange de black, de death et de symphonique. Mais Mythark c'est un univers avant tout ! Ayant pris pas mal d'avance sur le planning, l'entracte dure un peu plus longtemps avant le spectacle acoustique. Dans le même code vestimentaire et postés tous les quatre devant l'artwork de leur futur premier album, les musiciens sont d'ores et déjà prêts à faire vivre au public un moment mystique et brutal à la fois.
 

Mythark 1


Avec une intro très harmonique et puissante, c'est « L'enfer de Dante » qui ouvre le set des Stéphanois. Il faut l'avouer, c'est une belle claque que la fosse se prend en plein visage. La chanson a beau être assez courte, elle immerge directement dans l'ambiance cloîtrée et violente souhaitée par les protagonistes. Le set est calé comme du papier à musique. Les morceaux s'imbriquent les uns dans les autres avec le fil conducteur des samples symphoniques, ce qui le rend d'une homogénéité assez impressionnante. Côté chant, c'est du lourd, Folker impressionne avec son growl guttural et Suif à la basse le contrebalance totalement avec son scream imprégné de death.

Mythark 2


C'est lors de « Requiem » que la fosse prend toute la puissance des salves de Grim bien calé derrière ses fûts. La double fonctionne bien, ça c'est sûr ! Le public est très réceptif au show de Mythark et se laisse bien volontiers guider par Folker et Suif dans nombre de mouvements de horns et poings au rythme de la musique. Comme en guise de remerciements, des pogos naissent lors de « Pharaon » et seront décuplés en intensité avec « Poseidon » qui suit directement et qui voit Vidark se lancer dans un impressionnant solo en tapping. La fin est toute proche et c'est le splendide titre « Vlad Tepes » qui termine en beauté avec le video clip en arrière fond de ce set qui aura duré en tout et pour tout quarante minutes.

Mythark 3


Le public en redemande, le timing est maintenant un peu trop serré pour faire un rappel mais le cœur y était. Après toutes les péripéties qui ont entouré l'enregistrement de leur futur premier opus, nous avons réellement pris plaisir à voir Mythark en live avec un son si spécial que nous avons hâte de découvrir plus tard dans l'année !

Line Up:

Folker: Chant
Vidark: Guitare
Suif : Basse
Grim: Batterie

Set List:

1 – L'enfer de Dante
2 – Belzebuth
3 – Requiem
4 – Apophis
5 – Purgatory
6 – The woman in black
7 – Pharaon
8 – Poseidon
9 – Kossuth
10 – Vlad Tepes

Mithridatic

C'est en tant que tête d'affiche du festival que se présente maintenant Mithridatic. Beaucoup de personnes présentes dans la salle venaient pour voir Sublime Cadaveric Decomposition mais, il faut le dire, le fait que le groupe stéphanois prenne la place de numéro un au dernier moment ne choque personne, bien au contraire. Qui connaît Mithridatic sait qu'il va vivre une expérience live hors du commun. Et une fois n'est pas coutume, le show va être grandiose. Annoncée bien en amont par le combo ligérien lui-même, c'est une véritable set-list inédite à laquelle aura droit le public ce soir.

Mithridatic 1


Seules « The Adulterated », « Miserable Miracle », « I Will Harm » et « Hunting Fever » sont rescapées de leur album Miserable Miracle et de leur démo de 2013, pour le reste c'est du neuf ! Leur prochain album étant en cours d'enregistrement et prévu pour septembre prochain, les cinq Stéphanois avaient à cœur de partager leurs premières compositions avec l'auditoire. Dès les premiers accords, c'est le gros foutoir dans le pit. La salle est totalement retournée. Les pogos et stage divings s’enchaînent à un rythme effréné, ne laissant pas une seconde de repos à nos pauvres clavicules. Le duo Romain /Alexandre aux guitares est très technique tandis que la basse lourde et rythmée de Remolow fait le reste du travail.

Mithridatic 2


Quand à la batterie, il n'y a rien de plus a ajouter. On ne peut qu'admirer le show dans le show de Kevin qui, sévissant aussi chez Benighted, montre toute l'étendue de sa technique et toute sa dextérité à la double qui n'est plus à prouver à présent. Chapeau l'artiste ! Mais que serait Mithridatic sans Guitou ? Dès que le gars entre en scène, il est complètement habité. Il partage bien volontiers avec le premier rang un nombre incalculable de bières avant de se marteler violemment le front avec l'une d'elles. Sillonnant la France depuis maintenant près d'une douzaine d'année, les gars de Mithridatic n'ont plus rien à prouver, ce sont devenus de véritables patrons de la scène extrême.

Mithridatic 3


Une heure vient de passer, ainsi que neuf pistes et quelques litres de sueur en moins. Le public vient de vivre un moment exceptionnel ! Ce qui a été joué du prochain album à venir des Stéphanois est littéralement scotchant. Cet album va être magistral, nous avons hâte de le découvrir et de l’accueillir comme il se doit. C'est après ce dernier raz-de-marée que nous quittons le Play Pop avec la promesse d'une future troisième édition aux petits oignons. Merci Bloody Noise !

Line Up:

Guitou: Chant
Romain Sanchez: Guitare
Alexandre Brosse: Guitare
Remolow: Basse
Kevin Paradis: Batterie

Set List:

1 - Phosphenes Aura
2 - Lotophagus
3 -  The Adulterated
4 - Hunting Fever
5 - God's Blind Spot
6 - The Dead Mountain Of Life
7 - The Night Torn From herself
8 - Miserable Miracle
9 - I Will Harm

 Crédit Photos:  Roger Chirpaz de Pavillon Webzine
Toute reproduction interdite sans l'accord écrit du photographe



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