Entretien avec Bloody Alchemy

A l'occasion de leur concert au Klub à Paris, Bloody Alchemy, jeune groupe de death thrash, nous a accueilli le temps d'un entretien pour discuter du groupe mais également de leur prochain album.

On aimerait d'abord vous demander de nous faire un petit historique du groupe, comment ça a commencé et surtout d'où vient Bloody Alchemy ?

Vic (chant et guitare) : Bloody Alchemy c'est avant tout une petite histoire familiale. Lou (batteur) et moi avons toujours fait de la musique ensemble depuis que lui a sept ans et moi neuf ans. Il tapait déjà à la batterie et moi je jouais de la guitare. Donc Bloody Alchemy ça c'est un peu fait dans la continuité de tout ça et en 2015/2016, c'est là où le projet a commencé à murir un peu. On a recruté des musiciens et on a commencé à composer. On a sorti notre premier EP en 2016 je crois ?

Lucas (bassiste) : Oui exactement, c'était début 2016 et c'est après ça qu'on a commencé à faire nos premières scènes.

Vic : et puis tout en continuant les scènes on a sorti notre premier album en octobre 2017.

Vous souhaitez rajouter des éléments ?

Lucas : Tout à fait! L'idée c'est que moi j'ai rejoint le groupe au moment où le projet du groupe a commencé à être concret, autour de 2015, et l'historique du groupe a continué tranquillement jusqu'au départ de Clément (ancien guitariste) vers janvier 2017 puis Robin est arrivé.

Robin : Ah non (rires) c'était en janvier 2018 et ça fait tout juste un an que je suis arrivé.

Lucas : C'est donc à ce moment-là que Robin est arrivé et que le line-up s'est cristallisé.
 

Bloody Alchemy, death thrash metal, interview, Rémi itz


On a donc vu que vous avez travaillé avec Julien Truchand (Benighted) et on voulait savoir comment ça s'est passé ?

Lucas : Alors la collaboration avec Julien ça s'est vraiment fait quasiment instinctivement. Dans le sens où on a un peu été élevé au son du metal extrême français et Benighted est un groupe que l'on aime tous. D'ailleurs petite anecdote, mais c'est comme ça que Vic et moi nous nous sommes rencontrés, lors d'un concert de Benighted et suite à ça, on est resté en contact. On s'est dit que quitte à avoir un guest sur l'album il fallait un featuring capable d'en imposer et avec une voix aussi reconnaissable que celle de Julien c'est chose faite. Il a un timbre de voix vraiment inimitable. On lui a juste envoyé un message et on en a discuté lors d'un festival, le Asylum metal fest à la MJC de Limour dans le 91 dans l'Essonne.

Vic : On peut faire la promotion de ce petit fest !

Lucas : Festival auquel on a pu participer lors de l'édition 2018 et c'était très bien! Donc c'est là qu'on a dit à Julien qu'on était vraiment partant pour faire un featuring avec lui s'il était ok, projet auquel il a répondu favorablement et tout s'est bien goupillé par la suite.

Ça nous amène à nous demander s'il y a d'autres artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer?

Vic : Alors oui, il y en a! En fait on est en train de préparer un nouvel album et on a pour projet actuel de travailler avec Max Otero (Mercyless) avec qui on s'entend plutôt bien et avec qui on a pu avoir l'occasion de partager la scène. Il est très motivé à l'idée de participer à notre album !

Lucas : Et en plus c'était ici au Klub!

Vic : Après on a deux ou trois autres idées mais on préfère garder le secret jusqu'à que cela se concrétise.

Vous me dites que vous préparez un nouvel album, alors on aimerait savoir comment cela se passe et surtout dans quel état d'esprit vous êtes ?

Lucas : Les compos sont toutes abouties, pas de soucis à ce niveau-là mais on continue tout de même, et encore, à mettre en place certaines de ces compos et ça va aller très vite au vu de notre rythme de travail avec les périodes d'enregistrements qui vont arriver incessamment sous peu.

Vic : Ce qui est intéressant c'est qu'on a commencé à composer une première partie de l'album à la époque où notre ancien guitariste était encore là et la deuxième moitié de l'album s'est faite avec l'arrivée de Robin car il a vraiment apporté sa pâte musicalement parlant à Bloody. Selon moi, ce sont peut-être les morceaux les plus aboutis et les plus intéressants. Ça apporte un vrai renouveau au groupe.

Lucas : Exactement! Les compositions sur le premier album étaient très spontanées mais on a réussi à produire des morceaux très convaincants dès le départ. Le deuxième album est une épreuve pour chaque groupe et pour nous aussi. Il y a vraiment quelque chose de nouveau à rechercher et quelque chose à faire. Il y a aussi des exigences de la part de la scène, dans le sens où il faut que nous, en tant que groupe, soyons fier du projet fini mais il faut également que ça satisfasse le public, qu'il ne se retrouve pas avec un doublon du premier album. C'est là que je trouve que le travail a été le mieux fait, on a réussi à créer une alchimie (rires) qui donne quelque chose de vraiment intéressant.

Vic : Au niveau du style, avant on était plutôt sur du thrash death "à l'ancienne" et avec l'arrivée de Robin on a vraiment recalé pas mal d'influences mélodiques mais aussi deathcore dû à ce que l'on écoute.

Robin : Ça dépend vraiment des influences de chacun, c'est un mélange de tout ce qui est hardcore, thrash, deathcore que vous aimez bien, avec moi qui suis beaucoup plus mélodique voire carrément folk metal mais là n'est pas le propos (rire général).

Si vous deviez non pas forcément vous comparer avec des groupes mais plutôt citer vos influences, quelles seraient-elles ?

Robin : Alors avant tout et pour ma part, Children of Bodom. Après j'essaie aussi de donner des aspects plus thrash au groupe car le groupe n'est pas Children of Bodom donc je m'inspire également de groupe de mélo moins mélodique notamment Disarmonia Mundi. Je vais aussi chercher du côté du death thrash avec Decapitated ou Vader mais je reste beaucoup axé sur du mélo.

Vic : Pour ma part ça serait un peu d'Aborted ou Thy Art Is Murder qui m'ont pas mal inspiré. Il y a aussi Deserted Fear dont j'ai énormément aimé le dernier album.

Concernant les influences de Lou (le batteur), il est plutôt Machine Head et en ce moment il est pas mal tourné vers Attila ou Deez Nuts.

Robin : Ouais il est pas mal tourné vers le hardcore aussi.

Lucas : Puis il prend des cours avec Bastos le batteur de Dagoba ce qui l'a beaucoup aidé à progresser mais qui l'a aussi influencé.
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Et maintenant quels sont vos objectifs hormis l'album ?

Lucas : A priori tourner le plus possible ! On s'est rendu compte qu'aujourd'hui il faut être partout, aussi bien sur internet que sur la scène. La présence scénique devient carrément importante.

Vic : Oui on s'est rendu compte qu'être sur scène et tourner c'est important mais là on va avoir pour objectif de bien apporter un support visuel à nos musiques que ça soit par des clips ou par les réseaux sociaux.

Ce soir vous jouez au Klub, ce n'est pas votre première date là bas, vous êtes dans quel état d'esprit ?

Vic : Alors moi je suis stressé comme d'habitude !

Robin : et c'est celui qui a le moins de raisons de stresser et pourtant c'est le cas.

Lucas : Bon après c'est "date à la maison", la salle on la connait et le public on le connait à priori également.

Vic : Après sur Paris on est jamais en terrain conquis, le plateau bouge énormément même si on connaît la salle, le public parisien est exigeant. Ce soir en plus on est avec des groupes typés old school alors qu'on est très très jeune et qu'on propose un contenu très moderne.

C'est tout aussi bien d'avoir un peu de jeunesse sur le devant de la scène !

Lucas : c'est la relève qui sait ? (rire).

Et d'ailleurs quelles sont vos prochaines dates de concerts ?

Lucas : Le prochain est le 6 Avril à la MJC de Noisiel dans le 77 mais on a aussi été invité par TankrusT à venir jouer avec eux au Cirque électrique le jeudi 26 avril prochain à Paris.

Vic : Peut-on parler de la petite date ?

Lucas : Oh bah oui !

Vic : on va jouer à la douzième édition du Docteur Metal Fest à Barcelone le 25 mai et ça sera notre première date à l'étranger.

Et ça vous fait quoi de vous dire que vous allez jouer dans un autre pays ?

Lucas : c'est complètement fou et on a vraiment trop hâte.

Vic : c'est peut-être le début d'une longue série on espère.

Lucas : Et au début on n'y a même pas cru lorsque le projet nous a été présenté ! En plus j'ai un bon a priori au niveau de la scène espagnole. Les Espagnols soutiennent vraiment les groupes qu'ils découvrent et on croise les doigts pour que cela nous ouvre des portes.

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Pour les dernières questions, on aimerait vous poser des questions un peu plus personnelles et tout d'abord savoir quelle serait la ou les salles où vous aimeriez jouer ?

Lucas : Dans l'idéal, et c'est très hypothétique, ça serait l'Elysée Montmartre qui est une super salle et de surcroît avec un groupe qui nous plaît vraiment ! Il y a également la scène Michelet à Nantes et le Totem de Lyon.

Vic : Sur Paris il y a la Boule Noire ou le Divan du Monde et après soit on a pas trop d'idée soit...

Robin : Alors moi j'ai déjà joué à la Boule Noire et au Divan du Monde!

(Rire général)

Lucas : Puis sinon on veut tout simplement jouer là où les gens veulent nous faire jouer.

Lou : Je partage la même idée, du moment que je joue ça me plaît !

Robin : Le Petit Bain ça serait cool aussi.

Lucas : Le Flow également !

Si vous pouviez jouer d'un autre instrument ça serait lequel et pourquoi ?

Vic : Batterie pour moi ou voix uniquement.

Lucas : Ouais voix uniquement aussi

Robin : Instruments folkloriques, tout et n'importe quoi ! J'ai déjà essayé la cornemuse mais je n'ai pas le souffle... Sinon j'ai eu des cours de flûte à bec hors école, rien que pour le solfège et j'hésite à m'acheter un banjo pour le fun.

Lou : Je kifferai carrément jouer du saxophone ou sinon voix mais dans un style à part comme la pop.

C'est une idée (rire général) ! Et si vous deviez choisir un mot pour décrire le groupe ?

Lucas : "Efficace" car dans le groupe c'est l'efficacité qui prime !

Robin : et ça se ressent énormément dans le processus de composition. Dans le sens où Vic et moi, on sort une compo, on fait un peu n'importe quoi chacun de notre côté, on se corrige l'un et l'autre si quelque chose ne va pas avant d'envoyer ça à Lucas et Lou. Sinon moi je choisirai le mot "mélange" pour tous les styles que l'on mélange.

Lou : Je prendra le mot "déconne" car même si on reste sérieux c'est quand même important de toujours rester dans une certaine déconne quoi.

Vic : J'ai peut-être le dernier mot, je ne sais pas ce que ça va donner donc vous allez me dire ce que vous en pensez. Je dirai Intégrité dans le sens où on a tous des valeurs!

Lucas : Ouais je suis d'accord, on a chacun nos valeurs concernant différents sujets que ce soit politique ou autre.

On arrive à présent à la dernière question et on aimerait vous demander ce que vous auriez à dire aux lecteurs de La Grosse Radio qui ne connaissent pas Bloody Alchemy pour justement les encourager à vous écouter ?

Vic : D'écouter la jeunesse et les groupes indés, pas nous forcément mais de changer un peu de registre des groupes qui ont déjà pu prouvé des choses.

Lucas : Oui la curiosité a de plus en plus sa place dans la musique ! Il faut savoir rester curieux et découvrir de nouvelles choses le plus possible.

Robin : c'est assez fréquent de voir ces profils de personnes dans le metal qui écoutent toujours la même chose que ce soit le même style ou alors qui aime forcément des vieux groupes. Il faut chercher à droite à gauche de nouvelles choses et rester curieux. C'est ce que moi même je faisais au début! Je n'écoutais qu'Iron Maiden et je me suis ouvert à tout!

Lou : Je rebondis de la même manière, pour moi la curiosité c'est primordial, il faut être ouvert à tout.

Photos: Rémi Itz
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