Le Backstage by The Mill affichait complet en ce mardi 02 avril 2019, difficile de rater le passage de Soen venant défendre son nouvel opus Lotus. Et c’est accompagné de Wheel et Ghost Iris que le groupe a décidé d’investir et de bien réchauffer la salle. Autant dire qu’il y a toujours ces concerts plus calmes que la norme mais tout autant intense en mélodies, retour sur ce concert aérien.
Wheel
Capuche noire sur tête (esthétique plutôt vue et revue chez différents groupes en ce moment), Wheel entre discrètement sur scène et démarre son set. On a le droit à de longs passages instrumentaux, de bons solos de la part de la basse ou de la guitare mais le public ne semble pas accrocher avec le groupe et notamment avec la voix claire du chanteur.
L'ambiance de cette première partie est très calme, mais le groupe est tout de même heureux de pouvoir jouer en France. Le chanteur sortira même son téléphone pour pouvoir utiliser un traducteur afin de s'adresser en français à la fosse, acte qui sera au passage très apprécié.
Au fur et à mesure du set, l'ambiance se réchauffe tout de même un peu, le groupe dévoile même leur visage sous leur capuche. On sent toujours bien la difficulté d'accroche du public avec Wheel mais James Lascelles ne se décourage pas et pousse sur sa voix jusqu'à monter dans les aiguës. Le set du groupe ne comporte que quatre titres, mais qui dit metal progressif dit possibilité de très longues chansons ce qui est ici le cas. Ils enchaînent avec deux derniers morceaux de leur nouvel opus Moving Backwards avant de remercier Soen et de laisser place à Ghost Iris.
Ghost Iris
Ghost Iris, paraît comme étant le groupe inattendu de la soirée puisqu'avec sa musique progressive tournée vers le metalcore il se détache bien du reste de l'affiche. Néanmoins, le groupe vient complétement réveiller la fosse et l'ambiance change du tout au tout.
On a le droit aux inévitables breakdown du style et durant "The Devil’s Plaything" le guitariste va jusqu'à continuer son solo en slamant dans la fosse. Jesper (chant), quant à lui, alterne plutôt bien entre chant clair et scream et on a ici le droit à d'agréables passages mélodiques. Le chanteur, communique bien avec le public qui de toutes manières est beaucoup plus agité que précédemment.
Le set est cette fois plus long au plus grand plaisir de tous, de quoi bien réveiller le public avant l'arrivée de Soen puisque Ghost Iris apporte une touche beaucoup plus animée et beaucoup plus forte que Wheel. Néanmoins, Jesper ne paraît pas continuellement à l'aise au chant clair mais on en vient à lui pardonner tellement l'instrumental et son scream viennent tout compléter. En conclusion, on aimerait bien revoir Ghost Iris dans un autre cadre et une affiche peut être plus dédiée à leur univers.
Setlist :
The Rat & The Snake
Final Tale
The Devil's Plaything
Parallel Passage
Heaven Was Pure Hell
Beauty in Expiration
Virus
Soen
Il est temps d'accueillir le groupe pour lequel la salle affiche complet et Soen ne se fait pas plus désirer puisqu'ils arrivent à grande vitesse sur scène. L'ambiance est rapidement à son paroxysme, le public ne cesse d'applaudir ou de chanter par-dessus la voix de Joel Ekelöf. Mais d'ailleurs, que dire de cette voix durant ce concert, aucune fausse note et c'est tout simplement magnifique à entendre. Le public semble visiblement bien plus qu'heureux d'accueillir le groupe et il fait tellement chaud au Backstage by The Mill que même certains membres du combo finissent par retirer leur veste ou leur t-shirt. Le décor quant à lui est simple mais le combo investit tellement bien la scène que seuls les plus pointilleux remarqueront cet infime détail.
Le solo de guitare du morceau "Opal" a un résultat beaucoup plus intense en live qu’à l’écoute de l’album : il est complètement aérien et on est transporté ailleurs. Mais il ne faut pas oublier que Soen est là pour défendre son nouvel opus Lotus que le public semble déjà bien connaître puisqu'il reprendra en chœur le refrain de "Rival" ou de "Lascivious". Et durant cette dernière, la basse et le synthé sont beaucoup mis en avant au plus grand plaisir de la fosse.
Le public est vraiment en communion avec le groupe, les fans sont vraiment présents ce soir-là, car même les solos de chansons plus anciennes, "Jinn" en particulier, sont repris en chœur par l'ensemble de la salle jusqu’à créer des souvenirs inoubliables pour certains. Chanson qui ressort d'ailleurs du lot de par son côté oriental qui n'est pas oublié même en live.
"Lucidity" fait partie des chansons les plus calmes de la soirée où Joel Ekelöf en profite encore pour nous montrer à quel point il maîtrise sa voix et à quel point celle-ci est magnifique en concert. Durant "Opponent", il capte même l'attention de tous lors d’un passage où l'on n'entend que lui, sans aucun bruit dans la salle si ce n'est la guitare qui l'accompagne et enchaîne sur un solo. On a juste à fermer les yeux pour profiter encore plus de toutes ces mélodies. L'effet sera reproduit durant "Martyrs", mais sera d'autant plus puissant et suivi par un tonnerre d'applaudissements en rythme dans la fosse.
Le combo n'oublie pas ses plus anciennes compositions avant de laisser place au rappel puisqu'ils jouent également "Slithering", tirée de leur premier album Cognitive. Pour ce rappel, Soen se fera désirer et ne reviendra sur scène qu'après de longs appels et applaudissements. Ils reprennent le concert avec une autre composition de Cognitive, "Savia", et ces deux titres du premier opus nous montrent bien l'évolution du groupe vers un côté beaucoup plus mélodique et metal à la fois. Le set des Suédois se clôture en beauté par la chanson éponyme de leur dernière production. Et c'est tellement beau à entendre que l'on en croit difficilement à nos oreilles. Il a beau être près de 23h, on aimerait en avoir plus.
Difficile de dire que les absents de la soirée ont tort d'avoir raté ce concert puisqu'il affichait complet depuis plusieurs jours. Après une telle représentation, on n’en est pas le moins du monde étonné. Une chose est sûre, la prochaine fois que les Suédois fouleront notre sol, il faudra se dépêcher de prendre sa place.
Setlist :
Covenant
Opal
Rival
Tabula Rasa
Lascivious
Jinn
Lucidity
Opponent
Martyrs
Play Video
Slithering
Encore:
Savia
Sectarian
Lotus
Photos : Justine Cadet
Toute Reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
