Des semaines et des mois entiers que le Heart Sound travaille d'arrache-pied pour organiser son festival, le Heart Sound Metal Fest, soutenant l'association Ensemble contre les Leucémies. Un festival qui a une cause et des valeurs en or car tous les bénéfices sont reversés à l'association luttant contre cette maladie. Retour sur une journée programmée autour du metal progressif, du djent et du core en général qui nous réservera tout de même bien des surprises.
Le Heart Sound Metal Fest est donc un festival soutenant la lutte contre la leucémie et réunissant des passionnés de metal progressif, de hardcore ou encore de djent. Et c’est le samedi 06 avril 2019, toujours à Sucy-en-Brie (94) que s'est tenue une nouvelle édition du festival pour le plus grand plaisir des nombreux festivaliers. Malgré un gros retard d'une heure et demie, l'événement a été une grosse réussite, même au niveau du bar (clin d’œil au sold out des bières) et il nous tarde d'assister aux prochaines éditions.
Promethean
Promethean entre rapidement sur scène et son set est raccourci de par le retard qu'a pris l'après-midi mais cela ne les décourage pas le moins du monde et les musiciens sont bien décidés à nous faire découvrir leur son tourné vers le black death metal. Le groupe est d'ailleurs celui qui se détache le plus de l'affiche avec son style bien différent des autres artistes prévus à la suite, mais le public est bien content de le voir sur scène. Au début du set, des problèmes au niveau du son se font ressentir, on peine à entendre correctement le chanteur, mais ce détail est rapidement rattrapé et le public peut amplement profiter de Promethean.
Le combo présente des compositions récentes comme "The Nameless Colour" ou "L'Indicible" et fait également un tour du côté de son tout premier EP Aloades. Le synthé se fait également bien entendre lors du set et le batteur est tellement déchaîné qu'on peut voir la batterie trembler de loin. Une chose est certaine, Promethean fait partie des groupes locaux de la journée, il représente bien et fièrement la scène émergente et on veut le revoir plus longuement en live à sa prochaine représentation parisienne (ou dans les alentours).
Setlist
Intro
The Nameless Colour
A Forbidden Symphony
L'indicible
Niobides
Stömb
Stömb, autre groupe faisant partie des révélations de la soirée, fait son entrée et l'on remarque rapidement qu'il n'y a pas de chanteur. Pari risqué lors d'un festival mais la présence scénique est là, chaque membre du groupe est à fond et communique avec le public au point de nous faire oublier l'utilité d'un chanteur. Un écran diffuse diverses images en arrière-plan pendant que le combo performe de longues chansons. L'un des guitaristes, qui possède un micro devant lui, n'hésite pas à dire que pour la prochaine chanson, "Corrosion Juncture", "Il va falloir bouger". La musique progressive et bien tournée vers le djent, plaît au public qui profite de la prestation.
Le son cette fois-ci est impeccable du début à la fin, ce qui nous permet de bien profiter de ce set instrumental qualitatif autant à la guitare qu'à la basse. Ce qui est également beau à voir c'est que Promethean et Stömb se sont autant soutenus l'un que l'autre durant leurs sets respectifs. En effet, certains membres de Promethean portaient fièrement sur scène des t-shirts de Stömb et inversement.
Setlist :
Terminal City
Under The Grey
We, The Duality
Corrosion Juncture
Veins of Asphalt
The Dali Thundering Concept
L'intro, intense en live, du morceau "Ostrich Dynasty" résonne dans la salle Jean Marie Poirier et The Dali Thundering Concept fait petit à petit son entrée avant que le son bien core ne finisse par exploser. Le solo de guitare du titre peut surprendre au premier abord mais on est vite rattrapé par l'ambiance unique du show. Le décor quant à lui est un peu plus personnalisé, le groupe ayant ramené des affiches avec ses initiales.
La fosse, déjà bien présente pour les précédents groupes, se lâche rapidement dans un circle pit, le premier d'une longue série et le chanteur est tellement à fond qu'il ne manque pas de faire tomber son micro au sol. Il a d'ailleurs l'indispensable bonne tenue du coreux, avec un short au nom de son groupe.
Au fur et à mesure du set la température augmente et il fait tellement chaud que Sylvain Conier va jusqu'à renverser des bouteilles d'eau sur lui et dire au public de "se chauffer les mollets" car "même si tu fais du flamenco je veux te voir bouger".
On aura également le droit à "Ink", chanson instrumentale du combo qui illustre parfaitement son mélange entre metalcore et djent. Le set du quintette se poursuit avec le morceau "Realism" qui se charge de clôturer en beauté le passage de The Dali Thundering Concept sur scène. Le scream de Sylvain est puissant, chaque instrument se fait bien entendre, on ne fait que profiter du groupe et on est bien content de savoir qu'ils se reproduiront prochainement dans la capitale.
Setlist:
Ostrich Dynasty
The Myth of Happiness
Phoenix
Cassandra
There is no calm before the storm
Ink
Realism
Vola
Les membres de Vola arrivent sur scène avec leur musique plus calme que le reste de l’affiche et c'est d'ailleurs le premier groupe étranger de la journée que le public s’apprête à entendre. Leur musique nous permet de nous remettre de nos émotions tout en profitant d'une musique aérienne. La voix d’Asger Mygind peine à se faire entendre sur les parties un peu rapée de "Smartfriend" mais son chant sur le reste du titre vient rapidement changer la donne.
Vola, mine de rien, c’est un mélange entre rock et metal progressif et les parties instrumentales de sa chanson nous le rappellent tout autant que le scream d’Asger durant "Starburn". Le set continue avec "Ghosts" qui met beaucoup plus en valeur le synthé et que la foule semble bien connaître. Il suffit de fermer les yeux pour être transporté ailleurs tellement le combo dano-suédois fournit un live aérien presque unique.
Le chanteur invite par la suite à "retourner au début de [leurs] albums" avec "Your Mind Is a Helpless Dreamer" avant de jouer "Alien Shivers" qui comporte des passages où la voix d’Asger continue de bien être mise en valeur. Le quatuor finit son set avec "Stray The Skies", autre chanson où le synthé se fait entendre et qui alterne bien entre djent et metal progressif, thème musical majeur du festival. Pour les personnes ayant pu avoir du mal à accrocher avec la musique de Vola, c'est l'occasion parfaite de découvrir le groupe sous un autre angle et d'apprécier sa musique.
Setlist:
Smartfriend
Starburn
Ghost
Your Mind Is a Helpless Dreamer
Alien Shivers
Ruby Pool
Whaler
Stray the Skies
Ensemble contre les Leucémies
Les spectateurs ont beau profiter de l'affiche que le Heart Sound propose, il est temps de se rappeler pour quelle cause il a été organisé et pour quelle raison autant d’artistes et bénévoles se sont donnés à fond.
L'association Ensemble contre les Leucémies possède des stands installés à l'entrée de la salle mais c'est le moment ou jamais (entre deux concerts) d'intervenir sur scène. Son président, Roland Rab, arrive sur celle-ci avec d'autres bénévoles et le maire adjoint de la ville de Sucy-en-Brie. Il est là pour sensibiliser le plus de monde à la cause, car en effet, la liste des donneurs ne demande qu'à être plus chargée en volontaires. Il explique qu'au vu des statistiques, plus nous seront inscrits sur les listes de don et plus les malades auront une chance de revivre. Il ajoute également que le mot "don de moelle osseuse" a tendance à faire peur car les éventuels donneurs ne sont pas assez renseignés à ce sujet. C'est un don qui peut sauver une vie et qui ne laisse aucune conséquence sur le donneur, car oui, la moelle osseuse se restitue après don. Il invite l'un des créateurs de Heart Sound à le rejoindre sur scène, pour expliquer son expérience du don qu'il a lui-même vécu. Leur intervention est fortement applaudie et nous vous invitons à vous renseigner par ici si vous souhaitez vous investir dans la cause.
Smash Hit Combo
Retour à la musique avec les frontmen de Smash Hit Combo qui débarquent sur scène et semblent déjà prêts à tout péter tellement ils bougent de partout. Ils nous offrent un rapcore clairement destiné à "foutre le bordel" et ils n'hésitent pas à signaler qu'il faut "se rapprocher de la scène car il y a plein de trous".
Quand on apprend que l'un des deux chanteurs ne savait pas growler avant d'intégrer le combo, on est surpris de ce qu'il est capable de faire notamment sur "Toujours Plus" ou durant "In Game". Paul et Flo interagissent bien avec le public, lui demandent de créer un circle pit, ou vont même jusqu'à descendre dans la fosse pour lancer un wall of death. Ils sont tellement vifs et rapides qu'on peine à suivre tout ce qu'il se passe dans la salle. On profite néanmoins d’une véritable prestance scénique.
Smash Hit Combo c'est aussi des passionnés de jeux vidéo, et une discussion s'engage sur scène avant d’interprêter leur fameuse chanson "Hardcore Gamer". Le sextuor est également fan de manga et lance par la suite des débats pour savoir quel est le meilleur manga, en passant par One Piece, Bleach, Naruto et l'inévitable Dragon Ball Z qui remporte le trophée. Le set se finit donc sur le titre "Baka" et il aura été tellement mouvementé que le guitariste et l'un des deux chanteurs finissent au sol.
Setlist:
Rpg
Toujours Plus
In Game
Spin The Wheel
2.0
Die And Retry
Hardcore Gamer
Animal Nocturne
Baka
Humanity's Last Breath
Humanity's Last Breath arrive sur scène mais peine à démarrer son set pour différents problèmes techniques. Le public s'impatiente et n'hésite pas à scander le nom du groupe en attendant. Le guitariste parvient finalement à lancer les samples et le groupe démarre le set sur l'une de ses nouvelles compositions dont le titre ne sera pas dévoilé. L'intro est longue, l'instrumentale puissante et pleine de lourdeur et Filip Danielsson fait son entrée visage caché de par sa capuche et ses longs cheveux. Son growl est puissant et surprend l'ensemble du public.
Humanity's Last Breath avec son lourd deathcore est le groupe qui peut paraître le plus violent de l'affiche et c’est d'ailleurs le deuxième groupe étranger de la soirée. A noter qu'en plus de cela, il s'agit de son premier concert en région parisienne ! L'ambiance est bien "dark" et on entend tout de même de bons solos mélodiques de la part du guitariste. Le groupe suédois est malgré tout un peu en retrait, pas très proche du public, mais beaucoup de fans sont heureux de pouvoir entendre le groupe sur scène.
Le batteur fait également face à des problèmes techniques avec sa batterie, qui seront gérés par les techniciens mais qui ne l'empêcheront pas de continuer son jeu. Filip se retire à de nombreuses reprises en coulisses pour laisser le reste du groupe nous offrir des passages plus instrumentaux. Tout le long de leur prestation, l’ambiance aura été très lourde, violente avec un rythme saccadé et des headbangs à répétition.
Setlist:
New Song
Harm
Bellua pt1
New Song
Abyssal Mouth
Detestor
Human Swarm
New Song
Ocean Drinker
Leprous
Il est enfin venu le set de la tête d'affiche tant attendue de la soirée. Pour rappel, Leprous a décidé, pour cette occasion unique qu'est le Heart Sound Metal Fest, de nous offrir une shuffle setlist. Cette shuffle setlist consistant à tirer au hasard des bouts de papier contenant des titres de chansons pour les jouer. Leprous nous assure donc une setlist unique en son genre.
Les Norvégiens arrivent sur scène avec Roland Rab (membre de l'association Ensemble contre les Leucémies) et un chapeau contenant des titres de la discographie de Leprous et lui laisse tirer le premier titre qui s'avère être "Rewind". Le combo prend donc rapidement place et les premières notes du synthé resonnent dans la salle. La voix de Einar est dès le début bien plus magnifique que lorsqu'on écoute un album studio du groupe et la fumée épaisse diffusée dans la salle vient amplifier cette ambiance unique à laquelle on assiste.
Pour la prochaine chanson, Einar brandit le chapeau auprès de la fosse et c'est un fan qui vient piocher la chanson qui figure être "Lower". D’ailleurs, le chanteur n'hésite pas à dire qu'il s'agit d'une setlist bizarre et que c'est la première fois de toute la carrière de Leprous qu'ils débutent un show avec ces deux chansons.
Einar toujours à fond sur son synthé le lache peu à peu sur "Leashes" et au fur et à mesure du show, chaque musicien confirme qu'on a bien le droit à une véritable shuffle setlist puisque le public proche de Simen Daniel Børven (bassiste) pourra même l'entendre lâcher des petits "oh shit". On repart du concert de Leprous et du Heart Sound Metal Fest avec des étoiles ou des cœurs dans les yeux et on a déjà hâte de se revoir à la prochaine édition du festival.
Setlist:
Rewind
Lower
Acqiuered Taste (millenium version)
Leashes
Bonneville
Triumphant
Captive
Echo
Salt
Down
The Price
Ecrit : Sana Bsh
Photos : Marjorie Coulin
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